Petite visite programmée [PV Ishina] TERMINÉ

[Puisque mon maître m'a autorisé à RP ici avec toi... J'prends une excuse]

Venezziano avait été "envoyé" chez Ishina Aya...Ayak... Bigre, il avait oublié le nom de la dame!
Mais quel bon à rien. Son maître était suffisamment bon pour le laisser prendre l'air, lui qui avait été enfermé toute sa petite vie de soumis, et lui oubliait la charmante personne chez qui on l'avait envoyé. Son maître lui en avait parlé avec des termes élogieux (je me permets, maître, corrigez moi si jamais) de la dame, donc il s'imaginait qu'elle était des plus charmantes, puisque son maitre l'aimait beaucoup.

Formaté à être un bon soumis, comme il aimait son maitre (déjà XD) il se dit que les amis de son maître devaient être des gens bien. Et tout à ses réflexions, il s'était perdu dans les dédales du quartier résidentiel.
Résistant à la tentation de pleurer, il s'assit sur un rebord de jardin et réfléchit, les larmes aux yeux.
Sinon, il n'avait qu'à faire le chemin inverse, et se rappeler des directives de son maître.
L'ennui c'est qu'il ignorait où était le chemin inverse. Il avait marché le nez en l'air, en réfléchissant à peu près, et voilà qu'il était perdu, comme le benêt qu'il était.

Il se résolut à demander à ce qui semblait être un hybride, où était la maison de madame Ishina... Mais c'était un peu court. Son nom était plus long, mais pas moyen de s'en souvenir.
L'hybride lui indiqua le chemin. Son visage s'était éclairée d'un sourire à la mention du nom (incomplet) de la dame, et elle l'avait renseigné.
Visiblement la dame avait bonne presse auprès des soumis (statistique à la Venezziano: un avis= vérité incontestable) et il s'en trouva rassuré.
Il arriva devant la maison que son maître avait décrit. Quelle joie! Il en serait retourné embrasser l'hybride, s'il n'avait pas fallu faire demi tour et risquer de compromettre la mission par un nouvel égarement.
Comme il n'avait pas encore appris à lire, il se fia à la description du maître, et sonna à la porte, regrettant aussitôt son geste. Quelle imprudence! Quelle impolitesse! Quelle insolence! Mais qu'est ce qui lui avait pris, grands dieux?!
Il resta tremblant les larmes aux yeux devant la porte, résistant comme il pouvait à la tentation de s'enfuir (on ne dirait nul part que le soumis de maitre Gabriel était un insolent qui sonnait aux portes et s'enfuyait ensuite, il aurait préféré mourir que de faire perdre la face à son maître. Bien formaté, on vous dit).

[MAIIITRE si ça vous plait pas dites moi ;__; ]

Ishina était occupée à lire dans le jardin. Tout le monde l’avait laissé pour aller promener. Meen était parti en forêt, Clarence refaisait la décoration du fond du parc, et Lili, était partie récupérer une commande chez le petit artisan proche de la place. Elle lisait donc un ouvrage qu’elle avait emprunté à Gabriel. Depuis quelques jours, elle sentait la vie pousser en elle… Clarence et elle avaient partagé un moment tendre et elle en avait profité.
Deux vies poussaient en elle, un garçon, qu’elle espérait aussi beau que son père et une fille dont elle était certaine qu’elle serait une petite démone charmante. Elle avait joué sur son organisme pour cela. Mais elle adorait se savoir enceinte. Mais la fatigue la narguait. Elle surveillait la grossesse de Nisis, la claire, son amie. La sombre lui avait fait comprendre que ce n’était pas à son goût, mais elle avait tenu bon. C’est alors qu’elle entendit la sonnette. Elle se leva et alla à la porte. Elle fit le tour, arrivant par le coté de la maison. Elle vit un humain, mais où l’avait-elle dont vu? Cela lui revint, chez les Oyadas. Il aurait pu plus mal tomber. Les Oyadas étaient des gens calmes. Ils avaient bien eu une période où ils étaient assez hautains avec les autres races, mais cela c’était passé.

- Bonjour, monsieur. J’ai souvenance de vous chez les Oyadas, mais votre nom m’échappe…

Ishina s’approcha pour saluer l’homme.

- Il vous faut m’en excusé, mais il y a tellement d’habitant chez les Oyadas que je ne connais pas tous les noms…

Elle lui sourit, et lui prit le bras pour lui faire faire le tour de la maison par l’extérieur. Elle n’allait pas laisser un invité sur le pas de sa porte, jamais. Elle le pria donc de l’accompagner…

- Si vous voulez bien me suivre, et me dire qui vous envoie et pourquoi, je vous en serais gréée.

