Grandes âmes et grand frigo, à vot' bon coeur! [libre]

Venezziano avait été enfermé dans cette cage depuis... Si on comptait en nombre de repas, ça en faisait déjà cinq.
cinqrepas et son petit minois (hmm) n'avait attiré personne.
Pourtant il n'avait pas utilisé une de ses techniques secrètes pour se planquer... Et ça n'était pas que les repas du local à humains étaient insuffisants mais... pour un estomac sans fond c'était insuffisant.
Venezziano était sûr que son maître allait être un riche propriétaire, et qu'avec des yeux de chaton il arriverait à se faire donner l'autorisation de piller légèrement le stock de nourriture de temps à autre...

Il s'y voyait déjà, les yeux brillants devant l'immense masse de nourriture, avec un maître bienveillant qui le pousserait gentiment dans le dos pour lui faire comprendre que oui, cette nourriture était pour lui, scintillante devant ses yeux...
La bouche entrouverte, les yeux dans le vague, il se permit un instant de rêverie.

Ben oui, il avait été élevé à être un bon soumis. Par conséquent, il allait avoir un bon maître!
C'était une loi universelle non?
A peu de choses près...

Venezziano fut tiré de sa rêverie par... Un ange?
Il avait l'air bienveillant. Par rapport aux démons qui avaient attaqué son foyer maintes fois.
Bon il n'était pas gras (X3) mais il n'était pas famélique non plus. Et puis... Il lui avait dit "bonjour."
Petit mot simple et base de la politesse, mais il y avait tellement longtemps qu'on le traitait comme une marchandise, qu'un simple "bonjour jeune homme" (et non pas "bouge de là, camelote") lui remua les tripes comme un repas un peu trop conséquent, et sa vue se brouilla un court instant.

"Je m'appelle Venezziano Nicolini, pour vous servir, monsieur." dit il en répétant la phrase qu'on lui avait appris il y a longtemps déjà.

Il lui fit un grand sourire sincère. Dame! Ça faisait un moment qu'il attendait ça, et la surprise était plutôt agréable.

Les affaires roulaient bon train, même si la qualité de sa marchandise avait subit une légère baisse. En effet, ces derniers temps, Jack ne recevait que de humains ayant déjà eu des propriétaires. Du seconde main en somme.
Enfin, c’était à la fois avantageux et désavantageux car, un maître précédent signifiait un humain déjà dressé, mais aussi un humain avec des habitudes qu’il faudrait peut-être effacer.
Mais comme toujours, le démon au grand chapeau avait des astuces pour ne mettre que le bon côté de la chose en avant. L’heure tournant, il se devait de préparer le dîner de ses pensionnaires. Et oui, ils finissaient par prendre une mauvaise habitude chez le Jackot et ses repas à heure fixe. Déjeuner à 8h30, dîner à 12h30 et souper à 18h30, comme une horloge bien réglée.

*Tiens, un tintement à la porte d’entrée. Le repas aura un rien de retard. Chez Jack, le client est roi.*

Laissant là son activité, le gérant du local s’épousseta et passa de l’arrière-boutique au magasin, cherchant du regard son client. Il ne le vit pas de suite, l’entendant d’abord discuter. Guidé par les voix, il se dirigea vers les intéressés.

*Tiens donc, le ventre sur pied aurait donc fait l’intérêt de quelqu’un. Je lui souhaite d’avoir un cadenas sur son frigo, vu la vitesse à laquelle il avale ses croquettes…
D’ailleurs, le quidam ne m’est pas inconnu, il me semble l’avoir déjà vu. Enfin bon, passons et attaquons.*

"Bonjour cher client, puis-je vous être utile ?"

