Un rêveur sur la paille [Pv Ai Otome]

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Cela faisait combien de fois déjà qu'il revenait au local ? Question stupide, il n'en savait rien et s'en fichait bien. Peu importait le nombre de fois qu'il en partirai, il y reviendrai toujours. C'était le seul endroit où il se sentait seul. Seul, dans le sens où personne ne venait le déranger. Il y avait bien le regard des acheteurs mais ça aussi il s'en fichait. Personne ne lui demandait rien. Pas tant que personne ne l'achetait. Le gérant parlait de lui comme du boomerang. Cela ne déplaisait pas à l'homme puisque de toute façon, il faisait des bénéfices avec ses allées et venues. Shun avait même acquis sa cage attitré où l'on avait apposé son nom et son âge.

Shun était simplement là, sur la paille, allongé et regardant le plafond d'un air absent. Sa cage était plutôt spacieuse mais il ne bougeait jamais vraiment de sa place. Confortablement dans un coin, il rêvait. De quoi, de qui ? De toute les choses dont il n'avait pas idées, qu'il ne connaissait pas. Il s'amusait à les imaginer faute de pouvoir les voir. Et ça marchait bien. Il se pensait en train de voler, pouvoir toucher les nuages puis revenir sur terre pour en repartir. Il ne le savait pas mais il s'imaginait la liberté. C'était un concept complètement inconnu pour le jeune homme qui n'avait jamais connu que la servitude. Il se voyait en compagnie de toute sorte d'êtres, étranges, mais si différents de ceux qui l'entourait habituellement. Ces êtres lui procurait un sentiment de chaleur et de repos. Il lui était tous familier maintenant, et bien qu'ils ne parlaient jamais, le jeune homme pouvait presque leur donner un nom à chaque. L'un de ces êtres en particulier lui était spéciale, il se sentait juste bien avec. Le simple fait d'imaginer ce personnage sans visage, l'apaisait. C'était un sentiment simple qui le prenait au corps et qui l'émerveillait. Le rêve était son monde. Cependant, a chaque fois que ce monde s'évanouissait pour faire place à la réalité, il en souffrait dans son cœur bien plus que si on le lui avait transpercé.

Ce jour là, il était simplement là, comme toujours, sur la paille, allongé et regardant le plafond d'un air absent. Il n'entendit pas la porte d'entrée sonner quand elle s'ouvrit. Il était dans son monde et ce qui l'entourait lui était indifférent. Il y avait bien le bruit permanent des pleurs de certains, peu nombreux, qui se lamentait sur leur sort d'humain, d'autre qui discutait à travers les cages ou d'autres encore qui ronflait bruyamment, mais tout ce vacarme, il ne l'entendait pas seul le murmure des personnages qu'il s'imaginait lui apparaissait.

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Le local à humain, lieu peu agréable où la domination des races maîtres prenait toute son ampleur. Ai avait passé sa matinée à marcher et à réfléchir… Cette fois ci les choses avait failli bien mal tourné, son père avait décidé qu’elle ferait une victime de choix quand à un potentiel sacrifice en l’honneur de son frère. Ainsi toute sa famille s’était ruée sur elle en plein milieu de la nuit pendant qu’elle dormait pour l’attacher comme du vulgaire bétail. La transportant sans ménagement dans la chambre de son frère et réveiller ce dernier d’une manière tout aussi agréable.
Bien sûr, en voyant la jeune fille ficelée, Shigeru n’avait pas tardé à péter un plomb. Rien de très réjouissant au final. Le voir dans cet état la rendait malheureuse. La seule chose qu’elle désirait était de le voir sourire, un sourire franc et sincère. Chose qu’elle ne voyait pas assez à son goût. C’était vrai qu’ils avaient exagérés. Ils n’étaient pas méchant. C’était juste qu’ils ne se rendaient pas compte de l’ampleur de leurs actes et les répercussions que cela serait susceptible d’entraîner.
Son frère, après s’être assuré de sa sécurité était partit se calmer. Et c’est à se moment là que la jeune fille eut une idée brillante. Si elle avait quelqu’un pour veillait sur elle, cela ne se reproduirait plus. Son frère n’aura donc plus à tant s’inquiéter. C’est ainsi que après avoir pesé le pour et le contre, elle avait décidé de prendre un soumis. En tant que garde du corps, et ami plus que comme une bonne à tout faire.
C’est ainsi que Ai s’était retrouvée devant cette boutique de vente. Après avoir hésité à entrée, elle inspira profondément et ouvrit la porte de l’établissement. L’endroit était propre et bien entretenue, mais dans un continuel brouhaha. Tous les humains enfermés là parlaient, gémissaient, pleuraient ou riaient pour les plus à l’aise. Il y avait de tout. Tant de diversité, surtout au niveau des caractères lui donna une impression bizarre comme si tout cela n’était qu’une illusion.
Impression amplifier par le fait de voir des gens aussi proche d’eux enfermé dans des cages au même titre que des animaux de compagnie. Comment pouvait-on tolérer que des gens doué d’intelligence soit traité de la sorte, ils n’étaient pas si différents des « maître ». Ils pensaient tout aussi bien qu’eux, avaient des sentiments et un passé, alors pourquoi un tel traitement.