Elle souriait, la compagnie venait à elle alors qu’elle ne l’attendait pas. C’était toujours agréable d’avoir de la compagnie, même surprise…

Venezziano avait à peine eu le temps de regarder la dame que déjà elle le prenait par le bras, lui parlait comme s'il n'était pas un petit soumis apeuré, et l'emmenait faire le tour de la propriété.
En voilà une dame qui avait l'air agréable et avenante!

Il sécha ses larmes d'un coup rapide de sa manche sur ses yeux, et écouta la dame parler.
On écoutait les dominants parler, et ensuite seulement on parlait, s'ils le voulaient.
Bon, visiblement la dame le voulait. Mais elle était tellement impressionnante! Et puis c'était un démon.
Venezziano était intimidié. Très intimidé.

Mais pour faire honneur à son maître, il devait se conduire comme il fallait.
Elle s'adressait à lui avec une telle gentillesse et une telle politesse, elle n'allait pas le frapper s'il répondait, si?
Non certainement pas.

"Je suis le soumis de maître Gabriel." dit il avec un grand sourire.

Bon, soumis et maître n'étaient pas vraiment les mots que son maître aimait entendre, mais il fallait bien appeler un chat un chat non?

"Enfin, son apprenti." corrigea-t-il néanmoins.

"Il m'a envoyé pour euh... Pour euh..."

Première nouvelle, il oubliait le nom de la dame.
Et maintenant son motif de sortie. Prendre l'air? Acheter du jambon? Euh non il aurait eu de l'argent, et il n'aurait pas oublié. Rencontrer la dame?! Faire sa connaissance? Oui c'était peut-être bien ça.

"Pour euh... Vous voir madame."

Ishina installa le jeune homme, il semblait perdu. Il ne répondit pas à sa question, mais donna une réponse qui aurait pu convenir avec une démone ordinaire, mais Ishina préférait les prénoms, pas les noms des maîtres, d’autant que Gabriel n’aimait pas non plus la soumission sans limite qu’infligent les autres anges et démons. Elle fit venir des tasses, du thé et des biscuits en utilisant sa télékinésie. Elle devait s’économiser, mais physiquement, pas mentalement. Elle ne devait plus troubler la vitesse à laquelle les deux vies qui poussaient en elle grandissaient. Elle passa une main sur son ventre, comme pour se rassurer et servit le thé en souriant.

- Ah, ma première question était pour votre nom, pas pour savoir qui vous envoie, même si je l’ai demandé. Un sucre dans votre thé? Mais ne m’appelez pas madame, je m’appelle Ishina, Ishina Ayako no Oni. Mais Ishina sera suffisant, si nous devons être amis. Ce que j’espère…

Ishina se servit et but une première gorgée. Il était donc apprenti, comme le nezumi qui était avec Gabriel. Peut-être avait-il un besoin dévorant de main d’œuvre pour l’aider? Peut-être… Enfin, si elle continuait à grappiller les nuits de l’ange…

- Pour me voir? Que voilà une charmante attention, je manque souvent de compagnie, mais vous devriez vous détendre. Je n’ai jamais mangé personne, je ne suis pas ma mère, loin de là… Et puis, pourquoi mangerais-je la seule compagnie de ma journée?

Elle voulait détendre l’atmosphère. Il était vraie que sa mère et son père mangeaient de la chair humaine, vieille tradition… Mais Ishina avait renié tout cela. Elle ne voulait de mal à personne. Et la taille de sa maisonnée le prouvait… Mais une simple visite… et puis, après tout, pourquoi pas…

- Si nous devons passer un moment ensemble, j’aimerais savoir ce que vous aimez comme sujet. Et ne lorgnez pas vers mes centres d’intérêts, je parle des vôtres.

Ishina reprit une gorgée, espérant que le thé était au goût de son invité du jour. Elle n’aurait pas voulu le faire fuir avec un thé qu’il n’aimait pas.

Venezziano se fit trimballer, installer... Décidément cette madame était énergique.
Ah c'était son noooommm qu'elle voulait. Il était encore à côté de la plaque. Quel petit crétin.
Elle fit venir des choses avec kinésie... Ce pouvoir était d'une commodité épatante. Si lui, petit soumis, en avait été pourvu, sa vie d'esclave de l'orphelinat en eut été grandement modifiée.
En même temps s'il avait eu ce pouvoir, il serait pas humain et il aurait pas été cloîtré dans l'orphelinat.
</divagations>
La dame passait la main sur son ventre. Elle serait... Pas d'imprudence, Venezziano, c'est très mal venu de demander à une dame si elle est enceinte alors qu'elle ne l'est pas.

"Je m'appelle Venezziano, madame." dit il pour répondre à son interlocutrice.

