Retour à l'antre... [libre]

Dietrich s'était rendu à l'antre sans but précis. Il rechignait à avoir des soumis, bouches à nourrir inutiles en règle générale, il fallait les dresser à coup de trique, et il n'en avait pas franchement l'ambition. C'était usant de devoir fliquer quelqu'un en permanence, et il tenait à sa liberté.

Alors il était venu trainer ses pompes jusque là mais sans grande motivation. Il y avait des filles super canon, des autres mecs que lesquels il n'aurait pas craché, mais... De là à leur rendre leur liberté, fallait ptêt pas pousser non plus. Et visiblement, prendre un soumis pour une nuit c'était pas dans les pratiques de l'antre. A ce qu'il avait entendu, les soumis étaient bien traités ici. La tête de leur "cages" en disait long, les enclos étaient plutôt agréables... Il n'aurait pas vécu là mais bon.
Il était des races supérieures, il n'allait pas s'amuser à faire ça.
Il les regardait avec un certain appétit, et passa sa langue sur ses lèvres à plusieurs reprises devant de jolis spécimens... Quelques cages étaient vides, la porte ouverte. Du coup il ne regardait pas les cages aux portes ouvertes, sans intérêt.

...

Seulement... Si les cages ouvertes étaient vides, c'était quoi la boule de poils là bas au fond, avec son drôle de chapeau et ces moustaches... Une cage ouverte par inadvertance? Et le soumis y restait sans tenter de s'échapper? Plutôt étrange. Sa curiosité titillée, il s'approcha, et donna un coup de pied dans la porte, ce qui donna un "BONG" sonore.
Il se retourna pour voir si l'horreur qui gardait l'antre n'allait pas venir lui botter le cul, et se pencha vers la bestiole.

"Comment ça se fait que tu ne t'enfuis pas toi?" demanda-t-il sans vraiment y mettre les formes.

C'était un soumis hein. Pas le maire de Meridell (ou son secrétaire communal 0:3).

Rip’pit’chik était en méditation lorsqu’il entendit un bruit de métal contre métal et qui résonna. Il arrêta sa méditation, se reposant sur le sol et remettant son kimono en place. Il leva la tête et regarda l’intrus. Un démon, apparemment… Il pencha la tête pour l’observer mieux. Il était bien vêtu, mais sa question interloqua Rip’pit’chik… Pourquoi un hybride pouvait être là? Pour trouver une compagnie angélique ou démoniaque… Rip’pit’chik allait-il devoir défoncer des portes ouvertes, au figuré, comme le démon le faisait au sens propre?

- Moi, être être ici car maître mien parti et avoir laisser laisser personne mienne dans ville Meridell. Ami mien Kerges dire dire moi toujours bienvenu. Alors, moi, être être revenu pour compagnie démoniaque ou angélique que moi pouvoir pouvoir espérer… Si toi inquiet inquiet pour personne mienne, moi rassurer rassurer toi, moi avoir avoir fiancée hors antre et tanière mienne.

Rip’pit’chik regardait toujours le démon. Il avait donc du enfoncer une porte ouverte… Un drôle de discourt, d’un coté comme de l’autre… Une rencontre étrange si il en était pour le Nezumi… Mais qu’allait donc être la suite de la discussion, il ne pouvait pas le savoir, mais voulait l’attendre…

Dietrich leva un sourcil interrogateur qui se mua un un léger effarement (XD) à mesure que le raton laissait échapper son babil étrange. Il avait une de ces manières de s'exprimer celui là, c'était déroutant, et ça promettait un certain mal de crâne au taré qui viendrait l'acquérir.
Les mains toujours enfoncées dans ses poches, peu soucieux de se montrer poli avec un hybride (encore que s'il avait eu un maître sous ses quatre z'yeux c'eut été pareil), il le dévisagea. Il avait un physique.... Intéressant.
Moins intéressant que les gros seins de certaines ou les jolies petites fesses d'autres mais.... Intéressant néanmoins toutefois. Quelque chose le fit tiquer dans le discours de la souris (grosse souris king Size messieurs dames, livrée avec un coca light, pour la ligne).

"T'as plus de maître donc t'es venu là. Mais t'es venu là de ton plein gré sans qu'on te mette le grappin dessus... C'est pas très logique, pourquoi tu veux absolument un maître au lieu de traîner tes petites fesses poilues librement dans Meridell? Et pourquoi la porte de ton enclos est ouverte? C'est parce que t'es pote avec le.. - il jeta un oeil à Kerges qui discutait avec un autre hybride plus loin - truc qui gère tout c'bordel?"

Dietrich était bien évidemment capable d'utiliser un langage soutenu comme un langage plus... populaire dirons nous, mais il s'adaptait à son interlocuteur. Là c'était un soumis, un hybride qui s'exprimait simplement, avec un langage tordu, alors au placard les ronds de jambe et bonjour simplicité.

