Un long... Euh... Court retour au foyer [Ma petite Aurore]

Ils marchaient depuis peu légèrement vers la sortie de la ville. Alors que la jeune femme venait de poser innocemment une question, son maître s'arrêta net. Réflexes de Hawkeye, Aurore s'arrêta in extremis et évita le choc frontal. Qu'est-ce qui lui prenait de cesser sa marche d'un coup aussi sec, l'aurait-elle énervé ? Lorsqu'il commença a discuter, la perspective d'un re cadrage s'effaça aussi tôt. Mettant simplement quelques points au clair, il lui donnait oralement ses libertés, son devoir et ses acquis. A présent disait-il, l'hybride faisait partie de la famille, et Garakan n'était sois disant pas aussi méchant que son physique pouvait laisser voir. La suite des événements en diraient plus que lui même sur ce qu'il en retournait réellement. Lorsqu'ils s'arrêtèrent définitivement et s'écartèrent légèrement de la route principale, la bouche de la jeune femme s'entrouvrit à demi.

Devant eux, une immense bâtisse de type ruines confortable s'élevait, en un château à la fois peu accueillant mais étonnamment attirant. Les murs de pierre pure et brute conféraient à la demeure de la superbe comme un air solide et protecteur. Le jardin de devant n'était pas très grand mais il était certain qu'un démon ne réclamait pas énormément la vie au grand air, ni de petit déjeuner sur une terrasse baignée de soleil. Cependant malgré la froidure du bâtiment, le rang social de Garakan semblait être plus élevé que celui auquel l'hybride s'attendait. Contre toute idée reçue de sa part, le démon avait changé d'attitude plus rapidement qu'elle même lorsqu'elle se trouvait encore dans la boutique. Ce fut alors qu'il lui proposa de visiter ses nouveaux appartements. Alors que son maître ouvrait la porte, la jeune femme posa une nouvelle question.

Acquiesçant volontier, Aurore et son nouveau maître passèrent les grandes grilles peu amicales dans un léger grincement sinistre. Malgré les apparences, ce son plut à l'hybride plus qu'autre chose. Avalant les quelques mètres qui les séparaient de l'entrée de la demeure, Aurore au visage de marbre leva son regard vers le haut de la bâtisse, la taille était vraiment plus qu'impressionnante. Étrangement, elle s'imagina tenant le rôle de maîtresse de maison dans un château du même acabit, sa stature grande et fine, sa silhouette élancée et son joli visage expressif et ténébreux lui conféraient l'allure type d'une ancienne reine. Pour peu elle se demanda si ses ascendants n'étaient pas les dirigeants directs de son clan.

- Combien de soumis possédez vous Garakan ?

Bien que son statut de soumis la désolait légèrement, son maître ne lui faisait pas peur, et le fait qu'elle doive l'appeler par son prénom la mettait assez à l'aise. Mais sans prendre tout de suite trop d'importance sur sa conscience, elle resta neutre vis à vis de ses nouvelles permissions auxquelles elle ne s'attendait pas. Le démon aurait du lui répondre alors qu'ils pénétraient dans la demeure, mais une nouvelle question fusa entre les lèvres d'Aurore. Sa voix calme et posée avait dans cette phrase là, un soupçon d'amertume et un froid relativement ardu.

- qu'attendez-vous de moi ...

Malgré sa nouvelle attitude qui se voulait plus détendue et protectrice envers elle, la sonnette d'alarme restait allumée dans l'esprit de la jeune hybride. On achetait des humains pour les corvées ménagères et les fantasmes sexuels, les nekos servaient d'animaux de compagnie et de jouets malsains à leurs maîtres. Les hybrides étaient plus rares et visiblement plus prisés car très chers et relativement recherchés. Mais qu'en était-il de sa nouvelle condition ? Après tout, elle était mi humaine mi neko, la définition exacte d'hybride étant mi humain mi animal, aurait-elle droit aux pires tortures surtout qu'elle était encore vierge de son état ... enfin, la méfiance restait de mise pour le moment, le regard violine d'Aurore balayant le dos couvert de Garakan.