Du thé... Boisson de riches, il n'en avait jamais bu. On mettait du sucre dans ces trucs là?! On lui aurait dit qu'on y mettait du crottin, il l'aurait cru. Mais bon du thé c'est du thé. On devait pas mettre du crottin dans une boisson de riches.
Il se dit que s'il était riche, il prendrait forcément du sucre dans son thé, c'était une évidence. Donc il en mit un *plouf* et remua.

"Je euh, suis honoré que ma visite vous fasse plaisir madame Ishina." commença-t-il sans pouvoir se débarasser de ce tic de politesse.

"Du sucre... On n'en avait que rarement à l'orphelinat... Un sucre pour une très bonne journée de travail..." murmura-t-il pour lui même, en voyant avec émerveillement le sucre fondre dans son thé.

Il écouta ensuite la dame parler de............. MANGER DE LA CHAIR HUMAINE?!
Il se figea sur sa chaise, comme foudroyé sur place. Il entendit à peine son interlocutrice dire qu'elle n'en mangeait pas.
Les larmes montèrent à nouveau à ses yeux alors que la démone souriait. Ça devait être une blague, sans doutes, mais pour un Venezziano traumatisé par les raids de démons sur son orphelinat, c'était... Légèrement traumatisant.

"Je euh..." balbutia-t-il sans se rendre compte de ce qu'il devait dire.

Ishina sourit, son invité avait un nom qui lui revenait bien à l’oreille. Peut-être était-il de ses personnes si joyeuses qu’on les comparait aux italiens. Italiens qui sont gays comme des pinsons lorsqu’ils savent que le soir même, ils auront de l’amour et vin… Mais cet invité semblait bien timide ou bien étais-ce qu’il était perdu dans ses pensées. C’était possible, il venait de jeter un regard émerveillé vers la théière qui planait vers la table. Mais cela n’enlevait pas que le prénom de ce dernier était charmant.

- Que voilà un joli nom. Je n’aurais pas voulu passer à coté.

Ishina ne se départit pas de son sourire. Il sembla apprécier le thé et les biscuits. Il mentionna le plaisir qu’il pouvait susciter et en effet, Ishina était toujours transportée de joie en ayant une visite pour ses longues journées. D’autant plus longue qu’elle faisait attention à deux grossesses, celle de Nisis et la sienne. Elle avait promis sa protection à cette dernière, non pas pour elle, mais pour l’enfant à venir. Les deux facettes de cette dernière n’étant pas d’accord sur le fait d’enfanter.

- C’est moi qui suis honorée que Gabriel t’envoie à moi. Mais tu peux oublier le ‘madame’. Je ne suis pas encore si vieille que ca, malgré que j’aie passé un peu de l’équivalent d’une vie humaine sur le monde.

Un orphelinat, mais qui pouvait donc, ainsi, parquer des jeunes dans les orphelinats angéliques et démoniaques où le seul avenir possible était la servilité et la vente. Elle s’en horrifia intérieurement. La vie de ce jeune homme n’avait pas du être tendre. D’autant qu’il n’était pas rare que les anges et les démons passent le temps en attaquant les établissement pour enfants des races soumis désœuvrés.

- Si tu en veux plus d’un, sers-toi, il y en a tant que tu veux, tu es invité en ces murs. Et rien ne te sera refusé.

Sa remarqua pour détendre l’attention n’eut pas l’effet escompté. En effet, Venezziano sembla terrorisé par sa remarque sur sa famille. Mais il était vrai qu’il n’avait pas vu les portraits des deux parents no Oni. Elle n’eut pas l’envie de les lui montrer au vu de sa réaction. Elle s’inclina et reprit la parole.

- Je m’excuse, je ne vous pas vous faire peur. Il est vrai que ma famille mange de la chair humaine, mais ce n’est pas mon cas. Ma chérie, ma compagne, Lili, pourrait le dire mieux que moi pour vous rassurer. C’est une humaine douce et agréable.

Ishina se leva, alla prêt de lui pour sécher le coin de ses yeux d’un mouchoir en soie. Elle ne voulait pas terroriser l’humain, comment Gabriel pourrait lui pardonner d’effrayer une personne qu’il a pris comme apprenti…

Venezziano prit un autre sucre et le goba quasiment, puisqu'on lui proposait.
Les explications de la dame le rassurèrent un peu. Elle voulait plaisanter mais... Quand on avait été attaqué par les démons plusieurs fois par mois, ce genre de déclaration était toujours délicate à avaler.

La dame lui sécha les yeux. Comme elle était gentille! C'était ce genre de geste maternel que personne n'avait jamais eu pour lui.

Il se sentit sur le point de pleurer, mais il serait vraiment passé pour un moins que rien, alors il se retint.
Et il avait un joli nom. C'était pas négligeable.
Cette dame était agréable, et ne mangeait personne.
Allez Venezziano, il fallait te ressaisir!

