Le chiendent du faussaire... [début yaoi]

Et voilà, c’était fait, cet imbécile avait tout dépenser pour être propre… ! Et maintenant, il n’avait plus un sous. Il dû à contrecoeur se résoudre à refaire la manche en attendant de trouver un plan, c’était un moyen de rentabiliser son temps de réflexion en se faisant payer par les passants… Quoique encore il aurait fallu les attendrir…
Il avait trouvé une boutique pas trop mal avec du passage devant et il se mit pas trop loin, assis le cul par terre

C’était pas confortable, monsieur avait goûté une nuit à un matelas et trouvait maintenant le sol trop dur, il avait de la chance encore, c’était un coin pas trop sale !
En allant s’installer ce jour là, il avait fait les poches de quelques passant, rien de plus excitant. Il devrait peut-être faire ça ? Mais il ne voulait pas tomber sur de mauvaises personnes à faire ça… Il avait faim, il aurait mangé un bœuf entier, le chameau.

« S’il vous plait une petite pièce… » Mendiait-il dans la rue aux passants, la main tendue, un peu molle, à force de rester comme ça, c’était pas facile, il fallait des années de pratique pour ne plus avoir de fourmi dans le bras et la main.

Peut-être qu’il ne faisait pas assez pitié ? Ba… Il s’en fichait bien de faire pitié à tout ces gens qui étaient pas assez intelligent pour vivre par eux même !

Dietrich avait pas mal de monde en boutiques ces temps là. Le jour des morts approchait, et les gens flippaient pas mal. Du coup sa fournée de gri-gris made in Kalkey partait comme une fournée de croissants chez le boulanger aux petites heures du matin (à ceci près que les gri-gris de Dietrich n'étaient pas en patte feuilletée qui laissait des miettes collantes sur les dents).
Mais pas mal de clients semblaient s'arrêter à un point qui dépassait le champs de vision offert par la vitrine du Leprechaun's Crypt. Ils semblaient à la fois agacé, ou attendris, ou peut-être même compatissants.
Ça risquait de lui flinguer ses affaires, d'avoir genre un mendiant ou un pickpocket devant chez lui. En plus il ne tolérait pas la concurrence. On ne volait pas les gens sur SON territoire. Il était le voleur attitré de ce quartier, arnaqueur, floueur, c'était lui l'escroc ici. Il profita d'une accalmie pour sortir et voir un crétin d'humain faire la manche.
Cette race naissait vraiment avec une tare manifeste au niveau du Q.I. visiblement.

"Qu'est ce que tu fous là, dégage!" lança-t-il sans plus de cérémonie.

Les poings sur les hanches, il attendit que l'importun se bouge le cul.

Et merde, voilà que le gérant du magasin débarquait… Il n’était pas un humain en plus, du moins, il était rare qu’un humain tienne un commerce, Gaddi supposa donc qu’il était un ange ou un démon… Ou alors un vieux grincheux ! Il plissa les yeux et se dépêcha de réfléchir à un plan… Le pousser ? Le rouler ? Le mordre ? Fuir ? Le détrousser ? Lui jeter de la caillasse en pleine tête ? Ou alors faire semblant d’avoir une crise de neuneuittude… ?

« Bonjour… »
AH ! Grossière erreur, la sympathie, très mauvaise idée, sûrement le manque de nourriture… Et puis en plus, il venait de lui parler comme à un chien, ce vieux bigleux.

« J’ai le droit de m’assoire où je veux ! » Lança Gaddiyel avec une pointe de défi.
Les action kamikaze aussi, étaient sûrement dues au manque de nourriture…

Dietrich se força à répondre en paroles avant de noyer cette andouille par télékinésie dans le lac le plus proche, ou à la rigueur une cuvette de chiotte suffisemment crade pour qu'il choppe deux trois merdes, des fois qu'il résiste à la noyade en milieu céramique.

"Pas pour faire la manche, dégage de là, on a pas besoin de clochards dans le coin." lança-t-il sur le même ton.

