Un livre de la famille [avec le propriétaire des lieux]

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Ishina voulait s’occuper. Elle était partie chercher des kimonos qu’elle avait commandés chez son artisan tailleur préféré. Elle rentrait chez elle par les petites rues lorsqu’elle vit une boutique qui l’intrigua, une sorte de bouquiniste qui en plus, restaurait les livres. Elle regarda la vitrine un bon moment avant de voir un ouvrage qui l’interpela, le récit de la bataille de Kyoto. L’auteur n’en était autre qu’un de ses cousins, Shio no Oni. Elle voulait savoir comment il présentait la bataille et s’il parlait des membres de la famille durant le conflit. Elle poussa donc la porte de la boutique, espérant pouvoir acquérir le livre qui lui faisait envie. Elle ne put que remarquer les livres anciens qui ornaient les étagères, par curiosité, elle alla voir ceux-ci, tout en attendant le maître des lieux…

Invité

Gabriel était en train de restaurer un livre pour sa librairie qui avait souffert du déménagement. Il fallait bien avouer que malgré toutes ses précautions certains livres n'avaient pas supporté le choc. Heureusement qu'il n'y avait pas toute la librairie dans ce cas sinon il ne pourrait plus dormir ni même rentrer chez la famille Oyada qui avait acceptée de le prendre sous leur toit. Il était en train donc d'aposer avec une religieuse concentration une nouvelle couverture de livre quand le tintement de l'entrée d'un client retentit. Le libraire sursauta et laissa son ouvrage pour se laver les mains et aller rendre visite à sa nouvelle clientèle. Quand il entra dans la librairie même il constata que c'était une cliente ce qui le fit sourire.

*C'est souvent les femmes qui viennent dans une librairie ici aussi apparement.*

Ce constat n'était pas péjoratif car les femmes avaient souvent le goût des ouvrages anciens et d'agréable compagnie avec des sourires sur les lèvres en trouvant ce qu'elles cherchent. Le regard caressant qu'elles offraient au livre comme si même dans les mains du libraire elles les tenait. Gabriel s'approcha de la cliente avec un sourire.

"- Bonjour et bienvenu dans ma modeste librairie gente Dame. Votre humble serviteur peut-il vous aidez ?"

Il essayait toujours une formule de politesse dont l'âge avoisinait celui de ses ouvrages.

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Ishina faisait le tour de la boutique lorsque tenancier de la boutique arriva, un ange charmant au premier regard. Ishina qu’il serait aussi courtois que beau. La formule de politesse était bien sentie, mais elle aurait préféré un prénom a ce ‘serviteur’. Après tout, il était maître dans les lieux. Ishina s’inclina respectueusement.

- Bonjour à vous aussi. Je suis Ishina Ayako no Oni et votre aide sera plus que bienvenue. Je passais devant votre agréable boutique lorsqu’un livre de la vitrine a attiré mon attention. Ce livre est ‘la bataille de la révolte de Kyoto’ par Shio no Oni. Est-il en vente et si oui, à quel prix. J’aimerais savoir comment mon cousin décrit cette bataille à laquelle j’ai du prendre part. Et surtout, voir s’il parle des membres de sa famille.

Ishina s’était perdue en explication, mais à la fin de celle-ci, elle se redressa et regarda l’ange en souriant. Une chose lui vint encore, elle avait oubliée de demander son nom à l’ange.

- Excusez-moi si cela vous semble indiscret, mais comment vous nommez-vous. Je vais vous demander de m’appeler Ishina et j’aimerais pouvoir vous nommer aussi.

Elle sourit encore et prit le bras de l’ange, le guidant calmement vers la devanture pour lui montrer l’ouvrage de son cousin.

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Sa cliente sembla le détailler un court instant avant de s'incliner respectueusement et de parler de sa demande. ainsi donc elle voulait le livre sur la révolte de Kyoto dont il ne voulait pas se séparer même avec des offres plus qu'alléchantes. Mais cette dernière avait un lien spécial avec le livre. L'ange eut un léger sourire tout en se disant qu'il n'avait le droit de garder ce livre puisqu'une personne de la famille de l'auteur le voulait. Elle continua après s'être redressée pour ensuite le conduire au livre.

"- Votre humble serviteur se nomme Gabriel. Savez-vous que vous êtes une personne extrêmement chanceuse ?"

Un sourire éclaira ses lèvres tandis qu'il la conduisait à un fauteuil en allant chercher le livre et le poser sur la table à côté de la démone.