"Je peux pas ne pas vous appeler Madame, j'y arriverai pas, même avec la meilleure volonté... C'est comme maître Gabriel." soupira-t-il.

"Il dit qu'il est mon prépt... Préce... Pré..."

...
Il réfléchit un moment.

"PRECEPTEUR! Et que je ne dois pas l'appeler Maitre. Mais..."

Il baissa piteusement les yeux.

Des années de conditionnement ne s'effaçaient pas comme ça.
Mais on ne lui avait jamais expliqué pourquoi son esprit se braquait, et son vocabulaire n'étais pas assez riche pour l'expliquer.

Ishina le vit se ressaisir. Il était très agréable. Gabriel avait fait un bon choix, et elle commençait à entrevoir une raison pour laquelle il avait pu envoyer Venezziano chez elle. Il avait eu une éducation trop stricte, presque un lavage de cerveau… Elle pouvait vérifier cela dans son esprit, si il le désirait, elle ne voulait pas forcer l’esprit de son invité du jour.

- Mais si, tu le peux, j’en suis certaine, et je commence à entrevoir pourquoi Gabriel t’a envoyé à moi, enfin, peut-être… Tu as eu une éducation trop stricte pour deux amoureux de la paix comme nous le sommes, Gabriel et moi. Si tu me le permets, j’aimerais voir ce qui te bloque, dans ta mémoire, dans tes souvenirs. Je peux le faire, simplement, mais je veux que tu le désires. Ce changement que je peux peut-être provoquer. De plus, Gabriel sera ton ami avant tout autre chose, comme je serai ton amie, si tu le désires.

Ishina le prit contre elle et le berça, comme elle l’aurait fait avec un petit garçon apeuré. Il voulait qu’il comprenne ce dont elle était capable, éventuellement. L’exemple de Lili lui vint en tête…

- J’ai une compagne humaine, Lili. C’est une très gentille fille. Lorsque je l’ai sortie de la boutique où on vend des humains, elle sut qu’elle était mon égale. Mais, elle ne savait pas lire et voulait l’apprendre. Je lui ai transmis directement cela dans sa mémoire. Elle du juste se faire au maniement des plumes pour écrire.

Ishina parlait doucement, calmement. Elle souriait à Venezziano, voulant le rassurer et espérant qu’il accepterait…

Venezziano se retrouva à se faire bercer comme un enfant. Qu'il était encore, par ailleurs.
Il avait l'impression de rattraper ce qu'il avait perdu à l'orphelinat... Encore qu'il s'en sortait bien. La plupart des gosses qui y étaient devenaient apathiques, neurasthéniques, et plus si affinités.
Lui n'avait jamais perdu son caractère enjoué et sa bonne humeur. Même si certains appelaient ça "de la débilité profonde", lui au moins il était heureux comme ça.

Mais il ne pensait pas être bloqué ou...

Il vivait avec ses souvenirs, si douloureux soient ils. Puisqu'il allait de l'avant, il se moquait d'avoir été malmené et conditionné... Même si parfois quand les souvenirs rejaillissaient, c'était pas de tout repos, comme il y avait quelques instants.

"Mais je vais bien madame Ishina, j'suis pas bloqué dans euh, ma mémoire!" dit il en s'efforçant de faire un grand sourire.

Et puis la dame avait beau être très belle et très gentille, les manipulations démoniaques, c'était quand même... A éviter, dirons nous.
Quant à lire et écrire...

"Maître Gabriel veut m'apprendre à lire et écrire! Je veux qu'il m'apprenne lui, comme ça il sera fier de moi quand j'aurai enfin réussi. Je réussirai! Je ne décevrai pas maître Gabriel! =3" dit il avec enthousiaste, toujours dans les bras de la dame, en osant enfin la regarder dans les yeux.
(quand il parlait de maître Gabriel, il était toujours enthousiaste et prêt à tout)

[Ishina c'est Tank, dans Matrix en fait XD]

Ishina appréciait le jeune homme. Il semblait naturel. Son coté enfantin en faisait quelqu’un de particulier. Il devait être l’honnêteté même, ne sachant pas mentir, son coté naïf empêchant cela. Mais il n’avait pas compris ce qu’elle voulait ni ce qu’elle proposait en fait. Elle ne voulait pas lui apprendre à lire et écrire, mais chercher ce qui pouvait provoquer qu’il se sentait obligé de les traiter en supérieur…

- Je ne doute pas que tu n’es pas bloqué dans tes souvenirs, mais j’aimerais trouver ce qui te bloque pour nous considérer comme des gens à égale mesure. Simplement…

Ishina s’était mise à genoux derrière lui et l’avait installer avec la tête sur ses genoux.