Les événements s'étaient bousculés ces dernières minutes, violente colère, incendie maîtrisé, envol de myriades de particules, geste étrange, émotions a demi éprouvées, et voilà que la jeune hybride s'était retrouvée sur le toit de la demeure de son maître. Aurore n'était là que depuis quelques secondes, regardant le beau coucher de soleil, elle en oublia la trace et s'installa sur le bord de la toiture, les pieds ballants dans le vide. Une bonne dizaine de mètres sous elle, voir plus, se trouvait l'arrière cour du château, belle et sinistre, comme son propriétaire après tout. Laissant ses jambes pendre légères dans le vide, la jeune femme se tenait droite malgré tout, et un instant, son esprit vola vers son frère qui se trouvait quelque part en ce monde peuplé d'immondices. Elle espéra le retrouver un jour, mais peu à peu, ses espoirs s'amenuisaient, elle entendit alors un bruit mat derrière elle. Précédé d'un léger bruit venteux, l'hybride avait seulement pensé entendre des feuilles crisser doucement en contrebas, mais l'aura impressionnante de ce qui arrivait lui avait laissé croire en une toute autre apparition, qui était tout de même de bonne augure.


Garakan était monté à son tour sur le toit de sa demeure, il n'avait pas du supporter de voir son hybride partir comme une flèche, mais elle savait qu'il n'irait pas jusqu'à la châtier, pas après ses paroles, il ne lui ferait du mal que si cela s'avérait totalement nécessaire, et encore, peut-être n'y parviendrait-il pas. En tous les cas, ici cela ne l'était pas. Aurore ne le regarda cependant pas, les yeux posés sur l'horizon, elle le sentit s'asseoir sur le bord à sa façon et alors qu'elle ne s'y attendait plus, passa son bras autour de son épaule. La réponse du corps de l'hybride face à ce geste tendre fut pourtant de marbre. Sa peau de pêche sous les doigts du démon restait chaude malgré son attitude glaciale. Il lui dit alors que sa présence était unique, que rien ne valait aussi cher qu'elle ou même lucy, toutes les deux faisaient donc partie intégrante de sa vie, et cela, l'homme l'admettait malgré le démon sommeillant en lui. Aurore en était plutôt fière au plus profond d'elle même, cela ne devait pas être tous les jours qu'une simple hybride parvient à fendre ainsi la croûte de son maître et démon qui plus est.

Garakan lui replaça tendrement presque, une mèche de cheveux plus rebelle qu'Aurore elle même derrière l'oreille de la jeune femme et approcha ses lèvres de cette dernière. Il lui murmura que le coucher de l'astre sur la ville était toujours splendide vu de cet endroit, mais que toute fois, regarder celui-ci ne le tentait pas plus que cela, alors que voir le visage de l'hybride lui semblait bien plus beau. Il était vrai que le teint pâle mais doux de la jeune femme, son visage typé entre l'Indien et l'européen, ses lèvres voluptueuses, ses yeux améthyste en forme d'amandes légères, sa chevelure d'ébène retenue en ce jour par une pince ornée de petites plumes de corbeau, son corps hâlé par le soleil et élancé de nature. Tout ce qui composait l'extérieur comme l'intérieur d'Aurore était parfaitement en harmonie. Aucun homme vivant pourrait ne pas la trouver au moins jolie, pas forcément belle, mais gracieuse ou harmonieuse étaient les minimums syndicaux. Et pourtant, la jeune hybride ignorait tout cela, pour elle qui s'était toujours contentée de son propre avis, elle était une femme parmi tant d'autres, de part le caractère tout comme le physique, son ignorance sur son propre sujet n'était pourtant pas blâmable, puisque cela voulait aussi dire qu'elle ne profitait jamais de ses atouts.

Aurore regarda alors son maître, le détaillant d'un regard légèrement doux pour qu'il soit poli, et pour la première fois le trouva plutôt beau malgré son teint et ses traits coupés à la serpe, Garakan était un bel homme, mais qu'était l'attrait charnel pour une jeune fille encore chaste de toute relation, même qu'amoureuse ? Nul sans doutes. Aussi, la jeune hybride se redressa sans mot dire, se retrouvant debout de toute sa majesté involontaire, elle détacha sa pince, laissant tomber dans son dos sa cascade de cheveux couleur ténèbres. Son regard toujours posé sur son maître qui regardait toujours l'horizon pensant probablement qu'elle lui avait mit le plus gros stop du siècle, elle s'abaissa un instant,derrière lui, entoura ses épaules de ses bras fins et musclés et posa ses fines lèvres sur la nuque découverte du démon. Elle laissa la douceur du geste l'imprégner plusieurs secondes avant de lever son emprisonnement et de se relever. D'une voix calme et posée tout comme son visage à l'expression tranquille et apaisée à ce moment, Aurore se permit de prendre une nouvelle fois la parole.

- Maî ... Garakan, je n'ai rien pour me changer avant de dormir ce soir ... aussi si je dois dormir nue, devrais-je fermer la porte à clef ?