Il n'allait quand même pas utiliser ses pouvoirs d'envoûtement pour faire dégager cet abruti de là non? Il avait l'autorité de sa race, de sa naissance, qui devait faire foi face à un branquignol de seconde zone. Sauf si ledit branquignol avait le Q.I. d'une balle de ping-pong, auquel cas l'envoûtement s'imposait malheureusement.
D'ailleurs, pouvait-on tenter un envoûtement sur un cas pareil? Il respirait pas l'intelligence celui là. Par contre s'il refusait de dégager et se laissait envoûter... Il y en a un qui aurait du mal à marcher d'ici ce soir, hin hin hin.
Il toisa l'humain de tout son mépris pour l'inciter à virer ses miches maigrelettes.

Gaddiyel gonfla ses joues tout en fronçant les sourcils. Il savait bien que les gens comme ce type étaient dans leurs droits le plus total, que personne ne viendrait au secours d’un pauvre crève la faim. Cependant… La faim en question avait dû griller quelques neurones.

« J’ai pas d’ordre à recevoir d’un mec qui s’prends pour une plante verte ! » Lança alors l’humain en se campant sur ses pieds lui aussi, il espérait également qu’il était toujours aussi doué pour décamper. Qu’est-ce qui lui prenait tout à coup de défier ce gars ? Peut-être le vert piquant de sa veste qui lui grillait les neurones ?

Ou alors les crises de gogolites aigues existaient bel et bien. La fin du monde est proche, mes amis.
Enfin surtout la fin de Gaddiyel.

Ses vêtements étaient relativement neufs en plus, il n’avait plus trop l’air d’un clochard peut-être, seule sa manière de parler avec affronterie trahissais sa non-éducation.

Une plante verte? Dietrich avait bien entendu? Quoi, parce qu'il aimait se saper en vert, cette andouille se permettait de le qualifier de plante verte? Et il avait déjà vu des plantes vertes distribuer des pieds en travers de la gueule? Non? Dans ce cas ce serait une première, songea Dietrich en jetant effectivement son pied dans le visage de l'humain (non sans ommettre de le récupérer après).

Bon, ça, c'était fait. Il n'aimait pas vraiment frapper les gens mais là ç'avait été comme un réflexe. Tu parles, je cogne. Bing, merci de rien, au revoir messieurs dames. Au moins il apprendrait à tenir sa langue la prochaine fois.
Ensuite il le choppa (sans le toucher, merci télékinésie pour éviter de devoir toucher ces choses répugnantes dont on ignorait la provenance et l'hygiène) et l'envoya voler plus loin, en un délicat vol plané dit du "cachalot échoué".

"Et que je ne te revoie plus dans le coin." gronda-t-il.

Puis il tourna les talons.

C’était quoi ça ?Une gaudasse ? Une scandale à priori… ça fait mal une scandale même si ça permet au pied de respirer… En tout cas, Gaddiyel n’avait rien vu venir, il s’était tout pris de plein fouet sans pouvoir se protéger. Déjà la douleur lui vrillait la tête mais en plus, il venait de se faire éjecter comme un malpropre.
La populasse pourrait certifier que les garnements de son genre doivent avoir l’habitude et bien même si c’était vrai, ça faisait quand même toujours aussi mal. Les pavés en plus, c’est dur.

Et voilà comment pourrir des fringues neufs… Ils étaient sales, déchirés par endroit également. Non content de saigner de la lèvre et du nez, il avait maintenant une belle rougeur sur le côté du visage formant étrangement la marque de la semelle du cher gérant et avait les mains et les genoux sûrement écorchés.

Couché à terre, gémit un coup, de manière un peu pitoyable, mais ça fait mal bordel !!! Et puis il se redressa un peu, fixant le démon –car s’en était forcément un avec un comportement pareil– Gaddiyel prit la première chose qui lui tomba sous la main… Comme… Une boule de papier qu’il lança avec fureur…

"Vieux schnock !"