[Désolé du retard, je pensais que Remiel devait continuer ^^]

Venezziano impressionné s'apprêtait à répondre.
Mais le patron l'en empêcha. Il n'avait pas vu grand chose du local à humain, mais visiblement quand le patron parlait, on se taisait. Il referma donc sa grande trappe qui s'apprêtait à débiter tout les surnoms dont il avait été affublé depuis sa naissance, et attendit la suite des opérations.
Le patron avait la main mise sur la camelote, et il l'avait déjà vu refuser un client qui était trop... Louche, dirons nous, faute de meilleur adjectif.
S'il voulait sortir de là, il fallait se tenir à carreaux.
Il se contenta donc de regarder le sol, ne voulant pas avoir l'air trop effronté...
Il risqua un regard suppliant vers l'ange, avant de regarder le sol à nouveau, en espérant que les tractations entre le démon et l'ange se passent pour le mieux.

Jack venait juste pour voir s’il ne fallait pas des renseignements supplémentaires, par pour signer directement la vente. En un sens, cela ne lui déplaisait pas que ça aille vite, et surtout qu’il connaissait l’ange. Si celui-ci n’en avait parlé, il ne se serait souvenu qu’il s’agissait du libraire, une personne bien, qui irait bien pour Venezzanio.

*Tout du moins si son garde-manger est suffisamment protégé. Car cet humain englouti ses rations plus vite que tout ce que j’ai vu défiler dans la boutique. Et il se doit d’être heureux, car je lui mettais plus qu’une ration standard.*

*Que de générosité Jackot, je n’en reviens pas*

*Merci de ton commentaire, je m’attendais à bien pire*

Le gérant sourit à Gabriel et libéra Venezzanio. C’était conclu dans son esprit, l’humain qui n’était pas du genre à s’enfuir pouvait donc d’ores et déjà sortir.

"Il me faut juste votre signature ici, ici et ici pour accord, spécifier le mode de paiement et Venezzanio sera libre de repartir avec vous."

Il aimait à dire « libre de partir » ça donnait une autre dimension à la vente. Bien entendu, c’était à éviter avec certains clients qui étaient, on peut le dire, des dominants.

Apparement le vendeur ne s'attendait pas à tomber sur une personne sûre de ce qu'elle souhaitait et la vente semblait aussi bien plus rapide que prévu. En même temps Gabriel n'avait pas envie de perdre de temps en bavardage inutile. Puis le jeune homme lui avait plut donc il n'avait pas besoin d'aller plus loin. Une liasse de papier fut dans les mains de Gabriel qui les signa toutes sans soucis après avoir méticuleusement lu le contenu. Il semblait vraiment être très méticuleux avant de signer quoique ce soit. Bon nombre de gens cherchaient à profiter des autres. Sans un mot il tendit une carte à paiement unique, sans plafond avant de sourire à Venezziano.

"- Aujourd'hui tu es devenu un apprenti libraire. Le temps de trouver ce que tu aimerais faire dans ta vie."

Mais il fallait payer et saisir le code qui donnerait la somme au vendeur. C'était presque euphorique qu'il accomplissait ses gestes.

"- J'espère qu'il se plaira chez moi."

(bon puisqu'on peut finir sans Jack... /o/)

Venezziano regarda l'ange payer sans sourciller. Allait-il enfin sortir de ce logement et être bien traité?
Depuis le temps qu'il rêvait d'avoir un maitre agréable, gentil, généreux... Bon on ne pouvait pas jauger une créature par un seul coup d'oeil, qu'il s'agisse d'un dominant ou d'un soumis (encore qu'on pouvait lire beaucoup de choses dans les yeux d'un soumis) mais cet ange là respirait la bonté. Il n'avait pas la tête d'un sadique qui s'amusait à détruire du soumis pour passer le temps.
Quant à lui... Il allait devenir apprenti libraire? On lui avait appris à lire, fut un temps, mais il n'en gardait que de vagues souvenirs, on n'avait pas entretenu son savoir en lui mettant plein de livres dans les mains, pensez donc, il aurait pu apprendre des choses qui auraient déplu à ses tuteurs et mis en péril ses qualités de soumis.

"Apprenti libraire? Je vais devoir ranger des livres?" demanda-t-il les yeux brillants.

"Et on vivra chez vous?"