C’était une chose injuste.

Absurde même.

Puis son regard fut attiré par un soumis dans sa cage, contrairement à ses semblables, il ne bougeait ni ne parlait. Comme absent, le manque d’intérêt dans ses yeux démontrait bien qu’il était perdu dans ses pensées. Imperturbable du bruit ambiant.
Doucement, elle se rapprocha de l’homme, s’accroupit face à lui. Bien qu’en face de lui, il n’avait pas réellement semblait prendre conscience de sa présence. Elle resta ainsi à scruter l’homme attendant patiemment qu’il sorte de sa rêverie. Il avait des traits fins, si bien que de loin on aurait put le prendre pour une fille, ses cheveux apparemment peu entretenus était constituait de mèche, chacune d’une longueur différente de l’autre. Le plus étonnant devait être ses yeux à la si belle teinte rosé. Au bout d’un certain temps elle brisa cependant le silence, d’une petite voix trahissant sa timidité.

-Heu… excuser moi de vous déranger… Je m’appelle Ai Otome, et vous ?

Elle se sentait stupide, évidemment qu’elle devait le dérangeait. Peu être même ne voudrait il même pas lui adresser la parole. Après tout c’était elle qui se trouvait libre tandis que son peuple asservissait tant et plus.

-Si… Vous ne voulez pas me parler, je comprendrai vous savez, dite le moi et je m’en irai. Je ne voudrais pas vous importuner.

Et c’était vrai même si la jeune ange espérait pouvoir converser avec lui. Cette situation était ridicule, les anges n’avaient pas besoin de serviteur dévoué pour vivre une vie aisée. Ai n’aimait pas ces endroits ou les soumis étaient vendus comme de vulgaire animaux. Mais en étant ici, n’était elle au final pas pire que les autres. Après tout si elle achetait un soumis, l’argent versé irait directement dans les poches du gérant. Elle écarta vivement ses pensées de son esprit, ce n’était pas le moment de philosopher et puis cela ne changerait pas les choses pour autant. Elle attendit donc tranquillement que l’humain veuille bien lui répondre.

Il était encore revenu. Encore une fois Shun était revenu dans sa boutique. Combien de fois cet humain à qui il avait eu tant de mal à trouver des maîtres était-il revenu. Le démon ne comptait plus. Il pourrait le vérifier car, à chaque fois, il avait réussi à le vendre et chaque vente se trouvait dans sa comptabilité. Certes, il en tirait profit, ce qui contentait le Jack traditionnel, mais en même temps cela l'attristait de voir que ce jeune humain n'arrivait à trouver un foyer où il se sentirait bien.
A défaut, il lui avait alloué une cage plus confortable. Le gérant des lieux pouvait bien lui faire ce petit cadeau car, après tout, à lui seul cet humain lui avait apporté autant de bénéfice que les ventes des 3 derniers mois.