Rip’pit’chik écoutait toujours la personne, elle semblait choquée par ce qu’il avait fait, mais Rip’pit’chik ne voulait pas être chassé. C’était pour cela qu’il était revenu, et surtout, pour ne pas qu’on découvre Nak’ta. Il pensait plus à elle qu’à lui. Mais ca, il ne pouvait pas le dire à cette personne. Personne qui n’avait toujours pas de nom pour lui. Mais Rip’pit’chik reconnut que son comportement n’était pas vraiment normal dans la situation actuelle. Il était revenu là où la majorité courrait les rues, avec des meutes de chasseurs qui les poursuivaient… Finalement, en y repensant, il était sur d’avoir fait le bon choix…

- Moi, plus avoir avoir maître mien, ca, vrai vrai. Mais moi, revenir revenir antre car pas vouloir vouloir chasseurs poursuivre personne mienne. Moi pas aimer aimer chasseurs… Porte pas fermée fermée car Rip’pit’chik venir sans chasseur. Moi, libre libre. Moi pas être être vendu. Moi, pouvoir pouvoir choisir avec qui personne mienne quiter antre. Toi, raison raison, Kerges être être ami mien. Lui, fidèle fidèle ami.

Rip’pit’chik regardait l’ange qui lui faisait face. Il était plus petit que ce dernier. Ce qui lui manquait ici, c’était le discourt construit de Gabriel. Cet ange semblait ne pas être aussi bien éduquer, mais Rip’pit’chik supposa que c’était comme chez eux, certains apprenaient bien, comme lui et d’autres pas…

Cette manière de répéter les mots deux fois était à la fois agaçante et terriblement attirante. Non pas que Dietrich soit zoophile (il n'avait pas encore ajouté ce trait à son palmarès de déviances) mais ce petit machin poilu était... Mignon. C'aurait été le mot à dire, si Dietrich avait utilisé ce genre de mots pour parler des hybrides (et non d'une jolie paire de loches). Il entra dans la cage sans plus de cérémonie, intrigué par ce petit être qui semblait... Ouais, il avait une lueur de petit gars futé dans le regard.
Il s'assit près de lui, à une certaine distance quand même, en tailleur, pour discuter.

"Alors ton maître est parti et t'a laissé? Tu faisais quoi pour lui?" demanda-t-il intrigué.

Un hybride de cette race dont il ignorait le nom, s'il avait certaines compétences, ça pourrait être intéressant...
Par contre si c'était un niais à qui il fallait tout apprendre, niet, pas moyen.
Malgré lui, Dietrich se laissa aller à penser à quelques combines qui pourraient s'avérer juteuses, si le petit remplissait sa mission avec brio...
Naaan. Il était venu trainer sa flemme ici, pas vider son porte feuille. Quoique si le petit était venu de son plein gré, cage fermée, tout ça, il pourrait peut-être repartir de la même façon?
A négocier. Enfin. Fallait voir l'entretien d'embauche avant.

Rip’pit’chik regarda l’ange entrer dans sa cage. Il ne faisait pas de soucis à ce sujet. Il avait encore son don en réserve, et puis, l’ange semblait plus curieux qu’agressif. Il posa même une question. Gabriel s’était servi de lui comme homme a tout faire dans sa boutique, même si le passer de Rip’pit’chik était celui d’un voleur et qu’il continuait à voler pour équiper sa tanière. Il voulait tout le confort possible pour Nak’ta.

- Ange mien vouloir vouloir Rip’pit’chik aider lui dans commerce sien. Mais moi, avoir avoir autres talents.

Rip’pit’chik prit le temps de distraire l’ange pas sa phrase pendant qu’il lui prenait son portefeuille avec l’aide de son don. Il lui fit faire le grand tour et arriver dans son dos. Il le montra une fois sa phrase finie.

- Mais moi, pas savoir savoir si toi aimer aimer talent mien.

Rip’pit’chik sourit, il avait été un des meilleurs parmi les voleurs Nezumis. Il avait été le meilleur élève de sa génération dans la tribu de la pate avide…

Dietrich sentit son portefeuille le quitter instantanément. Le petit n'espérait quand même pas rouler un voleur/faussaire/escroc professionnel comme ça non? Ceci dit, il dut reconnaitre que ce petit ne manquait pas de style pour détrousser les gens, c'était très plaisant. Il ne devait pas y avoir foule de personnes sur Meridell qui se faisaient détrousser avec le sourire, mais Dietrich était du nombre, et le sourire qu'il adressa au nezumi ne montrait aucune surprise mais plutôt un certain respect à la boule de poils. Cela se sentit quand il reprit la parole, d'un ton moins "maître supérieur" et plus "complice de rapine".

