Je ne pouvais pas m’empêcher de penser que je le méritais. Ma situation n’était que le fruit du destin, que je ne méritais que ça. Pourtant, je n’avais jamais cru a la destinée auparavant.
J’étais là, agonisant d’angoisse, une atmosphère oppressante flottait au dessus de ma cage, mais aussi de celle des autres esclaves présent .Nous venions d’arriver dans la fameuse ville Meridell…
Nous étions tous apeurés… mon esprit était encombré de questions plus inutiles les une que les autres. Des questions qui ne me regardais pas non plus, telles que "Comment a-t-il atterrit ici celui-ci ?", "A quoi pensent-ils". Pour ma part, je me sentais bête et dupé. Avoir atterris ici alors que ça faisait des mois que j’avais fait attention à ne laisser aucune trace de vie de mon frère et moi… Et me voila sans plus une seule once de dignité, qui, avait été réduite à néant. Du moins, c’est ce que je ressentais.
Après avoir été laissé pour mort j’avais été trouvé, puis amené dans cette ville après un transport en bateau. Une semaine... Il n’avait fallut qu’une semaine pour qu’il y ait ce revirement de situation. J’étais passé du statu de libre, à esclave fraichement arrivé. Pendant le voyage en bateau, nous étions une trentaine. Tous semblaient accepter leur sort. Seul un seul ne se montrait pas vaincu. Je pensais qu’il restait une chance pour que mon frère soit toujours en vie, m’attendant encore devant ce petit appartement devant lequel tout c’était déroulé. J’étais tellement révolté que les commerçants avait étés obligés de m’administrer quelques calmants… plutôt fort. Et je m’étais réveillé là, dans cette cage, ne comprenant pas mon sort.
Dans cette cage, cette situation me rappelait beaucoup de choses, de souvenirs… j’avais la même peur que j’avais quand j’avais passé plusieurs mois à fuir une fatalité inévitable… Je voulais fuir, très loin, mais si j’étais ici, c’était parce que je le méritai non? je n’avais pas pu sauver la seule personne qui comptais pour moi… je n’avais pas pu la protéger, le protéger. Ma vie n’avait plus de sens… Alors pourquoi fuir ? Je voulais mourir ici… de faim, de souffrance, tout ça était bien... J’en rêvais… je rêvais de douleur et d'agonie… je voulais mourir comme mon frère était mort: Sous les coups. Mais alors pourquoi ais-je cette sensation de vouloir m'accrocher a la vie ? Penser a ma place dans ce monde me donnais envie de vomir…
J’observais, je regardais les cages autour de moi. Elles étaient de plus en plus vides. Les humains commençaient à être vendus… mes "colocataires" partaient avec des maîtres plus bizarres les un que les autres.
Certains semblaient mauvais et sadiques, ils me donnaient des frissons rien qu’a penser qu’une telle personne puisse me toucher… la douleur de mon cœur était tellement immense que penser qu’être torturé par une personne comme celles-ci, serait jouissif et plaisant.
Oui parce que …je pense que lorsqu’une douleur est impossible a calmer… La seule solution est de la noyer dans une autre douleur. Et ainsi pouvoir oublier ne serais-ce qu’une seconde cette souffrance intérieure.
Je voulais vivre encore cette douce agonie qu'est le sexe. j'avais l'impression que, quand je travaillais toujours en tant que prostitué, j'aimais ça seulement parce que j'avais l'impression qu'en réalisant tous les fantasmes les plus farfelus de ces homme et ces femmes, ça noyait mes propres angoisses. Noyer sa douleur dans le sexe... quelle ironie.
Cependant, c’était plus les femmes qui semblaient douces et gentilles… je me demandais ce qu’étais la douceur… j’aurais voulu savoir… pour l’instant j’espérais seulement que personne ne m’achète… peut être aurais-je pu mourir de faim ?
Le gens passaient, me regardaient, intéressés, mais dès qu’ils se faisaient trop insistants, ou bien regardaient mon prix accroché a l'avant de la cage, j’essayais de leur lancer un pauvre regard de tueur… mais de mon point de vue, je ressemblais juste a un chien abandonné. Mais a ma grande surprise, ils continuaient leurs chemin peut de temps après s’être arrêtés…
J’observais le prix en bas de ma cage…Un prix ? Pour une personne ? Je pensais cela insensé… comment peut on estimer le prix d’une âme et d’un corps ?
Cette cage bien trop étroite, qui d’ailleurs aurait put être désossée rien qu’avec un bon coup de pied… ce qui m’était pour l’instant impossible étant donné les difficultés de mon corps à bouger… serait peut-être mon lieu de mort…