"- Ce livre est l'un des joyaux de cette librairie. La couverture à était restaurée pour lui redonner sa couleur et son éclat original. Sinon vous êtes chanceuse par le simple fait que je n'ai jamais voulu vendre ce livre à quelqu'un. Mais puisque vous êtes l'heureuse cousine de l'auteur vous pouvez l'acquérir. Je vous laisse me donner un prix. Disons que nous allons faire une négociation ce livre n'entrant pas dans mon inventaire de livre à vendre et n'ayant pas de prix. Cela vous semble-t-il correct Dame Ishina ? Soyez sûre que si cela n'était pas une question de comptabilité je vous l'aurais offert sans problème. Mais comme tout commerçant il me faut entrer dans mes comptes."

Gabriel déposa le livre dans les mains de la démone pour qu'elle puisse constater qu'il ne mentait pas sur la recherche de l'original pour ses travaux de restauration.

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Ishina trouva le nom fort joli. Elle appréciait qu’il se laisse guider… Une chance? Ishina ne comprit pas de quoi parlait Gabriel dans un premier temps. Et s’étonna donc de ce qu’il disait…

- Chanceuse? Je ne crois pas, pas plus que la normale, enfin, je crois, mais venant d’une personne aussi charmante que vous, je n’ai qu’une envie, c’est de le croire.

Ishina pensait piloter l’ange et c’est à ce moment là qu’elle se retrouva dans un fauteuil des plus confortables. Gabriel alla chercher le livre et le déposa tout prêt d’elle. Elle écouta l’explication fut ravie de se savoir en effet aussi chanceuse. Ishina regarda l’ouvrage d’un autre œil. Il était magnifique, en effet…

- Ainsi donc, ce livre est plus vieux que je ne le pensais, mais de la à dire que je suis l’heureuse cousine du monstre qui a écrit ce livre, c’est beaucoup dire, mon cousin est, comme ma mère, un mangeur d’humains. Je n’ai pas vraiment d’amour pour lui… mais, j’avoue ma curiosité pour son récit. J’aimerais savoir s’il parle de père, de mère, d’un membre de ma fratrie ou même de moi… Et je comprends bien que vous devez vivre. Ne me donnez pas votre prix, laissez moi vous faire une offre, je pense qu’elle vous satisfera, que diriez-vous de deux cents milles Merils? Ca me semble raisonnable pour vous délester d’un ouvrage pareil?

Ishina se retrouva avec l’ouvrage dans les mains et se demanda si son offre était vraiment à la mesure de l’ouvrage, elle n’en avait aucune idée… elle attendrait donc la réaction de Gabriel.

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La démone ne comprennait pas les paroles de l'ange. Mais son explication allait tout éclairer. Ce livre n'étant pas à vendre il ne pouvait faire autremement que proposer à cette dernier un prix. Elle ne se trouvait pas heureuse mais Gabriel s'expliqua bien vite.

"- En fait vous être l'heureuse cousine car si vous n'étiez pas la cousine de cet homme aussi malfaisant fut-il vous n'auriez put espérer acquérir ce chef d'oeuvre. C'est un acquis Dame Ishina. Seuls les membres de la famille auraient eu le droti de toucher à ce livre et faisant partie de la famille il est a vous. Votre offre est bien généreuse. Mais aussi proche du prix. Cela me convient. D'ailleurs vous avez la garantie à vie de vous faire rénover gratuitement ce livre. c'est un service après-vente mis en place seulement dans ma boutique. Une sorte de fidélisation des clients et puis la garantie d'avoir toujours un livre magnifique."

Il lui sourit et alla chercher un vin avec deux verres. Il se devait de fêter l'acquisition de ce livre par une nouvelle cliente. C'était un très bon vin que Gabriel offrit à la demoiselle. Un verre posé sur la table, une robe rouge l'emplissant et l'odeur subtile. Gabriel fit un sourire et leva son verre.

"- A l'acquisition de ce livre, et la charmante demoiselle qui en est l'heureuse propriétaire."

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Ishina écouta les explications de Gabriel. Ainsi, il n’aurait pas vendu le livre à un collectionneur ou un autre rat de bibliothèque, le livre attendait un membre de la famille no Oni pour quitter l’antre du charmant ange.

- Dans ce cas oui, je suis heureuse. Me permettez-vous de vérifier quelque chose? J’aimerais voir dans l’index s’il mentionne ma présence sur le champ de bataille?

Ishina attendit l’approbation de Gabriel et commença une fouille rapide des pages. Elle arriva sur une gravure représentant ses parents. Elle poussa un peu plus loin et en trouva une de sa personne. Elle était représentée nue, couverte de sang et avec une lueur de folie dans le regard. Elle ne voulut pas en savoir plus pour le moment, mais mémorisa le numéro de la page.

- Oui… Il parle de chacun de nous en fait… Je vous remercie de me proposer vos services pour l’entretient du livre… Mais j’y pense, pourriez-vous restaurer un livre pour moi?