*Mais je me sentirais tout de même mieux lorsqu'il trouvera quelqu'un pour le libérer des chaînes de la servitude. Je l'aurais bien fait, mais je n'ai de temps et de patience à lui offrir. Si la prochaine personne qui entre s'intéresse à lui et semble véritablement adaptée pour cet acte, je lui laisse Shun pour moitié prix.*

A cette pensée, deux Jack eurent un avis différent :
- Le Jack-gérant espérait que le prochain client qui entrerait soit ne s'intéresserait pas à Shun soit serait un être vil et donc inadapté afin de ne pas baisser ses prix.
- Le Jack-sensible qui espérait au contraire que le prochain client serait la personne idéale pour le jeune humain perdu dans ses pensées.
Il n'eut pas à attendre longtemps pour qu'une personne se manifeste. Bien que de nature blindée contre toutes sortes d'émotions, Jack ne put s'empêcher de sourire en voyant Ai entrer.

*Mignonne la cliente, je dois bien l'avouer. Bon, alors, pour Shun ou pas?*

Avec un regard de prédateur embusqué, le gérant du local regarda la demoiselle Otome s'avancer doucement vers le concerné. Pendant qu'une bataille intérieure avait lieu en lui, Jack commença à doucement se lever pour mieux apprécier ce qui allait se passer
Attentif au moindre geste de l'ange, il l'analysait. Conviendra-t-elle? Ne conviendra-t-elle pas?
Finalement sa timide présentation fi t sourire à nouveau le démon. Autant de candeur ne pourrait que faire du bien à l'humain. Ai aurait Shun pour la moitié du prix affiché.
Doucement, il s'avança, mais pour ne pas effrayer la jeune demoiselle, le fit avec suffisamment de bruit pour qu'on remarque sa présence.
Il s'arrêta à ses côtés et la regarda avec un grand sourire. A cliente d'exception, sourire exceptionnel.

"Bonjour chère cliente, puis-je vous être utile?"

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Shun était dans son monde. A cet instant, il s'imaginait dans une prairie. Il était seul, tout était calme. Il aurait presque put sentir l'odeur des fleurs qui l'entourait. Bien qu'il n'en eu jamais sentit, il savait instinctivement que ça sentait bon. Bientôt une autre sensation vint s'ajouter, une légère brise, presque imperceptible. Il se sentait bien. Cette illusion lui semblait plus réelle que les autres, mais il ne s'en souciait pas car pour lui le réel lui faisait mal. Alors tant mieux s'il pouvait s'immerger un peu plus dans le monde que lui créait son esprit. Pourquoi s'en priver ? Il se relaxa doucement, se détendant.
A ce moment son passé était loin. Il ne pensait plus à sa mère ni à son paternel démoniaque. A cet instant, il s'en moquait et cette douleur qui se nichait chaudement au creux de son torse semblait maintenant faible presque agréable. Il se sentait heureux d'être autant libéré de cette boule de sentiment douloureux qui parfois l'empêchait de respirer. Plus rarement, elle le faisait pleurer. Il ne savait pas pourquoi mais la tristesse montait soudain aussi brusquement qu'un fleuve en crut et envahissait ses yeux avant de retomber en cascade chaude et silencieuse le long de ses joues. Pendant quelques instants, il se sentait mal, très mal, puis cela passait et le soulagement le saisissait comme s'il avait évacué le trop plein qui menaçait un barrage.
Là, rien de tout ça. Il aurait presque put affirmer que c'était le moment le plus paisible et jouissif de toute sa vie. Il se sentait bien ! Bons sang ! Le simple fait de penser ces simples mots le rendait encore plus heureux qu'il ne l'était.

Pourtant, en réalité, il n'y avait toujours aucune expression sur son visage seul peut-être, une impression de paix transparaissait. Il ne s'était pas rendu compte qu'une jeune Ange se tenait derrière les barreaux, accroupis, à quelques centimètres de lui. Elle semblait perplexe, ne sachant pas s'il elle devait parler ou non. Il lui fallut un certain temps avec de se décider à briser le silence entre eux :

-Heu… excuser moi de vous déranger… Je m’appelle Ai Otome, et vous ?

Ces mots atteignirent l'esprit de Shun qui les comprit. Et pourtant, son rêve ne se brisa pas. Le doux parfum, il le sentait toujours, et la brise aussi. D'ailleurs elle s'était faîtes un peu plus douce et sensible quand ces mots avaient été prononcé. Intrigué par cette voix claire et timide, Shun sembla chercher son origine. Petit à petit, sa rêverie s'estompa. Ses yeux retrouvèrent leurs lumières. La voix timide s'éleva de nouveau :

-Si… Vous ne voulez pas me parler, je comprendrai vous savez, dite le moi et je m’en irai. Je ne voudrais pas vous importuner.