La pauvre s’élança mollement à environ un mètre devant l’humain qui n’attendit pas pour prendre une vieille dégueulasserie qui trainait pour la lancer cette fois sur la tête du gars…

*poc* Sur la tête.

Gaddiyel attendit et se releva, près à fuir !

Et il avait plutôt intérêt à fuir, ce petit crétin. Dietrich avait tourné les talons pour faire une sortie pleine de dignité (comme les sénateurs Romains dans Kaamelott) mais il ressentit un vague "poc" sur le sommet de son crâne alors qu'il s'apprêtait à se diriger vers sa jolie boutique.
Il se retourna les yeux étincelants de fureur. L'insulte, passons, mais le détritus volant non identifié, ça, c'était trop. Il visait bien en plus le petit enfoiré. Il bloqua l'enfoiré en question sur place, par télékinésie, pour éviter que celui ci ne se fasse la malle. S'il l'avait loupé il se serait contenté de revenir vers lui d'un air menaçant et de le laisser se barrer à toutes jambes mais là... Là il allait prendre cher. Fallait pas pousser le PC dans les orties non plus.
Il se plaça face à l'humain et le considéra plus attentivement. Il était plutôt pas mal, comme mec. Dommage qu'il soit visiblement con comme un manche.
Dietrich voulait se lancer dans le trafic d'organes, et là il avait une proie potentielle à qui il aurait volontiers arraché le bide. A la bonne heure! Et puis pourquoi se fatiguer quand on pouvait abuser de ses pouvoirs, hein?

"Suis moi, l'humain." dit-il en plongeant son regard dans celui du crétin pour l'envoûter.

Quoique, ça serait peut-être du gâchis. A la rigueur un petit coup de marteau sur les tempes pour le lobotomiser, et on le foutrait sur le trottoir pour tapiner, il aurait du succès, ce serait une rentrée d'argent supplémentaire...

Il devait fuir, fuir très loin et ne jamais revenir (comme dans le roi lion…) Mais Gaddiyel ne pu fuir, c’est comme si quelqu’un lui avait mis de la superglue sous les pompes. Il regarda le démon s’approcher de lui, déglutissant toute sa salive (il en avait pas tant que ça…) et sentit un frisson lui parcourir l’échine quand il pu voir le vert perçant des yeux du type.
Il avait un regard vraiment super bizarre… Et il se mit à sentir tout bizarre et tout mou, super décontracter en fait, comme après avoir fumer de l’herbe qui fait rigoler.
Il saignait du nez ? Bouarf, pas grave ! Quand le type lui demanda de le suivre, Gaddiyel ne réfléchit même pas et mis un pied devant l’autre. Il n’était plus effrayé et pourtant, il savait qu’il y avait quelque chose de pas normal là dedans…

« Oui, je viens… » Souffla-t-il d’un air un peu absent, ses yeux améthystes était plus calme, fixant le type comme un chiot avec des yeux un peu brillants.

Ah, l'envoûtement. Merveille de la nature, pouvoir préféré de Dietrich, dont il usait et abusait depuis des années, il adorait ça et ne s'en serait passé pour rien au monde. Pendant que l'humain le suivait dans le magasin, Dietrich ferma la porte pour la verrouiller. On pouvait fermer le magasin à cette heure. Il bascula le pannonceau qui annonçait la fermeture du magasin, et montra à l'humain l'arrière boutique, une arrière boutique de magasin, normale, qui ne laissait rien voir de ses activités de faussaire. Tout était soigneusement dissimulé ailleurs.

"Par là." dit-il.

Il s'adossa contre le mur. Que faire de cet humain trop bavard et trop chiant? Il le regarda, sans lâcher son envoûtement, histoire qu'il continue à la fermer.
Il l'aurait bien disséqué mais une petite voix lui souffla que c'eut été dommage et que de toute façon, lui, Dietrich, n'avait aucune idée de par quel bout un scalpel pouvait s'empoigner. Il avait un physique intéressant, malgré sa gueule de marchand de chien (...). Si seulement il avait pu le rendre muet... Peut-être une ablation des cordes vocales... Le véto aurait-il des compétences quant au fermage de gueule des humains?

