Colère...Peur...Le papillon pique une crise.

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Nuit noire…Obscures étoiles…Ces étoiles mêmes insoumises se trouvent en cette nuit glaciale dans cet état opposé…Pétrifiées par le froid…Esclaves de la glace et de la neige qui tombent…Sur cette terre noyée par l’injustice…Cette injustice, et cette hypocrisie permanente…Sourire détaché le jour, enfer les nuits de pleine lune. Où me trouvais-je ? Qui étais-je ? Je ne sais plus…Je ne sais pas…Noir…Le noir complet s’ouvre à moi…A mes yeux grands ouverts…J’ai mal…J’ai froid…Mes ailes ne veulent battirent…

Flou…Oui, petit à petit je me réveille dans cet espace qui, pour moi, me paraît trop exigu mais, pour les autres, est amplement suffisant. Pourquoi ce jugement différent ? Un papillon…Oui, quand tu as le loisir de voler…De goûter à cette Liberté sans fin qui s’ouvre à toi…A ce ciel d’un bleu azur. Tout ce qui est sol n’est qu’un espace clos…J’avais cette impression, celle d’être oppressée par tous ces murs, par tous ces gens.

Un hybride passe, aux couleurs de feu, au visage félin sans me regarder. Lui, je le hais. Comme tous les employés. Comme sa maîtresse…Je suis choyé…Nourri…Blanchi…Mais je les hais. Et je ne cache pas mon état d’esprit. Je vous hais…Hésitation ? Non. Il passe. Il me donne cette nourriture infecte, cette nourriture que je déteste…Moi, je veux manger le ciel…Manger les nuages…Manger le Soleil ! Mais rien y fait. Je reste dans cet enclos grillagé, abrutie, ou alors pendant quelques minutes, folle. Je ne veux pas devenir esclave ! Je ne le mérite pas !

…Où suis-je ? Qui suis-je ? Mes pas sont hésitants. Je me lève, mes ailes se déploient et prennent toute la longueur de l’enclos. Je m’avance. Ma main touche le grillage et je hurle. Décharge. Réveil. Souffrance. Colère. Je sors de mon état de transe, le soir tombe. Je fronce les sourcils. Moi, l’automate aérien se change en jeune femme aux attributs célestes qui changent de couleurs. Ces ailes qui multicolores, deviennent d’un noir profond, tout comme mes yeux, et mes cheveux, preuve de cette colère qui brûlait en moi. Je ne veux pas être esclave !

M’élançant contre cette paroi électrisée, hurlant ma colère, mes ailes battent l’air, j’essaye de m’envoler…Encore. J’ai peur…mes ailes deviennent d’un gris foncé. Je panique. Elles passent au gris sale avant de revêtirent au noir. Ma voix se fait entendre, tranchante et sûre d’elle, comme un ordre.

-Laissez-moi sortir !!! Je ne veux pas être soumise ! Laissez-moi sortir !

La nuit commence à peser sur mes épaules…La maîtresse de maison…Mes ailes redeviennent grises. J’ai peur…Non ! Colère ! Furieuse ! Je suis furieuse ! Laissez-moi sortir ! Laissez-moi…

Où suis-je ?

Le temps était passé depuis la dernière fois où la démone était entrée en ce lieu. Laissant Aranha à la maison, Jade s'était piqué de l'idée d'aller revoir cet endroit consacré à la vente. La plupart des hybrides ne se rebellaient guère, mais il semblait qu'un soumis (ou une soumise) faisant beaucoup de bruit. La démone se promenait, regardant les mines des soumis enfermés d'un gentil sourire. Elle pensait à tout ce travail de luxure effectué depuis, qui avait plus ou moins comblé le trou laissé par l'achat de son hybride-araignée.

Au détour de ses pérégrinations, elle tomba sur cette hybride, femelle (ou en tout cas elle semblait l'être), équipée d'ailes. Certaines parties de son corps se décoloraient et recoloraient, changeaient de couleur. Mais ce qu'on remarquait le plus, c'était ses injonctions! "-Laissez-moi sortir !!! Je ne veux pas être soumise ! Laissez-moi sortir !" avait entendu de plus ou moins loin la succube.

Le message était clair mais sa concrétisation très difficile. Jade comprenait bien ce manque de bonne volonté: c'était normal. Elle s'assit à l'indienne par terre, ne prenant pas fait des invectives lancées par l'hybride. Jade la regardait sans méchanceté... Puis parla, voulant raisonner l'affolée:

"Si tu n'arrêtes pas ces démonstrations, soit tu ne seras pas prises du tout et tu resteras ici très longtemps, soit ce sera un maître fou, sadique, ou les deux qui te prendra... Et dans le deuxième cas, je ne suis pas certaine que ce soit meilleur comme vie."