Shun tourna lentement la tête pour découvrir la jeune Ange. Il n'en fut pas surpris. Après tout, il était dans une enclave à esclave. Il était normal qu'on vienne l'acheter. Cependant, contrairement à d'habitude, il n'était pas en colère d'avoir été sortie de son rêve. Au contraire, il avait gardé cette paix intérieur. Il se décrivit l'apparence de ce qui pouvait devenir sa nouvelle maîtresse. Fragile, cassable, brisable furent les premiers mots qui lui vinrent à l'esprit. Elle semblait tellement dénué de résistance qu'il en fut surpris et quelques peu désarmé. Sa silhouette fine portait un visage à la peau lisse et douce incrusté de deux yeux gris. Ses cheveux d'un beige très clair lui tombait dans le dos. Une vrai poupée de porcelaine.
Bizarrement, il ne ressentait pas d'hostilité particulière envers elle. Elle ne semblait pas comme la plupart des autres maîtres qui avait dû le gérer. Cela ne voulait pas dire pour autant qu'il se laisserait amadouer. Cependant, il s'autorisa un sourire dont lui même ne connaissait la signification :

" Mon nom est écrit sur la cage. Mais bon, il se peut qu'il soit plus poli de vous le dire de vive voix, jeune maîtresse. Vous pouvez m'appeler Shun ou Shu ou tout ce que vous voulez. Je suppose que mon prénom suffira ? Et non, vous ne me déranger pas. Êtes vous venu pour acheter ou seulement vous divertir ? "

Comme il posait cette question, il remarqua que l'odeur des fleurs n'avait pas disparu et contre toute attente semblait réelle. Ainsi que la brise. Il comprit alors que le parfum était celui de la jeune fille et que la brise était produit par son souffle imperceptible. Peut-être étais-ce pour cela qu'il se sentait un peu plus à l'aise ? Du coin de l'œil, il aperçut le patron qui s'approchait d'eux, un sourire jusqu'aux oreilles...

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L’humain fut bien entendu tiré de sa rêverie par les paroles de Ai. Elle se demanda un instant si il lui en voudrait de l’avoir ainsi dérangé mais ce ne fut apparemment pas le cas. Ce qui la rassura légèrement. Lorsqu’il parla des plaques de présentation devant les cages, elle ne put s’empêcher de baissée vivement la tête.
Effectivement il y en avait une.
Ses joues devinrent rouges sous le coup de la culpabilité. Il n’avait certainement pas bien dut le prendre. Il avait raison après tout, elle n’avait cas faire plus attention à ce qui l’entourait.
Puis un démon arriva, sûrement le gérant de l'endroit et lui demanda si elle avait besoin de quelque chose.

-Je… Oui enfin non.

La jeune ange se maudit intérieurement, pourquoi bégayait elle comme cela ? Sa timidité n’était d’ordinaire pas un gène pour elle. Mais bien sûr certaine chose ne se contrôlait pas, et cet aspect de sa personnalité semblait prendre un plaisir machiavélique à jouer avec ses nerfs. Elle respira un instant, pour reprendre un temps soit peu contenance et se calmer. Elle devait vraiment paraître pour une cruche…Mais il fallait avouer que les propos de Shun ne l’aidaient pas vraiment à se calmer. Répondant à la fois au démon et à l'humain.

-Excusez moi pour cela, je reprends donc… Je ne suis pas venu ici pour me divertir, d’ailleurs je dois avouer que cet endroit me mets passablement mal à l’aise… Ce n’est pas de vôtre faute mais voir ainsi des gens enfermés… Je trouve ça lugubre… Et oui je suis venu pour acheter… un humain…

Ce mot la dérangeait… Acheter… comment pouvait on revendiquer qu’un être doué d’une tel intelligence puisse appartenir à quelqu’un d’autre. Une maison, des bijoux ou un quelconque autre objet matérielle oui mais…Enfin cet esclavage abusif et sans intérêt n’était pas une chose qu’elle appréciait. Puis elle reporta son attention sur Shun.