Gaddiyel suivit le mec dans un état second. C’était marrant, tout semblait un peu irréel, comme si Gaddiyel était simplement spectateur. Pourtant, il voyait tout pas ses yeux ! Il était parfaitement au courant qu’il s’était engueulé il y a deux minutes avec ce type et pour quelles raisons mais… il se sentait tranquille, rassuré. Il ne ressentait plus aucune colère et c’était vachement agréable comme sensation !

Il vit ainsi l’arrière boutique, c’était plutôt… sympa… comme… comme une arrière boutique quoi. En temps normal, il aurait regarder tout, comme un bon curieux et il aurait sûrement chiper quelque truc. D’ailleurs, est-ce que l’envoûtement pouvait lutter contre une maladie chronique ?

D’un geste lent, sans la moindre peur, Gaddiyel leva la main vers un objet incongru, c’était petit, peut-être un porte clef ou un truc dans le même genre, et s’apprêta à le glisser dans sa poche. L’humain se sentait près à faire tout ce que l’autre lui demanderai… Il savait que ça n’était pas normal mais cela ne le dérangeait pas puisque c’était agréable comme sensation

Dietrich regarda les gestes de l'humain. C'était un réflexe ou quoi, de piquer des trucs? Il était kleptomane? Décidément, un kleptomane qui tombait sur un escroc, le monde était rudement petit, même à Meridell.

"Pose moi ça." dit-il d'une voix grave.

Il le fusilla du regard en insistant son envoûtement dans ce sens. En plus de lui fermer la bouche il allait devoir lui lier les mains?
...
Lui lier les mains?
Ça faisait longtemps que Dietrich ne s'était pas amusé... Avec quelques liens, quelques coups d'envoûtement, et une victime plus ou moins consentante... Après plus qu'à l'envoûter et lui suggérer de se jeter dans le lac et plouf, le tour était joué et Dietrich serait libéré d'un certain fluide corporel et d'un boulet.
Il s'approcha de l'humain, le sourire aux lèvres.

"Et surtout, surtout, tais toi." commença-t-il.

Gaddiyel reposa l’objet sans broncher, on aurait presque pu deviner un petit sourire sur ses lèvres, que s’était bien une vie comme ça ! Il sentit tout de même un peu qu’il venait de faire quelque chose de déplaisant, du coup, il se mit un peu plus au milieu de la pièce pour éviter de toucher aux autres objets qui étaient bien tentant.
Il s’essuya d’un revers de manche le sang qui avait cessé de couler de son nez et de sa lèvre un peu gonflée par le coup de godasse.

Gaddiyel patientait et se mit à jouer d’un pied sur l’autre histoire de s’occuper un peu mais bon, ça n’était pas bien terrible… Il vit alors le démon s’approcher de lui tout en lui demandant de se taire, il n’était plus trop bavard après tout mais là, il se fit carpe, il devint carpe.
L’autre était proche de lui maintenant, il pouvait sentir son parfum et sa veste verte lui piquait encore plus les yeux. Son cœur s’emballa un peu car un homme comme ça, si près, c’était troublant après tout, même quand on était envoûté.
Il sentait bon les épices et les billets.

Dietrich arriva tout près et regretta fugitivement son coup de tatanne. Fugitivement. Parce que mine de rien, il se rappelait quel cas c'était ce couillon avant qu'il ne se décide à la fermer. Il avait mérité son coup de tatanne. Et une petite suggestion mentale lui aurait rappelé de ne pas avoir mal.
De toute façon il ne comptait pas utiliser son visage. Il n'allait pas l'embrasser ni rien, fallait pas abuser non plus. Il n'embrassait que les gens qu'il aimait. Et ce petit crétin là, il ne l'aimait pas. Il avait juste... Une envie fugitive de vider une ou deux poches corporelles, rien de plus.