- Je ne veux pas t’apprendre à lire ou à écrire, ce n’est pas mon but et je pense que Gabriel sera très heureux de pouvoir t’apprendre cela lui-même, c’est un homme de lettres. Et un excellent compagnon…

Ishina repensa à la soirée particulière qu’elle avait eu avec lui…

- Alors, me permets-tu de voir pourquoi tu ne peux pas t’empêcher de l’appeler maître et moi, madame? Je veux juste savoir, pour la solution du problème, nous verrons après, ensemble…

Ishina l’avait installé comme elle aurait installé son fils pour lui raconter une histoire et lui projeter ses souvenirs dans la tête, lui montrer les paysages de ses voyages et ses amis hybrides, humains et nekos qu’elle avait connu sur les routes…

[HJ : Non, mais elle peut implanter ses souvenirs, lire les tiens ou, éventuellement, supprimer une partie des souvenirs en les écrasants… ^^]

Bien sûr que Maître Gabriel ferait un excellent professeur, la dame elle même semblait en être convaincue.
Que c'était agréable de voir des gens qui reconnaissaient son maître, et qui lui en parlaient en des termes élogieux!
Même si cette dame ne vivait bien sûr pas sur le même plan que Venezziano: elle était une dame, riche, avec une grande maison, une dominante, et lui un soumis, avec un maître formidable certes, mais soumis. Il savait où était sa place.

Venezziano ne voyait pas ce qui clochait à ce qu'il appelle madame Ishina et maître Gabriel par leurs noms!
Et il ne voulait surtout pas changer, ne pas commettre d'impolitesse, ne pas être effronté, il ferait honte à maître Gabriel.
Toujours près de la dame, il ne voulait pas lui exprimer un refus ferme et définitif, mais une chose était sûre, il ne voulait rien changer à ses manières: il en deviendrait impoli.

"Mais il n'y a rien qui cloche madame, c'est mon éducation et puis voilà!" dit il avec un grand sourire sincère.

Il la regarda néanmoins avec un regard anxieux. Elle n'allait pas le forcer à changer d'appellation pour eux?!
Les démons avaient ces pouvoirs mais... Elle n'était pas du genre à en abuser, à première vue.
Ce qu'elle répétait le plus, c'était qu'elle ferait telle ou telle chose s'il le voulait bien. Elle ne le forcerait pas.

Ishina comprit que le changement viendrait avec du temps. C’était donc juste pour la compagnie qu’on le lui avait envoyé, c’était une attention charmante de la part de Gabriel. Elle décida donc de voir s’il était dextre assez pour une chose que Gabriel ne saurait lui apprendre, la calligraphie au pinceau japonais. Mais d’abord, ils allaient finir la légère collation qui était toujours devant eux. Ishina pris sa tasse par télékinésie et but. Elle fit boire doucement son invité.

- Et bien, dans ce cas là, j’espère que tu me feras le plaisir d’oublier le ‘madame’ devant mon prénom. Ne serais-ce que pour me faire plaisir. Une fois fini ceci, je pense que je vais t’apprendre à tracer les kanjis. Si tu as envie d’apprendre la calligraphie japonaise. Je doute que Gabriel puisse t’apprendre ce genre de chose…

Ishina sourit à Venezziano. Elle finit sa tasse, et invita Venezziano à soulever la sienne. Elle fit venir le matériel nécessaire pour faire de la calligraphie.

- Alors, tu as envie de tenter l’expérience?

Ishina sortit un ruban de soie sombre pour retenir les manches de son kimono. Elle aurait pu passer pour une simple lavandière si eut lavé des vêtements dans une rivière. La façon dont elle retenait les manches de son kimono étant utilisé de tout temps et par toutes les femmes ayant un travail à faire lorsqu’elle porte un kimono…

*gloupgloupgloup*
Quand cette dame voulait quelque chose elle savait... Avoir les manières. Mais ça devait être courant chez les dominants, s'ils ne voulaient pas qu'on leur résiste. Elle devait avoir cette autorité de manière inconsciente, songea Venezziano. Parce qu'en fait, elle faisait tout pour être d'égal à égal avec les soumis.
Elle lui parla ensuite de kaligradji ou un truc du genre. Pour tracer des kantruc avec un pinceau.
Ils allaient faire de la peinture? Chouette!
A l'orphelinat, quand ils étaient petits, pour développer le sens artistique de certains d'entre eux, (certains dominants exigeaient des capacités précises de leurs soumis) ils faisaient souvent des fresques.
Bon, Venezziano finissait généralement comme "celui-qui-avait-plus-de-peinture-sur-lui-que-la-fresque" mais c'était toujours agréable de peinturlurer, de donner des couleurs à ce papier blanc qu'on leur donnait.
Même si au final ça n'ressemblait plus à grand chose.
Mais en fait... La dame sortit un ruban et fit un truc bizarre avec ses manches. L'effet esthétique n'était pas des plus réussis, mais elle semblait parée à se concentrer et lui apprendre des choses que maître Gabriel ignorait.
Parfait! Il était d'attaque pour impressionner son maître.