-En fait, c’est surtout que j’ai une famille des plus… original. Du cou beaucoup ne m’approche que pour le nom que je représente, je voudrais… j’aimerais bien, trouver une personne qui reste avec moi pour ce que je suis…
« Je suis désolé, je dois vous embêtez avec ces histoires stupides alors que vous vous trouvez dans une situation bien pire que la mienne…Mais… si vous voulez bien de moi, alors je vous emmènerait avec moi…

Elle ne savait pas vraiment pourquoi elle lui avait proposé ça alors qu’elle venait juste de faire connaissance avec lui. A part son nom, elle ne savait strictement rien de lui. Mais son manque total d’intérêt au monde extérieur l’avait touché. Ai ne voulait pas le laisser seul, il paraissait tellement … las. Ca aurait été trop triste. Cependant elle doutait qu’il accepte sa proposition, elle avait fait une bien belle gaffe en lui demandant son nom et il avait sûrement mal pris et puis après tout, il ne la connaissait pas non plus. Il ne voudrait probablement pas venir avec elle. Ce serait normal.

-… Je n’aurait pas dût vous demandez ça comme cela, après tout vous ne me connaissait pas… Je comprendrais vôtre refus.

Plus le temps passait, et plus elle se trouvait d’une sottise affligeante. Solitude quand tu nous tiens… L’ange poussa un long soupir, elle se demandait bien qu’elle image devait avoir d’elle Shun. Quoique, dans le fond elle ne préférait pas le savoir.

Jack fut un instant décontenancé, par les hésitations et manques de confiance de la jeune femme. Entre elle et Shun, on se demandait lequel des 2 était là pour acheter l'autre.
Il était plus difficile pour le démon d'assumer cette cliente hésitante. D'autant plus que, il ne savait ni comment ni pourquoi, l'humain avait répondu à Ai.

*Etrange, vraiment étrange. En général Shun ne prend même pas la peine de répondre, comme si le client n'existait dans son monde. Et ici, il vient de sourire et de lui répondre. Cette angelotte est vraiment intéressante, elle aura ses 50 pourcents si elle le prend.*

Le démon, gérant des lieux, n'eut pas à attendre longtemps une réponse que la demoiselle Otome précisait justement qu'elle était venue acheter un humain.
Une gène passa sur son visage à l'évocation du mot acheter.

*Encore une qui est contre l'esclavage. Elle me plaît de plus en plus cette petite. J'espère qu'elle voudra bien de Shun. Lui de toute façon ne dira rien, ou alors c'est qu'il lui est arrivé quelque chose de grâve.*

A croire que le jeu du monde en ce moment avançait avec de bons jeux de dés car l'ange proposa à l'humain de partir avec elle. Un court instant, mais vraiment très court, les yeux de Jack pétillèrent. Pour une fois, il exprimait des sentiments pour deux. Enfin, autant qu'il pouvait exprimer des sentiments. Shun et lui formait vraiment une paire qui ferait pleurer les plus joyeux et rendrait le sourire aux plus défaitistes. Lorsque l'on n'exprime rien, on se retrouve dans un monde à part.
Mais pour l'instant, les échanges qui avaient lieu entre sa cliente et son produit le plus rentable l'intéressait au plus haut point.

*Si cette angelotte le déconcerte autant que moi, je pense que tout deux pourraient arriver à quelque chose de bien. Alalala, mon petit Jack, te voilà bien sentimental sur le coup.*

"Mais peut-être souhaitez-vous pouvoir le voir hors de cette cage. Shun, tu sors?"

Bien que formulez comme une question, ce n'en était pas moins un ordre et le gérant des lieux s'attendait bien à ce que Shun sorte de la cage après qu'il l'eut ouverte.

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Les paroles du jeune homme parure ébranlé la jeune ange. Peut-être avait-il été un peu trop brusque ? C'était la première fois qu'il rencontrait un être dit "supérieur" avec aussi peu de "supériorité". Cependant, le fait était qu'elle était de l'autre côté de ces barreaux et que lui était dedans. Depuis quand était-il devenu assez sentimentale pour se préoccuper de ce que ressente les autres ? Un mystère de plus... En tout cas, cette fille intéressait Shun. C'était la première fois qu'il portait une telle attention sur un être du monde réel. Oh ! Ce n'était pas grand chose. Une curiosité tout au plus, du moins, il l'espérait. Le propriétaire de la boutique avait flairé l'affaire et devait sans doute se préparé à le vendre une énième fois. C'est dans cette optique que le garçon le vit s'approcher un sourire étrange au visage. Étrange car il ne le voyait pas souvent sourire comme ça. Shun s'imagina y voir un peu de lubricité. Ce personnage ne pensait pas réellement à s'acoquiner avec l'ange ? Peu lui importait après tout, les maîtres faisaient ce qu'ils voulaient...