La question était innocente dans la bouche de l'hybride qui déjà, s'avançait vers la bordure opposée du toit



[ hrp : désolée mais je n'allais pas tout repprendre depuis le début encore une fois ^^" on avancerait pas sinon, et puis tu as déjà fait le résumé tout comme moi donc ce serait inutile ]

Calme, serein, sur de lui comme toujours en fait... Garakan avait décidé d'agir; se levant et luttant contre le vent glacial qui soufflait sur sa demeure et sur sa vie, il enleva le tissu qui recouvrait son torse; offrant celui-ci à la morsure du froid de l'hiver. Un frisson presque humain lui parcouru l'échine mais, aucun signe dans l'attitude du démon ne laissa comprendre ce fait. Il avança, silencieux comme toujours, une ombre au milieu des mortels; un spectre ténébreux au milieu des vivants... Ses doigts fins et pâles qui tenaient la veste se posèrent sur les épaules de la jeune fille; recouvrant le haut de son corps de ce fin tissu qui suffisait à protéger son être... Action ridicule? Peut-être! Irréfléchie? Sans nul doute possible! Mais, malgré ce fait que le démon savait certain, il savait que son action était la seule que lui guidait sa conscience et, pour une fois dans sa vie de solitaire trop fier pour admettre ses fautes, il allait écouter cette voix mystérieuse qui parlait directement à son subconscient. Ses lèvres, froides et marquées comme tout son visage en fait, se posèrent doucement près de l'oreille de la jeune hybride; sa voix à la fois mélodieuse et brutale se fit entendre dans le sifflement d'un murmure à peine perceptible... Il proposa à l'hybride de rentrer dans la demeure; il lui proposa de se rendre à l'intérieur du château, à l'abri entre les murs de pierres composants le manoir Hell. Là, alors que le démon pensait que ses actions ferraient comprendre à la jeune fille le genre d'homme qu'était réellement le démon, l'esprit solitaire et distant de la jeune fille revint. Elle prit le morceau du tissu et, dans un geste non pas agressif mais pourtant témoin de son esprit, elle le posa sur les épaules du maître. Une nouvelle fois, les ailes de la jeune fille firent leur apparition; elle entoura son corps de ses plumes; cela la protégeant sans doute mieux du froid qu'une vulgaire veste dont une partie assez conséquente trainait sur le sol remplie de sang. Quel imbécile! Il payait des fortunes pour de vulgaires vêtements qui ne lui servaient à rien... Oh, il était plus présentable lorsqu'il devait parler avec des personnes de "son rang"... Quel prestige mais, en y réfléchissant, la question qui lui revenait en tête à ce moment précis n'était pas des moindres; une question qui ne lui avait jamais effleurée l'esprit précédemment : Quel était donc ce rang auquel il attachait tant d'importance?

La jeune fille regarda le démon et s'inclina très légèrement devant lui... Elle acquiesça avec sincérité mais, surtout, avec obéissance! Elle l'appelait par son prénom; elle était à certains moments très proche de lui mais, malgré tout cela, elle était la soumise d'un démon... Elle se tourna, vis volte face au vide et sauta. Dans une magnifique pirouette qui l'avait menée au toit plus tôt, elle s'engouffra dans la fenêtre ouverte par laquelle elle était sortie précédemment et le démon se retrouva plus seul que jamais. L'action qui s'en suivit sembla être tournée au ralentit et, tout comme dans les films particulièrement sanglant, on pu observer chaque détail de l'évènement. Il tomba lourdement; ses genoux touchèrent le sol avec violence et sa main se porta jusqu'à recouvrir son visage plus marqué que jamais... Un démon! Voila quel était son rang, voila quelle était cette image qu'il n'avait de cesse de préserver... Il n'était rien d'autre qu'un de ces êtres qui se disent supérieurs mais qui n'ont de cesse d'êtres seuls! Il le réalisait maintenant; peu importe ses actions, peu importe ses dires ou ses faits... Il n'était rien d'autre qu'un démon; un maître face à l'esclave; un de ceux qui n'ont pas d'amis mais juste des soumis. Un coup de vent se fit sentir; une brise froide et destructrice qui souffla sur sa vie. Le morceau de tissu recouvrant ses épaules s'envola, porter par l'air que Garakan aurait voulu plus violent et meurtrier; il leva les yeux vers l'horizon et vu ce vulgaire chiffon qui partait au loin. Un rire froid et discret se fit entendre sur le toit de la demeure, ce genre de rire que l'on attribut au fou mais, pourtant, il n'était pas fou! Il venait juste de réaliser une chose. Quel imbécile que ce démon! Ce morceau de chiffon qui s'éloignait de lui ne lui avait jamais apporté la chaleur; il était si fin que le froid pouvait percer ses mailles comme si de rien n'était... Un tissu plus cher que bien d'autre et pourtant moins utile... Oui, il était un démon et c'est comme tel qu'il venait de sombrer! Créature de l'ombre ne pouvant vivre parmi les autres, maléfice sans envie autre que celle de vivre mais sachant qu'il ne le peut... La solitude et la douce brise hivernale, pourtant plus dure que la mort, lui avait fait comprendre ce fait... Il ne vivait pas pour le luxe; il choisissait le luxe pour être vivant!