"Oui madame!" dit il en fronçant les sourcils d'un air super concentré, prêt à en découdre avec douze pinceaux et huit litres de peinture s'il le fallait.
Le madame était sorti tout naturellement: les neurones de Venezziano (qui était un homme donc monotache ;B) qui étaient concentrés sur le pinceau avait oublié le mot tabou, et sa sur-politesse avait bien entendu repris le dessus.

Ishina s’amusa de le voir aussi captivé. Elle se saisit d’un pinceau et le trempa dans le bac. Elle traça d’un geste fluide et souple le kanji qui représentait l’arbre. Elle adorait commencer par celui-là. Il était simple et beau… Il pouvait varié de façon multiple suivant le sens que l’on voulait donner à l’arbre, si il était le sujet ou non d’une phrase…

- La calligraphie est un art du tracé. Il rejoint l’art de l’épée dans la souplesse des mouvements. Mais ici, il n’est question que de la beauté du geste et du tracé. Cela ne rejoint pas l’écriture que t’apprendra Gabriel… Ici, nous allons voir quel est la souplesse de tes poignets…

Ishina sourit et tendit le pinceau à Venezziano. Elle poussa aussi le bac d’encre vers lui et retourna le kanji pour qu’il puisse tenter de le reproduire…

- Et bien, montre nous ce dont tu es capable. Je suis certaine que tu vas apprécier cela. Et si tu veux apprendre d’autres choses qui découlent de la calligraphie, je t’adresserai à certaines personnes ou je ferai ce qu’il faut moi-même.

Ishina sourit à Venezziano pendant qu’elle réservait un peu de thé. Elle n’envisageait pas la calligraphie sans une bonne tasse de thé pour se détendre entre deux tracés artistiques de la langue de son pays d’origine…

Venezziano regarda avec attention. Le truc-ji avait l'air simple. Elle l'avait tracé d'un geste du poignet, sans même y prêter attention, tout en traçant avec grâce et et facilité. Elle devait avoir ça dans le sang.
Il se saisit du pinceau comme d'un crayon, ne se rendant pas compte qu'il le tenait absolument mal, et tenta de reproduire la figure, les mains tremblantes, le pinceau tendu, les poignets maculés d'encre noire.
Il tirait la langue et se concentrait comme il le pouvait, les yeux froncés, et il traça comme il put.

Il se passa le poignet noir d'encre sur le front une fois qu'il eut fini de tracer ce symbole d'arbre aux branches tremblantes.
Ce qui le macula bien évidemment d'encre noir, lui aussi.
Il tourna son visage enfantin vers dame Ishina, pour sonder son visage, pour voir s'il avait réussi ou non l'épreuve de force.

"J'ai fait comme j'ai pu!" annonça-t-il avec un grand sourire.

Heureusement qu'il n'était que soumis, parce que s'il devait manier l'épée comme le pinceau, les gros méchants pas beaux poilus allaient encore avoir de beaux jours devant eux.

Ishina observa Venezziano pendant qu’il traçait le kanji. Il ne tenait pas bien son pinceau, mais l’application qu’il y mit, était admirable. Elle souriait, un sourire d’encouragement. Le kanji n’était pas trop mal tracé, mais on voyait les traits saccadés qu’il avait donnés avec le pinceau. Elle fit venir de quoi débarbouiller le calligraphe en herbe. Elle refit le tour de la table et le nettoya. Une fois redevenu propre, elle décida à lui parler, mais resta un rien derrière lui.

- Tu t’en es pas trop mal sorti, c’est un bon début, mais tu ne tiens pas le pinceau comme il se doit, tu vas voir…

Ishina prit le pinceau et lui mit convenablement dans la main. Elle avait sa main autour de celle de Venezziano.

- Un geste souple et le poignet détendu, mais pas trop… Voilà, maintenant, nous allons tracer…

Ishina fit tremper la pointe du pinceau. Elle accompagnait les gestes de Venezziano. Il traça, avec l’aide d’Ishina, une autre copie du premier kanji. Venezziano avait la souplesse voulue dans le poignet, il ne savait juste pas l’utiliser. Ishina le laissa admirer son œuvre…

Venezziano passa du noir de l'encre à la blancheur de porcelaine de son teint naturel, puis au rouge pivoine.
La dame, en plus d'être diablement jolie (normal pour une démone, ha ha. *déjà dehors*) avait des manières plutôt maternelles et c'était ce qui avait cruellement manqué à Venezziano pendant des années, bien qu'il ne le sache pas.
(comment savoir de quoi on manque, puisque justement on en manque depuis le départ?)
Il sentit donc son petit coeur se gonfler un instant.