"Bonjour chère cliente, puis-je vous être utile?"

C'était Jack qui déroulait sa phrase. Il était fort à cela. Il savait mettre des variantes, changer les formulations et les intonations. Il aurait put tout aussi bien vendre ses phrases car si toutes se ressemblaient beaucoup, il en avait un paquet en stock. Déjà mal à l'aise par la répartie de Shun, Ai se mit à bafouiller :

-Je… Oui enfin non.

Une réponse qui a le mérite d'être clair s'amusa le jeune homme dans son fort intérieur. Il semblait que échanger avec une personne qu'elle ne connaissait pas était difficile, alors avec deux... Cependant, elle se reprit et domina ce qui paraissait être une timidité naturelle qui empourprait ses joues après avoir repris une bouffé d'air salvatrice :

-Excusez moi pour cela, je reprends donc… Je ne suis pas venu ici pour me divertir, d’ailleurs je dois avouer que cet endroit me mets passablement mal à l’aise… Ce n’est pas de vôtre faute mais voir ainsi des gens enfermés… Je trouve ça lugubre… Et oui je suis venu pour acheter… un humain…

La réponse de la jeune Ange déconcerta énormément le jeune homme et sa surprise se peint sur son visage. Il avait dû mal à comprendre. Ce genre de discours dans la bouche d'un maître était surprenant. Eux qui se vantait haut et fort d'avoir maté les races inférieurs... Malgré cela, ses paroles semblaient se heurter dans leur sens. Elle venait acheter un humain alors qu'elle était contre l'esclavage. Drôle de façon de montrer ses convictions. La surprise fit donc place à une certaine incrédulité. Cependant, Shun se retint bien de faire quelques réflexion en présence de maître Jack. Cela mis à part, il ne put s'empêcher de comprendre une certaine gêne dans les paroles de l'ange. Elle devait se rendre compte que ses dires se contredisaient.

-En fait, c’est surtout que j’ai une famille des plus… original. Du cou beaucoup ne m’approche que pour le nom que je représente, je voudrais… j’aimerais bien, trouver une personne qui reste avec moi pour ce que je suis…
« Je suis désolé, je dois vous embêtez avec ces histoires stupides alors que vous vous trouvez dans une situation bien pire que la mienne…Mais… si vous voulez bien de moi, alors je vous emmènerait avec moi.

-… Je n’aurait pas dût vous demandez ça comme cela, après tout vous ne me connaissait pas… Je comprendrais vôtre refus.

S'il était passé de la surprise à l'incrédulité, c'est le malaise qui prit le relai. "Une personne qui reste avec moi pour ce que je suis... " Qu'est-ce que cela voulait dire ? Shun n'était pas idiot mais il avait du mal à comprendre ce concept. Il devait dire quelque chose, c'était évident. Il chassa son incompréhension et répondit :

" Je suis dans cette cage pour être acheté. Vous êtes libre de le faire sans me demander... mon avis. Je ne comprend pas très bien ce que vous attendez de moi mais... je ferais de mon mieux…"

De mon mieux ? De quoi ? Qui ? C'était le plus fort ! Cela lui avait échappé et la partie de lui qui aimait l'illusion se mit à hurler injures et révoltes à l'encontre de ces mots bien trop réel. Cela ne lui ressemblait pas. Il regarda Jack comme s'il avait dit un gros mot. Un terrible gros mot. Shun venait de plonger dans un monde d'incompréhension. Lui, d'habitude si composé et indifférent ne savait plus trop de quoi on lui parlait. Tout ce qu'il ressentait c'était les émotions que faisait passer l'ange. Oui, même s'il ne comprenait pas tout ce qu'elle voulait dire...

"Mais peut-être souhaitez-vous pouvoir le voir hors de cette cage. Shun, tu sors?"