"Assis." dit-il en montrant la table.

Il le poussa légèrement le soumis pour lui faire comprendre. Ça alors, des chandeliers encastrés dans le mur? Il était doué ce Dietrich à avoir un vieux local avec des trucs tout rouillés qui n'avaient rien à faire là.

"Bouge pas." dit-il en posant un doigt sur la poitrine de l'humain.

Il ouvrit le placard de son arrière, et sortit deux lanière de cuir, avec lesquelles il fermait les gros dossiers de comptabilité, il mettait tout dans de gros dossiers qu'il fallait fermer en liant une grosse lanière autour. Quelle organisation, ça tombait plutôt bien.
Il revint vers l'humain en tendant les lanières d'un coup sec, en les faisant claquer.

Gaddiyel en temps normal, aurait peut-être rougit… N’étais-ce d’ailleurs pas ce que ses joues étaient en train de faire ? Quelle drôle de sensation que de se sentir rougir sans ressentir de gêne. Il s’assit sur la table, les mains sur le rebord et frissonna, il faisait ni trop chaud, ni trop froid ici. Un fois assis, l’autre posa son doigt sur son torse et la sensation perdura alors même que le type s’éloignait de lui, il pouvait encore sentir la pression du doigt sur sa peau.

Qu’allait-il faire le poireau à lunettes ? Sa raison étant rangée dans un de ses tiroirs du rayon subconscient, il eut un léger sursaut face au claquement des lanières et… se mit à transpirer très légèrement.
Il se sentait trembler légèrement aussi mais ça n’est pas pour autant qu’il bougea ou qu’il se sentit mal, non, au contraire, il était relax ! Des lanières ? Ouais pourquoi pas c’est cool des lanières qui font clac.

Il tendit une main, voulant attraper une mèche de cheveux, ça avait l’air doux, pas que les siens n’étaient pas doux actuellement puisqu’il s’était lavé tout récemment mais ceux du démon brillaient de propreté. Telle une pie voleuse attirée par un trésor étincelant, il saisit la mèche.

Dietrich utilisa un vieux chiffon à poussière pour baillonner l'humain. Il le tint sous envoûtement pendant le processus en lui adressant un joli sourire, en le laissant même attraper une mèche de ses cheveux qui brillaient sous la lumière des lampes jaunes de l'arrière boutique. Qu'il joue, qu'il s'amuse un peu. Parce que d'ici quelques minutes, ses cris n'auraient plus rien de joyeux.

"Monte un peu plus haut. Contre le mur." dit-il en le poussant toujours.

Il commençait à se sentir un tantinet excité. Abuser des gens, dans tous les sens du terme, c'était le principe même de sa vie de voleur, d'escroc, de trafiquant, faussaire, et tout le toutim.
En sifflotant, il attacha une main de l'humain, puis l'autre.
Les deux mains étaient à présent liées aux chandeliers encastrés dans le mur. Et c'était de la bonne camelote. Un bâtiment qui avait quelques siècles, de ceux qui résistent aux tremblements de terre, et aux soumis abusés...
Avec un sourire, il relâcha son envoûtement pour voir si l'humain se rendait à présent compte qu'il courait droit au massacre... Pourvu que Rip n'arrive pas maintenant!
Quoique. Un coup de pied au cul et c'était reglé.

Il ne se débattit absolument pas, sentant le chiffon qui avait un peu goût de poussière, c’était pas bon, mais encore une fois, Gaddiyel en avait rien à cirer. Même d’être lié aux mains qui étaient maintenant elles mêmes accrochées à un chandelier. Le mur était frais, il pouvait le sentir même à travers ses vêtements et sûrement qu’à cause de cette fraîcheur, les petits hurluberlus pointerait joliment sous la chemise.