Il se releva tel un zombie; ne semblant même plus vraiment sur de ce que lui-même devait faire. Il avança comme un possédé vers le rempart séparant le toit du vide... La fenêtre était en dessous de lui; pourtant, il ne se changea pas en un gaz ou une autre matière mais passa un pied et ensuite l'autre vers le vide et là... Ce fut la chute; plus longue qu'effrayante en fait. Les yeux fermés, il se rapprochait dangereusement du sol lorsqu'une vision lui revint en tête... Ses yeux s'ouvrirent d'un coup et le corps du démon disparut juste lorsque son corps allait s'écraser contre le sol; il s'était volatilisé. Ce n'était pas juste une façon de parler; il était à nouveau devenu un gaz et entra chez lui par cette fenêtre toujours ouverte. Quelque chose l'avait rattaché à la vie, quelque chose lui avait fait réaliser ce qui était en train de se dérouler juste avant qu'il ne s'écrase contre le béton de la rue. Il se dirigea vers sa chambre, poussa la porte de celle-ci et fouilla dans sa garde-robe; il y trouva ce qu'il cherchait... Accroché à un cintre de métal, il n'avait pas changé le moins du monde. Le démon sortit de la pièce et se rendit dans la salle de bain; se dévêtit totalement et entra dans la cabine de douche. Une bonne douche froide ne pourrait lui faire que du bien; c'était une chose dont il était vraiment convaincu. Il ne sortit de la cabine qu'après un long moment et prit cet objet mystérieux se trouvant sur le cintre; cette chose que Garakan n'avait plus eut sur lui depuis un long moment : Un costume de couleur aussi noir que l'âme du démon... Lui, Garakan Hell habitué à cette cape et ces vêtements collants et effrayants se retrouver en costume ce qui, il fallait bien l'avouer, lui allait plutôt bien. Il se regarda dans la glace et soupira légèrement... Oui, il avait un certain charisme; ce costume mettait en valeur le visage du démon mais soyons sérieux... Peu importe ce qu'il porterait, ce qu'il ferrait, peu importe qui il serait au fond... Il restait un simple démon!

Le démon descendit alors les escaliers de marbre pour arriver dans le salon; il se prépara à pénétrer dans le couloir menant à la cuisine mais il y vit la jeune fille. Il s'arrêta et se cacha pour observer la scène se déroulant devant ses yeux ébahis. Il vit les ailes de la jeune fille commençaient à apparaître et il détourna les yeux pour se caler contre le mur. Elle partait; elle fuyait l'endroit... C'était fait; sa vision l'ayant sauvé précédemment allait maintenant disparaitre de son monde, de sa vie... Il se trouva plus ridicule que jamais... Comment pouvait-il vraiment croire qu'elle serait près de lui comme une famille éternellement? Il n'avait personne d'assez fou pour vouloir rester près d'un démon même si celui-ci était tel que Garakan! Il se tourna; pensant ne plus voir la jeune fille mais, contre tout attente... Elle était encore là. Ses ailes ne semblaient plus se montrer... Elle était vraiment restée! Le démon sourit; il approcha d'elle silencieux et discret comme toujours et là; il se permit une chose qu'il n'aurait jamais cru possible : Alors qu'il était derrière elle, il passa ses bras autour de la taille de la jeune fille et posa son menton sur l'épaule de celle-ci.

"Navré du retard."

Aucun mot, aucune parole sur ce qu'il avait vu ou sur ce qui s'était passé précédemment... Le démon passerait peut-être pour un fou suite à cette liberté prise à ce moment mais, peu lui importait! Elle était restait; elle avait décidée de rester... Cela importait plus que tout autre chose pour le démon.

[Encore désolé du temps d'attente... Gomen!]