Shun regarda un instant le démon puis obtempéra sans rien dire. Quand il essaya de se lever, une douleur affreuse étira les muscles de son dos et de ses jambes ? Depuis combien de temps était-il rester prostré dans cette position ? Une grimace légère aux lèvres il sortit de sa cellule. Il n'avait pas grand air avec ses vieux habits et surtout une légère odeur de crasse. Et oui, on ne prenait pas de bain tout les jours quand on était esclave. Et puis, sentir bon ne faisait jamais partie des devoirs de ceux ci...

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Pendant tout le temps ou elle avait parlé, elle n’avait pas vraiment quitté l’humain des yeux. Puisque c’était à lui qu’elle s’adressait, majoritairement. Ses paroles semblaient le troubler. Avait-elle dit quelque chose qu’il ne fallait pas ? Ai n’en savait rien et sa gêne monta encore d’un cran. Mais, pour une fois, n’en montra rien.
Il avait dût vivre bien des choses pour lui répondre ainsi. Il semblait dénudé de volonté. Bien sûr qu’elle avait besoin de demander son avis. Ce n’était pas rien que de suivre ainsi une inconnue. Et si elle avait était une dangereuse psychopathe ? Son regard se posa sommairement sur ses mains…

Non… même si elle l’aurai voulu, jamais personne ne pourrait la prendre pour quelqu’un de dangereux…Elle n’avait ni le physique, ni la personnalité… Mais tout de même…

Quand il se leva une grimace étira ses traits, il avait sûrement dût se trouver dans une mauvaise position trop longtemps. Le faire bouger ainsi avait sans doute réveillé quelque douleur musculaire. Cependant il ne dit rien et obéit bien sagement au gérant. Il était de taille assez petite, bien que plus grand que Ai. Vu sa taille ce n’était pas bien dur, il fallait le dire.
Il était bien fait avec un joli visage et des yeux d’une couleur assez singulière pour un humain. Il était un peu maigre remarqua la jeune fille. Ici, Shun ne devait probablement pas manger à sa faim. Pourtant le gérant ne semblait pas de mauvaise nature…
Ne sachant pas trop comment prendre la réponse de Shun, elle décida qu’il était… temporairement d’accord. Il fallait bien décider et aux vues de leur caractère respectif, cela aurait pût durer très longtemps.

-Hé bien… Voilà ce que l’on va faire, je t’amène avec moi et si jamais tu ne te plais pas en ma compagnie, tu n’auras cas me le dire. On avisera par la suite. Décida-t-elle.

Dans le cas où il ne l’apprécierai pas, elle avait déjà sa petite idée sur le « comment agir ». Mais elle n’allait tout de même pas dire devant le gérant du magasin que son produit aurait une chance de se balader dans la nature au lieu de servir bien sagement un de ses confrères. Enfin dans tous les cas, Ai laisserai le jeune homme décider. Il n’y avait que lui qui pouvait savoir ce qui lui conviendrait le mieux.
Elle reporta donc son attention sur le démon, ses yeux brillaient d’une étrange lueur, mais la demoiselle renonça à essayer de savoir pourquoi. Ce qui se passait dans la tête des gens, les démons plus particulièrement, était bien souvent compliqué. Et la plupart du temps on se portait bien mieux de ne rien savoir.

-Combien vous dois-je, Messire ?

Sûrement la partie la plus intéressante pour le vendeur. L’ange ne put s’empêcher de pousser un petit soupir. Elle ne doutait pas de la prévenance de cet homme, mais profiter ainsi du malheur des autres était assez déplacé. D’un certain point de vue, il fallait bien gagné sa vie. Bien que cela soit fait d’une manière bien sordide.

Cette vente se passait si bizarrement pour le démon. En lui, un chaos intérieur régnait, traduit par une petite lueur de joie dans son regard. Il se doutait que cela devait se voir, mais ce n'était pas trop important, du moins avec les personnes présentes. En effet, sa cliente était trop timide que pour oser dire quelque chose et Shun s'en moquait certainement éperdument.
Et puis, il était amusant de voir que des deux, c'était l'humain qui finalement y gagnait. Peu importe comment on analysait la situation, Shun n'était jamais perdant : une future maîtresse qui était la douceur incarnée, une nouvelle vie, une cage dorée bien plus confortable que celle offerte par Jack et, toutefois, la possibilité de revenir au local s'il n'était bien avec Ai.
Plus de liberté, pour sa race et en ce monde, c'était difficile à trouver.
Rapidement après la sortie de l'humain de son lieu de détente/détention, l'angelotte vint à demander combien elle devrait débourser pour le sauver de l'endroit sordide où il se trouvait.