"C'est pas mal du tout dis moi. Tu sais détrousser les gens discrètement sans qu'ils ne s'en rendent compte? J'veux dire, moi je le fais aussi donc je l'ai senti, mais c'était à peine plus sensible qu'une caresse comme contact, vraiment, tu m'épates, je ne savais pas que les hybrides pouvaient avoir ce genre... d'éducation."

Il récupéra son portefeuille et le rangea distraitement. Il voulait avoir le fin mot de l'histoire sur l'étendue des capacités du petit rat avant de lui révéler ses activités à lui et éventuellement... On verrait plus tard.

"Et tu peux faire quoi d'autre dans... Ce genre de domaine?" demanda-t-il avec un regard lourd de sous entendus.

Rip’pit’chik sourit. Il n’avait pas surpris l’ange, mais s’il était de la profession, c’était normal. Il regarda l’ange ranger distraitement son portefeuille. Rip’pit’chik s’amusait de la situation. Il ne s’était pas attendu a tomber sur un collègue ici, il voulait juste faire une petite démonstration de son don.

- Ca, petite petite démonstration. Moi, apprendre apprendre dans tribu pate avide. Moi, meilleur meilleur élève. Moi, vivre vivre rapine depuis départ ange mien. Moi, faire ca rapide rapide car démonstration. Mais dans rue, moi prendre prendre temps, et parfois faire faire plusieurs dans même temps. Moi savoir savoir imiter signature et écriture grâce à don mien.

Rip’pit’chik sourit. Il venait de trouver un complice pour des affaires intéressantes. Mais Rip’pit’chik devait signaler un point tout de même.

- Mais, peuple mien avoir avoir code honneur. Nous, jamais jamais nuire amis.

Rip’pit’chik s’approcha de l’ange et le regarda dans les yeux, tendant la pate comme pour sceller un accord tacite entre les deux, le premier étant de ne pas dénoncer l’autre…

Le visage de Dietrich s'illumina à mesure que le raton sortait son curriculum. Fascinant, il y avait des écoles de voleur chez les hybrides de cette race? Fabuleux, il ne s'y attendait pas du tout. Le babil déstructuré du petit bout ne lui paraissait plus étrange, mais au contraire très intéressant.
En plus il semblait avoir des dons pour ce qui était de falsifier des documents, la passion de Dietrich. Falsifier des trucs, enfler des gens, ça c'était la vraie vie. Son sympa-to-mètre fit un bond prodigieux quand le petit eut fini de décrire ses capacités. Après, fallait voir le talent dans l'exécution de ces petites choses, mais déjà un débroussaillage c'était parfait.
Et il avait un sens de l'honneur... Ça par contre ça pourrait nuire, mais bon.
C'était pas non plus comme si Dietrich comptait dévaliser des Nezumi hein. Et puis lui les amis... Il n'en avait pas, ça réglait les choses. Tout le monde au même niveau.

"Ok, pas touche à tes amis, c'est noté." dit-il avec un sourire.

Il serra la patte du petit Nezumi. Il n'allait pas le balancer, ça non, parce qu'il comptait repartir avec, si le petit était d'accord. Et s'il était pas d'accord, un peu d'envoûtement pour lui retourner son petit cerveau, et zou, on décolle.

"Ça te tente de partir avec moi et d'exercer tes dons au grand air?" demanda-t-il avec un large sourire.

Rip’pit’chik fut ravi de se voir serrer la main. Il commençait à apprécier l’ange, même si il avait une langue nettement plus déliée que Gabriel. La phrase sur le fait de ne pas nuire aux amis était plus que bienvenue aussi. Un vrai voleur savait ses limites ou s’en imposait et ici, c’était le cas.

- Moi, pas avoir avoir trop trop amis, ca, pas nuire affaire. Moi pouvoir pouvoir promettre.

C’est vrai qu’il n’avait pas des tonnes d’amis parmi les maîtres de la cité. Beaucoup d’hybrides et d’autres soumis, ca oui, mais anges et démons, c’était autre chose, il ne connaissait qu’un représentant de chaque race de façon plus précise depuis le départ de Gabriel. La proposition de sortir lui fit plaisir. Il avait son ticket de sortie!

- Moi, vouloir vouloir sortir. Si toi vouloir, moi, venir venir avec personne tienne. Kerges, ami mien laissera Rip’pit’chik partir comme dernière fois. Seulement payer payer nourriture de séjour mien. Ca, bonne bonne affaire…

Rip’pit’chik avait compris qu’il avait affaire a un homme d’affaires, d’affaires louches, mais d’affaires quand même. Il alla donc vers la sortie de la cage.

- Toi, avoir avoir déjà idées en tête pour travail nôtre?