Il avait dû lâcher la mèche, à regret surtout que le type l’avait laissé faire. Il le voyait sourire en plus, sûrement préparait-il un mauvais coup mais pourquoi s’en faire ? L’humain était si tranq…

…uille…

Moment de flottement quand l’envoûtement cessa. Gaddiyel cligna plusieurs fois des yeux, la réalité venait de lui foutre un autre coup de godasse.
Là oui, il ne faisait plus franchement le fier. Il était tombé sur un psychopathe ! Il… Il l’avait suivit et laissé faire ! Il ne se sentait plus bien du tout, il reprenait ses esprits et commença à se débattre comme un asticot, intimant qu’on le libère…
Mais avec un torchon épais dans la bouche, cela ressemblait plus à une vieille radio mal réglée.
Il tira sur ses poignets, regardant à la fois le type mais aussi autour de lui. Il avait mal au crâne, à la lèvre et au nez, ses mains ainsi que ses coudes et ses genoux aussi le lançait à cause de la chute de toute à l’heure.

Que le type soit satisfait, Gaddiyel laissait place à sa raison qui lui disait que maintenant, il pouvait paniquer, super utile ! Il était près à utiliser ses pieds encore valide pour repousser l’autre et c’est ce qu’il fit, il remonta un genoux pour montrer à l’autre qu’il était près à lui foutre un coup de savate.

Dietrich recula et éclata de rire. Ah ces humains, ils ne reculaient devant rien, ni devant leur profonde bêtise, ni devant aucune forme de provocations alors même qu'ils étaient sur le point de se faire pourrir. De sacrés numéros, ces andouilles là.
Le fait de le voir se décomposer à mesure que l'envoûtement lâchait, petit à petit, ça avait un prix (et pour tout le reste, il y avait eurocard mastercard) et il ne pouvait résister à l'envie de pourrir un peu ceux qui l'ennuyaient.
Et cet abruti là l'avait profondément ennuyé de par son insubordination et sa crétinerie profonde.

"Gamin, ne fais pas le rebelle, tu crois pouvoir tenir tête à un ange? J'suis pas un de tes petits copains de récré moi." dit-il en le fixant de son regard moqueur.

Par sa chère et tendre télékinésie adorée, il lui détendit les jambes, tout en restant appuyé contre le mur, les bras croisés. Pour lui montrer que même à distance et les bras croisés, c'était lui le maître. Et que le petit humain paniqué qui lui faisait fasse allait "prendre cher", comme on disait dans ces occasions là.
Il lui adressa un sourire presque angélique, en penchant la tête de côté, avant d'avancer à nouveau vers sa victime désignée. Qu'il se prépare, ça n'allait pas passer en douceur...

Alors que le démon se mettait à parler, Gaddiyel écarquilla les yeux en l’entendant dire qu’il était un ange. Ce type ? Un ange ? Impossible ! Comment un ange pouvait-il être aussi pourri ? Il se foutait de sa gueule et royalement, il avait le dessus, Gaddiyel n’avait aucun moyen de s’en sortir… Il s’était foutu dans la merde et tout seul en plus. C’était ça le plus rageant à vrai dire, de n’avoir aucun bouc émissaire…
Quoique, il y en avait un joli de bouc devant lui !
Autre chose frustrante : il ne pouvait pas lui cracher à la figure le fond de sa pensée.

Il se mit à se débattre, tirant encore sur ses poignets, le chiffon se teintant par endroit de rouge à cause de sa lèvre et de son nez qui se remettait à saigner. Il se sentit pâlir quand cet ange démoniaque se mit à utiliser sa télékinésie.
C’était bien sa veine de tomber sur un ange pété, il avait du tomber du nid trop tôt celui là…
Il tenta de résister mais c’était peine perdu, ses jambes étaient légèrement écartées, ses mains liées au dessus de sa tête… Il ne pouvait plus rien faire pour ce défendre. Il était à la merci de ce détraqué.
Son corps refusait de bouger, pourtant il y mettait toute sa volonté. Il sentit même ses yeux devenir un peu humides.

NON !

Il ne devait pas pleurer ni crier ! ça lui ferait trop plaisir et Gaddiyel n’avait pas du tout envie de lui accorder ce plaisir.