*Tiens, papillon à ce que j'ai vu sur la fiche... Je pourrais demander à Aranha de la surveiller et de l'empêcher de s'enfuir... Sans lui faire de mal bien entendu. Sa soie devrait être efficace! Et je pourrais essayer de l'amadouer du coup. Elle est mignonne, très mignonne même. Soit elle se fait violenter par un sadique, soit elle s'en va par un moyen quelconque pour se faire attraper plus tard... Et va savoir comment! Et dans ce dernier cas, va donc savoir qui l'aura!*

Jade avec envie de relever le défi, elle se sentait inspirée.

"Je vais te proposer quelque chose, écoute bien: Je te propose de te prendre, moi. Tu restes un peu avec moi d'abord. Ensuite, après que l'on se soit connues, je te laisserais repartir où tu veux si tu le veux toujours. Ou on s'arrangera d'une autre façon..."

*Cette première approche me semble bonne, après on verra!*

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Je hurlais…Encore et encore…La panique…Je paniquais cette fois-ci et mes poings se cognaient contre le grillage électrisé me donnant une décharge stridente qui me faisait souffrir. C’est là que je l’ai vu. Une jeune femme…La peur disparaissait…La panique aussi…La colère…Plus aucun sentiment ne vint pendant quelques secondes. Mes yeux dans les siens, étais-je en paix ? Pourquoi réagissais-je ainsi ? Je crois que c’est du soulagement…Oui. Le soulagement devoir quelqu’un d’autre que ces employés au sourire heureux, quelqu’un d’autre que ces autres maîtres au sourire curieux, aux désirs fous. Elle, n’avait pas approchée sa main de la cage, n’avait pas cette lueur folle, cette lueur de savoir qu’on a le pouvoir. Beaucoup de gens sont passés avant elle, à chaque tentative de me toucher, je les mordais…A sang…J’avais peur de mon châtiment, j’avais peur de ce qui allait m’arriver…Mais cette jeune femme n’avait rien fait, et son sourire était vrai, un sourire intéressé sans pour autant être celui d’une personne voulant savourer son pouvoir…

« Si tu n'arrêtes pas ces démonstrations, soit tu ne seras pas prises du tout et tu resteras ici très longtemps, soit ce sera un maître fou, sadique, ou les deux qui te prendra... Et dans le deuxième cas, je ne suis pas certaine que ce soit meilleur comme vie. »

Le choix était à faire, et se fut la gêne qui se mélangea à la peur qui transforma mes ailes dans un orange velouté, comme mes cheveux et mes yeux. Je me mordis la lèvre, laissant mes bras ballants et baissant les yeux. Elle avait certainement raison, mais, de toute façon, rien n’était meilleur pour moi comme vie…Je voulais la Liberté…Je la voulais et la désirais plus que tout au monde…Plus que la connaissance de mon passé…Plus que…

« Je vais te proposer quelque chose, écoute bien: Je te propose de te prendre, moi. Tu restes un peu avec moi d'abord. Ensuite, après que l'on se soit connues, je te laisserais repartir où tu veux si tu le veux toujours. Ou on s'arrangera d'une autre façon... »

Mes pensées s’arrêtèrent…Maître…J’avais toujours pensé en ce sens, jamais je n’aurais pu comprendre qu’on pouvait aussi avoir une maîtresse. Cela me rassurait, elle ne me ferait rien de déplaisant à part me battre…Quelles sont mes pensées ?! Je pense comme une esclave ! Une hybride docile et soumise ! Le suis-je vraiment ? Non ! Je ne suis l’esclave de personne sauf du ciel azur ! Sauf de mes ailes colorées ! Mais l’envie de Liberté était trop forte…Je voulais sortir de cette cage…A jamais…Mais comment faire ? Courber l’échine ? Et pour combien de temps devrais-je jouer ce jeu ? Moi qui ne pouvais voir l’étiquette accrochée à ma cage, j’espérais qu’elle ne parlait pas du bouton qui me rendait douce comme un agneau…Si ce n’est pas le cas, je n’aurais qu’à frapper au visage cette femme lorsque je serais assez loin de la ville pour m’enfuir…Sinon…Je ne voulais pas penser à la seconde option. J’ai voulu calmé mes sentiments, me rendant légèrement calme, donnant une douce blancheur à mes ailes, mes cheveux et mes yeux, paraissant fantôme…Ange ? Ma voix, d’un contrôle absolu raisonna dans l’air comme un écho.

-D’accord.

Savais-je à ce moment là dans quel engrenage je me hissais ? Savais-je seulement où ce mot pouvait me conduire ? Savais-je dans quelles circonstances j’allais me trouver ? Non…Bien sûr que non…J’aurais fermé mon clapet ou alors rabattu celui de cette femme et attendu une autre alternative…Mais les dés étaient lancés…Et n’étaient pas près de s’arrêter.

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