Aurore se mirait dans le miroir de la coursive. Le contraste de la douceur rosée de la pétale coincée allègrement sous le serre tête noir retenant sa chevelure à la couleur d'ébène, lui conférait une attitude douce et froide à la fois, s'étrennant parfaitement avec son vêtement de soie moulant. Les pieds nus caressant chaudement le tapis couvrant le sol carrelé du couloir, la maisonnée lui semblait tout de même plus accueillante après une baignade d'une heure dans une eau chaude et suave. La crasse de ses anciens jours et anciens combats avait disparue de sa peau pour laisser paraître une peau de pêche satinée et terriblement douce. La poussière qui ternissait ses cheveux s'était envolée et l'essence de rose avait parfumé sa chevelure d'ébène devenue si brillante. Un léger courant d'air souleva le bas de sa robe qui resta pourtant posée sur son magnifique corps. La jeune femme jeta un regard dans la sale à manger et s'apprêta à pénétrer dans la grande pièce lorsqu'un souffle caressa sa nuque. Elle savait parfaitement qui c'était, et allait se tourner pour s'incliner respectueusement avant le repas de cette soirée, mais ce fut alors qu'une chose inattendue se produisit, un geste dont l'hybride n'aurait jamais cru pouvoir un jour voir venir de son maître.

Garakan venait de se glisser derrière elle dans un grand silence et avait entouré doucement sa taille de ses bras. Son corps contre le dos de l'hybride la fit légèrement tressaillir. Lorsqu'il posa son menton sur son épaule et qu'il lui souffla ses quelques mots d'excuse, Aurore ressentit pour la première fois ce qu'elle n'avait jamais au grand jamais ressenti auparavant. Une chaleur humaine incomparable, tellement étonnante provenant de la présence d'un être qui se voulait mort. Un démon qui pourtant, produisait sur la sang mêlée un effet plus grand qu'un simple regard, un sentiment qu'elle n'avait jamais ressenti et une sensation inconnue. Le trouble physique avait été un simple tressaillement, mais le trouble psychique avait lui, été plus violent. Ne sachant pas trop que dire, l'hybride déposa simplement ses mains sur les bras de Garakan et fit un léger sourire qui se trouvait légèrement confus. Sa voix était toujours froide mais une douceur s'était emparée de son être du tout au tout. Rien ne manquait dans son ton ni dans le fond de sa voix, l'effet produit par le geste tendre du démon produisait sur elle un magnétisme intriguant.

- Ce n'est pas grave, je suis en retard moi aussi ...

Soulevant gracieusement sa main, elle la glissa dans le cou de Garakan qui se trouvait dans son dos. Une caresse tendre et affectueuse, un geste doux et attentionné qu'elle n'avait jamais entreprit envers personne. Laissant glisser la peau fraîche de sa paume dans le cou tiède de l'homme, le visage de la belle hybride se détendit pour redevenir purement impassible. Sortant doucement des Bras du démon, elle s'engouffra sûre d'elle dans la sale à manger et ferma les rideaux de la fenêtre par laquelle, les deux êtres étaient déjà passés par deux fois. Virevoltant sur elle même avec une légèreté et une fraîcheur déconcertante, elle constata l'immense vide laissé par la table partie en fumée. Son regard se posa alors sur la cheminée d'angle devant laquelle était disposée une peau animale de bonne qualité. Un instant, son esprit s'égara à s'imaginer dînant assise auprès du feu en compagnie de son maître, mais cela n'était pas une attitude convenable dans une famille bourgeoise. Ne connaissant pas les usages de la maison, elle regarda Garakan avec une légère gène sur son joli visage.

- Votre table risque de nous manquer pour le repas ... j'ignore les convenances, si vous préférez je peux aller dîner dans ma chambre.

La pétale de rose coincée sous son serre tête s'envola entre ses doigts, elle se mit à le tortiller vainement en quête d'un soulagement quelconque. La situation était ridicule, Aurore ne savait réellement pas se comporter en société, et la honte s'emparait peu à peu de son être. La jeune hybride respectait suffisamment Garakan pour ressentir de la honte à ne pas savoir que faire devant lui. Son naturel froid revint pourtant après quelques centièmes de secondes et elle laissa choir la pétale sur le sol. Posant un poing sur sa hanche et l'autre encore ballant, ses yeux parcoururent la pièce à la recherche d'une attitude à tenir, ou d'un couvert à mettre. Ce fut alors qu'une légère pensée se détourna de la soirée pour voguer vers son projet plus enfoui. Mais ses yeux fouillants encore la pièce ne la trahirent pas.


[ mais non ^^ en tout cas j'ai fais vite fait donc désolée pour la qualité ]