*Intéressant sans l'être, il va me falloir trouver une astuce pour expliquer la réduction que je vais appliquer au prix. Finalement, c'est plus difficile d'expliquer une promotion imprévue que d'expliquer une subite inflation du prix du produit. Enfin, surtout pour moi…*

Jack réfléchissait, il réfléchissait le plus vite qu'il pouvait. Son cerveau n'était pas entraîner pour l'exercice dans ce sens et se traînait un rien à trouver une solution.

"La moitié du prix affiché, demoiselle. C'est un oubli de ma part que de ne l'avoir changé plus tôt. Il m'arrive parfois, lorsque le travail est important, d'oublier l'une ou l'autre petite chose. Donc, si le prix vous convient, je vais chercher les papiers afin que vous puissiez les signer."

Sans vraiment attendre de réponse de la part de la demoiselle Otome, le propriétaire du local fit un rapide demi-tour pour aller saisir sur son bureau les papiers désirés.
Il était tellement habitué de voir revenir Shun qu'il y avait déjà un formulaire standard rien que pour ce soumis. Mine de rien, il allait lui manquer ce petit humain taciturne.
Les papiers dans une main, un stylo de l'autre, il revint vers Ai. Juste avant de les lui tendre pour signature, il modifia le prix inscrit.

"Voilà mademoiselle, si vous pouviez apposer votre signature ici, ici et ici."

Tout en disant cela, il adressa un clin d'œil à Shun. Il l'encourageait par ce geste à rester avec la jeune femme. Enfin, il espérait que c'est ainsi que l'humain le comprendrait.

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Le démon lui présenta les papiers administratifs suite à l’achat d’un soumis. Il sembla tout content de son affaire, ce qui fit légèrement sourire l’ange. Il en fallait bien peu pour être heureux, et quelque chose lui disait qu’au fond il n’était pas si méchant que ça. Chacun se devait bien de travailler d’une manière ou d’une autre.
Elle signa les papiers, sans vraiment les regarder. Ce changement de prix était quelque peu étrange aussi, cela ne la dérangeait pas mais elle trouvait bizarre qu’il lui baisse le prix de l’humain alors que même sans cela elle l’aurait acheté. Surtout que cela n’était pas dans ses intérêts. Non finalement il n’était pas aussi méchant et intéressé que cela. Du moins dans une certaine mesure.

-Je vous remercie de vous être ainsi occupé de moi messire. Au revoir.

C’est vrai après tout. Même si il s’agissait d’une personne assez cupide pour profiter du malheur des autres. En présence de l’ange, il avait été des plus courtois et efficace, elle ne pouvait certainement pas lui enlever cela.
La demoiselle se retourna vers l’humain et le prit par la main, lui souriant gentiment. Il faudrait qu’elle lui parle de….l’originalité dont faisait preuve sa famille. Cela pouvait étonner quelque peu et s’avérer relativement dangereux pour qui n’était pas au courant. Cela lui faisait un peu de peine de penser qu’aux lieux d’atterrir dans une famille normale, Shun irait dans une famille assez spéciale et en aucun cas accueillante. Bien sûr il y avait elle et son frère. Pour sa part elle ferait tout pour qu’il se sente bien chez elle. Bien que son frère aurait peu être quelque réticence. Ai fixa un instant l’humain. Il était vraiment maigre…

-Dis moi Shun, ça te dirais d’aller manger quelque chose ?

Elle ne savait pas pourquoi mais le tutoiement était venu naturellement. L’ange se demanda un instant si cela n’était pas trop impoli de sa part, de toute manière dans tout les cas, le mal avait déjà était fait. Il faudrait aussi qu’il passe dans un magasin de vêtements pour lui acheter de quoi se vêtir. Elle doutait fortement que ses habits lui conviennent et il aurait été hors de question de prendre des habits à l’un ou l’autre des personnes de sa famille.

[soit Shun désire répondre, soit je clos la vente]

» Humain tout innocent tout mignon en attente.[pv shigeru otome?]
» Entre dentelles et soies. [PV Shigeru Otome]