Rip’pit’chik adorait les défis et avec un partenaire de talent, ca pouvait être plus que bien…

Dietrich eut un petit rire. C'était une affaire réglée, il prenait le Nezumi. C'était pas dommage tiens. En plus pas payer le prix d'un hybride, mais juste sa bouffe, c'était tout bénèf' en effet. Le trafic d'êtres vivants ça valait un paquet de fric. Mais être chasseur c'était chiant, et être vendeur c'était légal. Rien d'intéressant.
En tout cas il savait reconnaitre une bonne affaire quand il la voyait, et là en l'occurence...

"J'ai pas des masses de potes non plus." dit-il en haussant les épaules.

"Ça fait déjà ça en plus de monde à enfler." dit-il plus pour lui même que pour le petit.

Il chercha des yeux la grosse bête pour lui payer la nourriture du petit bout, et se barrer pour fomenter des plans aussi excitants qu'illégaux. S'il s'était attendu à ça en venant à l'antre... Il était venu là comme on vient au Zoo, or, au zoo en général, on repart pas avec un pensionnaire (ou alors c'est pas voulu et ça peut se révéler dangereux).

"J'ai déjà des idées... Ouais. A propos d'un haut fonctionnaire de Meridell, y faudrait que je lui barbotte certains documents mais le domaine est vaste et je passe pas vraiment inaperçu." dit-il avec un petit rire.

Où donc se cachait le gros poilu?

[HJ: je paie Kerges en PNJ ou tu postes?]

Rip’pit’chik sourit en entendant qu’il était, lui aussi, quelqu’un d’un peu seul. Pas que Rip’pit’chik le soit. Il avait des amis et surtout, sa Nak’ta. Il espérait d’ailleurs qu’il n’était rien arriver à Nak’ta pendant qu’il avait du retourner à l’antre.

- Toi, raison raison, si pas beaucoup amis, ca être être plus personne pour rapine notre…

Rip’pit’chik n’était pas vénal, mais il aimait voler pour la beauté du geste. Il espérait que tout cela lui permettrait de s’améliorer encore.

- Moi savoir savoir, toi parler Shion. Shion être être ange gentil. Toi expliquer à Rip’pit’chik, mais pas dans antre Kerges. Moi devoir aller aller ange Shion pour autre affaire… ca peut-être occasion occasion… Mais Shion ami hybrides. Moi bien vouloir vouloir prendre papier lui si lui pas avoir avoir ennuis… ou bien, ennuis pas trop gros gros.

rip’pit’chik avait repéré Kerges. Il menait l’ange a ce dernier. Kerges réclama le montant pour le séjour de Rip’pit’chik et pas plus. La suite, ce serait une signature et un au revoir. Rip’pit’chik se promit de revenir à l’antre voir le wemic qui prenait soin de tous les hybrides et autres soumis qui venaient dans sa boutique pour parler ou se promener…

Dietrich soupira. Le secrétaire communal était effectivement quelqu'un d'apprécié chez les soumis et même chez quelques maîtres. Mais peu importait. Au pire il mentirait à son associé, qui était le patron dans l'histoire?
Il alla voir Kerges, le paya en restant un peu distant, parce que c'était un énorme hybride pas tout à fait rassurant. Celui qui l'avait adopté (si y en avait un) avait intérêt à être costaud et à avoir un grand espace.
Mais c'était son problème. Pour Dietrich, même si le petit avait une taille respectable pour une souris, ça restait une taille normale. A peu près.
Il signa les papiers en se demandant néanmoins s'il faisait bien de signer ça... D'accepter une bouche à nourrir de plus...
Bah, advienne que pourra, il verrait bien. Au pire il lui rendrait sa liberté.

"Bon, le p'tit, on est parti. M'sieur l'hybride..." dit-il avec un signe de tête envers Kerges.

Visiblement le petit n'était pas un ventre sur pattes vu la facture de nourriture. Tant mieux. D'ailleurs puisqu'on parler de manger....

"Tu sais t'occuper des tâches ménagères, au fait?" demanda-t-il distraitement.

Rip’pit’chik laissa l’ange régler les choses avec Kerges, mais il y avait une chose que Rip’pit’chik voulait savoir, le nom de cet ange qui le sortait de là, mais cela viendrait vite, il en était convaincu. Kerges les laissa partir des rendit son daisho à Rip’pit’chik, il le remit à la ceinture. Il marchait à coté de l’ange. Kerges lui dit qu’il serait le bienvenu à nouveau et pareil pour l’ange. Sur le chemin pour sortir de la boutique, une question vint de l’ange…

- Moi, savoir savoir faire ménage, manger et rangement. Ancien maître mien aimer aimer façon mienne de faire. Ca pas changer changer moi… Moi faire pareil pareil avec compagne nezumi mienne.

Rip’pit’chik passa la porte avec Dietrich, une nouvelle vie commençait, une vie qui était plus dans la vision de la vie de la tribu de la pate avide que dans celle de sa tribu d’origine, la troisième moustache…