Ishina tira l’ouvrage, qu’elle avait pris à la bibliothèque de Meridell et qu’elle ne voulait pas rapporter, des pans de son kimono. Elle avait enlevé les signes prouvant son appartenance à la bibliothèque publique. Elle avait d’ailleurs payé un prix assez colossal pour l’ouvrage, surtout dans son état actuel. Elle avait toujours ce livre sur elle, ne voulant pas qu’il s’égare. Elle ne voulait pas qu’un fou puisse créer une porte permanente vers le jigoku à Meridell. Elle n’avait pas remarqué que Gabriel était parti chercher du vin pour fêter cet achat. Elle le vit revenir et trinqua avec lui.

- A la disparition de ce livre de votre étalage… Il ne devrait jamais se trouver dans une vitrine à rue.

Elle sourit à l’ange et sortit de quoi le payer. Elle fit trois chèques à ordre pour le livre. Laissant un peu plus que demandé pour le livre.

- Ce supplément est pour votre accueil charmant. Et pour ce livre, pouvez-vous m’aider?

Ishina redoutait un non car le livre semblait avoir passé bien des années dans un lieu trop humide pour les feuilles de ce dernier…

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Gabriel servit le vin et les deux comparses trinquèrent à la disparition de ce livre de la librairie de l'ange.

"- En étant à vue j'avais plus de chance de trouver une personne de la famille de l'auteur. Des livres comme cela devraient n'être que dans les familles des auteurs et non dans des librairies. Sinon nous serions toujours en train de rechercher la famille et puis de toute façon une librairie se juge à la qualité de ses livres et non la quantité."

Ishina donna un autre livre que Gabriel inspecta. Il était en très mauvais était mais il pouvait le sauver. Gabriel prit le livre avec précausion avant de prendre un air solennel.

"- Je vais travailler sur ce livre et le remettre en beauté. Je vous propose de me le laisser durant la semaine pour évaluer tout ce qui va mal et avoir le temps de terminer les finitions."

Ishina donna trois chèques à ordre à Gabriel qui remarqua que le montant n'était pas le montant convenu. Mais elle disait que c'était pour l'accueil. Gabriel eut un sourire.

"- Ce livre sera restaurer gratuitement en hommage à votre beauté. Je pense pouvoir refair la couverture d'origine et peut-être relier à nouveau les feuilles entre elles pour plus de sécurités sans abîmer le papier bien sûr."

C'était une chose naturelle après tout. Gabriel n'aimait pas que les livres soient dans un mauvais état et il était l'une des rares personnes à les soigner dans la ville apparement.

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Ishina laissa faire Gabriel lorsqu’il resservit un verre de vin, elle comprit pourquoi il avait mis un livre pareil en vitrine, espérant trouver un membre de la famille no Oni pour l’acheter, mais son établissement n’était pas dans le bon endroit pour cela. Elle était une immigrée dans une cité étrangère.

Je comprends pourquoi il était en vitrine, mais vous aviez bien peu de chance de trouver une personne de ma famille. J’ai rompu les ponts avec mes parents, il y a des années de cela. J ‘ai repris contact, mais je suis la seule à être partie loin de chez nous…

Ishina but son verre. Elle observa l’ange qui évaluait le travail qu’il devrait fournir sur l’ouvrage qu’elle avait sorti des pans de son kimono. Elle espérait qu’il ne prendrait à cet ange de tenter des cousins ou des cousines du jigoku. Elle ne doutait pas des invocations du livre, mais Kyoso no Oni ou Sentei no Oni ne supporteraient pas d’être invoqué comme de simples larbins…

Je vous en remercie, je désespérais de trouver mains capables de telles prouesses. Mais je ne puis que vous conseiller de ne pas tenter ce qui est écrit dans le livre. Vous risqueriez les foudres de plus d’un membre de ma famille, mais aussi de Fu Leng, le kami du jigoku…

Ishina ne savait pas si l’avertissement porterait ses fruits, mais elle voulait prévenir cet ange si charmant de ce qu’il risquait si il se laissait aller à faire une invocation… L’idée n’avait pas marqué Ishina, mais il aurait pu la convoquer et la plier à sa volonté…

Vous êtes trop bon avec moi. D’autant que votre commerce est récent à cet endroit, où je l’aurais remarqué avant, je fais souvent des courses dans les ruelles de Meridell, on y trouve une foule d’artisans, ils sont plus compétent les uns que les autres et dans bon nombre de tâches différentes.

Ishina salua Gabriel et resta un moment pour lire le livre de son cousin. Elle remercia ce dernier et espérait qu’il n’aurait pas des semaines de travail sur l’ouvrage qu’elle venait de lui confier. Elle espérait que tout se passerait bien…

[HJ : Passage dans le post de lecture, si ca ne te dérange pas Gabriel ^^]

» Ai-je une famille ? [PV Jack]