Puis la dame continua à le toucher puisqu'elle le fit tracer la copie du truc-ji en prenant sa main, lui mettant le pinceau correctement, et traçant le signe comme il le fallait.
Sa main bougeait correctement, et traça une copie parfaite du signe de la dame, faisant passer son premier jet à lui pour un groteste amas de peinture tracé par un vieillard tremblottant et analphabète.
La deuxième phase était déjà plus à propos.

"Ouaaah!" fit il émerveillé par sa propre oeuvre.

Mais il fronça les sourcils.

"C'est pas un peu de la triche?" demanda-t-il en toute innocence.

Ishina s’émerveilla de la réaction de Venezziano. Il était un petit garçon… Enfin, dans son esprit. Il avait du lui manquer une présence maternelle durant bien des années. Elle le regarda admirer ce qu’il venait de tracer. Ishina avait juste prouvée qu’il avait la souplesse pour le tracer, mais il devrait recommencer lui-même pour que son poignet s’assouplisse. Ishina ne doutait pas que ce fut parfaitement possible.

- Et oui, tu as fait un magnifique tracé. Ton poignet est souple assez, tu as juste un manque de pratique.

Ishina resservit du thé et mit du sucre dans celui de Venezziano. Elle le vit froncer les sourcils et rit, d’un rire cristallin et sans malice de la phrase de Venezziano.

- Je voulais te prouver que tu savais le faire, que ton bras pouvait se prêter à l’exercice, mais il va falloir que tu le retrace, et tout seul. Tu as besoin d‘exercice pour t’assouplir le poignet et aussi pour prendre l’habitude de tenir le pinceau convenablement.

Ishina sourit une fois encore. Elle se saisit du pinceau, et d’une feuille. Elle traça un autre kanji, celui-ci signifiant ‘paix’… du moins, pouvant signifier ‘paix’.

Venezziano admira le tracé de la dame. Bigre, celui là avait pas mal de traits, c'était assez simple, pour le premier, mais celui là s'annonçait plus corsé. (si c'est bien le kanji auquel je pense)
Celui là, il ne pourrait pas le faire, c'était sûr!
Trop compliqué. Il reprit une lampée de thé.
Bien sucré. La dame l'avait sucré pour lui, et il était bien sucré. A croire qu'elle baby-sittait beaucoup de ventre sur pattes qui ne connaissaient rien à la vie.
Il finit sa tasse, et regarda la dame avec un air interrogateur, en se demandant si elle allait prendre son poignet et le faire tracer, ou s'il devait le faire par lui même...

Il se saisit du pinceau, et la regarda avec un grand sourire.

"Vous m'aidez encore ou pas?" demanda-t-il poliment.

Ishina sourit en voyant Venezziano qui regardait le tracé. Il semblait perplexe face à la complexité de ce dernier. Ishina se dit qu’elle avait vu peut-être un peu trop haut pour un second tracé. Elle le laissa finir son thé, puis, vont la question. Il semblait peu sur de réussir. Ishina avait une petite idée…

- Tu ne vas pas tracer le dernier. C’était pour te montrer la complexité de certains kanjis. Je vais te demander de refaire l’autre kanji, le premier. Tu as vu comment tenir le pinceau et le type de mouvements pour effectuer un tracé correct. C’est donc à toi de jouer.

Ishina tendit le pinceau et remit du papier devant son élève. Elle adorait le fait d’enseigner ce qu’elle savait. Elle essaya de s’imaginer donner des cours à ses propres enfants, cela serait des plus plaisants pour elle. Mais pour le moment, c’était Venezziano qui demandait toute son attention.

Venezziano poussa un léger soupir. Tant mieux s'il n'avait pas à faire celui là. Il était vraiment compliqué.
L'autre par contre, ça irait mieux.

il regarda la jolie feuille blanche devant lui et s'excusa mentalement de devoir la salir, avec sa maladresse, puisqu'il ne maîtrisait pas vraiment les tracés. C'était un euphémisme. Il tenta de se rappeler comment la dame avait guidé sa main.
Elle avait posé sa main sur la sienne, et...

Il fronça les sourcils. Peut-être fallait-il fermer les yeux pour mieux s'en rappeler?
Mais il aurait un peu l'air d'un idiot, ceci dit... Mieux valait avoir l'air d'un benêt plutôt que d'en être réellement un à échouer encore sur le tracé de ces... Un, deux, trois, quatre traits.
Il ferma donc les yeux et refit le mouvement que la dame lui avait montré. Cette fois ci sa main ne trembla pas. Il rouvrit les yeux pour les deux derniers traits, pour savoir où les mettre, du coup les traits furent un peu plus tremblants, mais cette fois ci ça ressemblait à quelque chose.

