Attrape-moi si tu peux. [PV Edward]

Edward venait de se réveiller. Comme à son habitude, il était tôt et le soleil n'était encore qu'un maigre cercle orangé surplombant à peine l'horizon. La fenêtre de sa chambre, donnant sur un vaste pré, lui renvoyait l'image d'un paysage paisible et endormie. de long filets moutonneux de brouillard s'y étirait, annonçant une belle et chaude journée. À moins que le temps ne fasse encore de siennes et que de gros nuages gris viennent s'emparer de se soleil naissant... Ce deuxième scénario conviendrait bien mieux au vampire. Non pas qu'il craigne le soleil, ou si peut, Edward, du fait de sa condition, était et restait un être nocturne. De ce fait, un peu de mauvais temps ne serait pas pour lui déplaire. Sortant de son lit tiède, Edward se dirigea vers sa salle de bain afin de palier à ses besoins et ablutions quotidiens. Ceci fait, il descendit et alla farfouiller dans son frigo... Le menu du matin était bien commun; un steak cru accompagné d'un verre de sang frais. Le tout accompagné de son journal et c'était parfait. Oui, la journée commençait vraiment bien. Pour une fois qu'il n'y avait pas deux-trois humains piaillards pour mettre un bordel monstre dans sa maison, le vampire avait décidé d'en profiter. Surtout qu'aujourd'hui il n'avait pas de contrat de quelque sorte que ce soit. Donc, repos. ça faisait du bien... Il y avait tellement longtemps qu'il n'avait eu de journée de libre, qu'il comptait bien en profiter. D'ailleurs, il allait commencer dès maintenant part une petite promenade. Il avait bien envie de prendre un bon bol d'air frais et d'aller se réfugier sous quelques arbres. Pour cela, rien de tel qu'une excursion dans la forêt.

Se munissant de quelques armes basiques: katana, silencieux... c'était suffisant pour cette promenade de routine. Certes il ne comptait pas chasser un humain mais, sans ces quelques armes, il se sentait nu. Alors, par simple habitude, il les prenait toujours sur lui. Sortant enfin de chez lui, il regarda le ciel. Il avait noircie comme en réponse à ses muettes prières. Parfait, parfait. Tout allait pour le mieux dans le plus sombre des mondes... Marchant d'un bon pas comme Perette va à la ville avec son pot au lait, Edward était presque en train de sautiller. Mais il retenait ses ardeurs et calmait aussi bien qu'il pouvait son air guilleret. Autrement, on eut vite fait de le prendre pour un gay. Chose qu'il était peut-être après tout. Mais juste un peu. Sur les bords. Quoique, dans les profondeurs aussi il lui semblait qu'il l'était. Mais chut, tout cela était secret. Et puis, retournons à nos moutons. Ou à notre vampire en l'occurrence. Avançant toujours d'un bon pas, il lui fallut à peine un quart d'heure avant d'arriver à destination. Devant lui, se dressait d'hauts arbres au grandes ramures. Fièrement dressées, le chapeau de leur cime ne semblait pas prêt de tomber dans l'abime. Tant et si bien que le vampire fut presque intimidé. Ce, bien qu'il connaisse ces bois comme sa poche. Restant à la lisière, il écouta tous les mouvements alentours. C'était bien calme en ce sinistre jour. Les lourds nuages aidant, oiseaux, animaux, humains, devaient terrer quelque part dans leurs terriers. Il fallait être inconscient pour sortir en un tel temps.

Faisant un premier pas, puis un second, le vampire entra en ces lieux. Il était chez lui ici. C'était là comme une seconde maison. De là où il était, il pouvait percevoir vaguement l'immensité de ces bois. Au loin et dans la semi-obscurité ambiante, les arbres prenaient différents aspects. Tordus, frêles, tortilleux, ils incarnaient différents personnages aux allures effrayantes. Un souffle de vent secoua ses cheveux. L'air se rafraichissait. Mauvaise augure... Ce beau temps annonçait bien une tempête. Hum... Tout ce qu'aimait le vampire. Décidément, il était gâté aujourd'hui. Continuant à avancer, il prit la direction du petit point d'eau le plus proche. C'était là son coin favoris. Souvent, s'asseyant sur un rocher couvert de mousse, il observait les allées et venues des êtres sans défenses qui osaient sortir de leur cachette. Parfois, il se contentait juste de regarder les rayons du soleil percer l'épaisse couverture de feuilles et scintiller dans le petit lac. C'était de magnifiques visions auxquelles le vampire ne renoncerait pour rien au monde. Atteignant enfin son petit coin de paradis, il se dirigea vers son rocher. Mais un bruit l'arrêta. Restant caché derrière un arbre, il regarda qui avait pu avoir l'audace de sortir par pareil temps. Audace ou inconscience plutôt... C'était un humain. Un mignon petit humain. Sortant de sa cachette, il le regarda un instant avant de lâcher un:

"Bonjour cher petit être... Tu vas être mon casse croute..."

Le tout accompagné d'un léger sourire narquois et sadique à la fois.