Il avait quand même la trouille que l’autre le découpe en morceau…

Dietrich avait en stock quelques machins et autres trucs illicites, des petites piqûres calibrées par ses soins. Des trucs qu'on pouvait retrouver dans le commerce, mais à des doses moins concentrées. Lui vendait sous le manteau, parfois, ses propres petites seringues prêtes à l'emploi, pleines de substances diverses et variées. Au menu du jour aujourd'hui, le chef présentait un assortiment de fortifiants artisanaux, ouais non, pas moyen de se prendre des coups de genoux dans les noix supplémentaires, du laxatif, fourbe, mais à double tranchant pour l'opération d'aujourd'hui, et de l'aphrodisiaque, en dose de tapette pour pas tuer les soumis par overdose d'hormones en folie.

En gros, si Dietrich se prenait la piquouse dans le derrière, il aurait tout au plus quelques vapeurs de jeune fille en fleurs, mais le soumis, lui, deviendrait insatiable et très sensible.

Etait-ce vraiment le moment d'hésiter? Inutile de dire que dans la seconde qui suivit l'exposition de la seringue aux yeux de Dietrich, le soumis fut bloqué par télékinésie et l'ange lui planta dans ses petites fesses rondelettes le charmant engin qui décharga son contenu d'une pression du doigt (et il n'allait pas être le seul engin à décharger son contenu par une simple pression digitale, avec un contenu pareil).

Il en gémissait presque d'avance.

La respiration de l’humain était quelque peu saccadée, anxieuse, il faut dire que respirer uniquement pas le nez quand on a l’habitude de se servir aussi de la bouche, c’était un peu rude… Il vit l’ange poireau se munir d’une seringue et Gaddiyel secouant négativement la tête, tenant de se libérer. Il arrivait à bouger un peu ses mains mais il ne fit que se couper au chandelier, le sang coulant en un mince filet rouge le long de ses bras. Il ne pouvait pas faire grand-chose face à un ange… Surtout un ange qui avait la télékinésie en poche.

La vie, c’est vraiment de la merde, parfois, Gaddiyel aurait du écouter son horoscope ce matin quand il l’a lu –et oui il sait lire– par-dessus l’épaule d’une vieille bourrique. Malgré sa volonté, il avait du mal à cacher sa peur quand il vit l’ange s’approche de lui avec la seringue, dieu sait ce qu’elle pouvait contenir et il aurait voulu se débattre mais son corps était tétanisé sans doute pas le pouvoir de l’autre.

L’impossibilité de fuir était pire que tout. Gaddiyel plissant les yeux quand il sentit la seringue s’enfoncer dans sa fesse. Elles étaient rondelettes certes, mais certainement pas plein de gras vu son régime alimentaire de ces derniers jours. Il frissonna, heureusement qu’il était encore habillé… Mais rapidement, un peu trop d’ailleurs une bouffée de chaleur lui chauffa le visage et les joues. Sa vision se brouilla quelque peu. Il se sentit fiévreux, un peu comme dans les genre de cas où on délire à cause de la maladie. Il sentit aussi les fourmillements dans son pantalon et il savait très bien à quoi cela correspondait…
Il valait mieux ça que d’être découpé en morceau pas vrai ?

Pourtant, ça ne rassurait pas du tout l’humain qui se mordait la langue pour ne pas gémir.