"J'ai réussi!" dit il avec un grand sourire en se tournant vers madame Ishina.

"Pfiouuuh." souffla-t-il en se laissant tomber sur la chaise.

Rude épreuve.

Ishina observa en professeur attentif. Venezziano était soulagé de ne pas devoir tracer le plus compliqué des deux. Et elle comprenait parfaitement ça. Il lui faudrait de la pratique, beaucoup de pratique avant de le tracer. Elle sourit en l’entendant soupirer. C’était une situation qu’elle devait maîtriser. Chacun des deux avait un objectif particulier dans cette journée un peu spéciale. Il ferma les yeux et traça le kanji. Il avait pratiquement tracé l’ensemble de la figure. Il ouvrit les yeux pour les deux derniers. Elle fut surprise de sa maîtrise. Il avait une bonne perception de l’espace, même les yeux fermés. La sureté du tracé en était la preuve.

- C’est excellent, tu t’améliores vite. Tu as une bonne perception de ce que tu fais les yeux fermés. Tu n’aurais pas du te crisper pour finir le tracer ou continuer les yeux fermés. Mais avec de la pratique, cela viendra.

Ishina traça les kanjis du nom de Venezziano. Bien sur, c’était phonétique.

- Tu as fait un grand effort, je vais te faire tracer ton nom, puis, nous aurons fini pour cette fois-ci. Ou du moins, nous allons faire une pause et une promenade dans le parc.

Ishina passa la feuille à Venezziano. Ce dernier allait avoir de quoi faire, plus d’un kanji en un tracé!

La dame avait l'air contente de son premier tracé. Ça c'était bien. Faut dire qu'il s'était impressionné lui même sur ce coup. Mais c'était souvent qu'à l'orphelinat on lui confiait des tâches plus complexes, parce qu'une fois concentré, les yeux fermés, il pouvait mieux arriver à faire les choses. Quant au pourquoi du comment, grande question.

"Oui j'y arrive mieux les yeux fermés, mais y a bien fallu que je les rouvre pour savoir où mettre les deux autres traits." dit il avec un grand sourire.

Il regarda les kanji tracés sur la feuille, ça partait dans tous les sens, c'était son nom à lui ça?
Bigre, c'était... Assez compliqué. Et cette fois ci pas question de fermer les yeux, le modèle était bien trop compliqué pour le perdre des yeux ne serait-ce qu'un quart de seconde.
Après ils iraient se balader? Chouette! Venezziano adorait les balades. Dans un parc en plus, ça promettait d'être agréable. Mais il fallait finir ça d'abord...
Il se saisit du pinceau, et commença à essayer de reproduire les caractères... Avec plus ou moins de succès.

Ishina fut surprise de ce que venait de dire Venezziano. Il avait donc une faculté de concentration supérieure à la moyenne, un talent qu’il faudrait mettre en avant et utiliser convenablement. Elle se dit qu’il y aurait un moyen de combiner les deux, la vue et son don de concentration. Ca serait une expérience intéressante. Elle lui sourit en retour et prit la parole.

- Dans ce cas, nous allons tenter quelque chose. Entre ta faculté de concentration et mes dons un peu particulier. Je te propose de fermer tes yeux et de laisser ta main courir sur le papier pour les kanjis de ton prénom. Tu comprendras lorsque tu seras concentré…

Ishina fixa Venezziano dans les yeux. Elle prit ses marques pour pouvoir projeter ses pensées en lui. Elle allait lui communiquer des images de son tracés, les substituer à celle qu’il allait imaginer. Elle pensait que ca serait possible. Et de plus, elle allait jouer sur sa faculté de percevoir les dimensions, pour en augmenter les possibilités. Avec un peu de pratique de ce coté la aussi, il pourrait tracer sans ouvrir les yeux et sans son aide! Ce garçon avait des dons qu’il fallait un peu aider, mais qui seraient magnifiques une fois qu’ils auraient été exercé…

Venezziano sentit son esprit partir à mille endroits à la fois et se fixer en même temps sur des choses.... Qui le dépassaient complètement en fait. C'était déroutant, dérangeant, et en plus il ne pouvait s'y soustraire. Très frustrant.
Mais il sentait néanmoins que les pouvoirs qui le touchaient n'avaient rien d'hostile, juste... Curieux et amicaux.
Certes, mais ça collait les jetons quand même.

Mais il y avait cette dominante qui souhaitait le voir accomplir des choses. Alors il le ferait.
Non pas que ses sentiments envers madame Ishina se soient refroidis ou quoi mais... Là ce genre de manipulation le mettaient sur ses gardes.

Il ferma les yeux et tout devint clair, il sut ce qu'il devait tracer comment le faire les yeux fermés mais... Une peur indicible l'empêcha d'esquisser le moindre trait, et il se mit à trembler.