Rip’pit’chik arriva comme un cheveu dans la soupe. Il franchit la porte. Il avait laissé Nak’ta se promener dans la ville. Il devait la rejoindre un peu plus tard, mais comme il ne pouvait pas couper court à tout, il se présenta à la boutique de l’escroc. Rip’pit’chik ne le considérait pas comme un maître, mais comme un associé dans les plans les moins honnêtes. Rip’pit’chik avait déjà commis une bonne série de vols pour que Dietrich puisse exercer son talent, la fabrication de faux! Il avait même été volé chez les Oyadas. Deux trois formulaires officiels et les larmes du peuple des glaces…

- Bonjour bonjour, Dietrich, patron mien…

Rip’pit’chik le trouva avec un humain… qu’est-ce que ce gars là, faisait là ? Et une seringue dans les fesses en plus… Et Dietrich semblait avoir un vilain sourire sur le visage… Et l’autre avait le feu aux joues! Qu’est-ce qu’il avait injecté? Rip’pit’chik espérait que ce n’était la substance désinhibitrice qu’il avait appris à concocter chez les nezumis soigneurs de la tribu de la troisième moustache, sa tribu d’origine… Il fit celui qui n’avait pas vu et alla derrière la caisse, en attendant qu’un hypothétique client arrive…

Dietrich sourit à l'humain qui se sentait pousser... Des ailes? Et plus si affinités.
Il se crispa en entendant la porte s'ouvrir. Il l'avait pourtant verrouillée! Ceci dit, si l'intrus était parvenu à entrer malgré les verrous, ça ne pouvait être que celui qui avait les clés, autrement dit...

Il entendit la voix du nezumi qui s'annonçait. Effectivement ça ne pouvait être que lui. Bah du coup, l'humain baillonné, le rideau de l'arrière boutique tirée, il pouvait continuer sa petite affaire.

Dietrich retint un début de fou-rire en voyant que Rip faisait celui qui n'avait rien vu et qui prenait ses fonctions à la place de son maître. Il s'écarta de l'humain, une main sur la bouche, les yeux qui commençaient à s'embuer de larmes, et il devint très rouge l'espace d'un instant, à étouffer son rire.
Il se laissa aller contre le mur, plié en deux par un rire silencieux, alors que l'humain était sous aphro et que le nezumi prenait ses fonctions au sérieux. Quel couple ces deux là!
Il tenta de reprendre une respiration normale, alors que les larmes lui coulaient encore sur les joues, et fit signe à l'humain de se taire (envoûtement inside) alors qu'il allait voir Rip.

Nettoyant ses lunettes au passages, qui venaient d'être copieusement arrosées de larmes alors qu'il était plié en deux, il alla s'enquérir du niveau de gêne du Nezumi avant de reprendre ses petites affaires.

"Alors Rip, passé une bonne journée?" demanda-t-il avec un sourire chaleureux, reste du fou rire qui agitait encore un peu ses poumons.

Dans la chaleur qu’il ressentait, il ressentait aussi que l’autre dans le pantalon commençait à faire parler de lui… GAddiyel vit rapidement une grosse sourit entrer et se demanda si c’était pas une hallu dûe à la fièvre… L’humain avait du mal à percuter ce qui se passait… C’était un peu embrouillé dans son esprit, il avait chaud et il commençait à sentir son corps devenir très sensible, trop sensible… Il en frémissait et l’autre, il riait ? Il pouffait ? Mais qu’est-ce qui s’était passé ? Il avait envie que ça s’arrête, tout ça, il se demada même s’il ne faisait pas un mauvais rêve car tout lui semblait irréel.

Quel enfoiré ! Oh oui ce démon/ange était un pur enfoiré de première et… Et..
Et… Ohhhh…

Ohh c’est cool, il était attaché…
Encore une fois, l’envoûtement fit son œuvre. Que c’était tranquille d’être attaché au mur ! Pourquoi s’en était-il autant fait après tout ?
Il se détendit un peu et appuya son visage contre se bras en se sentant tout serré dans le pantalon.

Rip’pit’chik avait regardé la scène dans l’arrière boutique. Il n’avait rien à y redire. Dietrich faisait ce qu’il voulait chez lui, d’autant que l’autre emblait ne pas dire non… Forcément, dans ce cas là, le nezumi trouvait ca à la limite du normal. Il arriva à la place du vendeur, ouvrit la caisse, vérifia le contenu, le nota et vida ses poches. Diverses babioles se déversèrent sur le bureau depuis les poches et les petits sacs camouflés qu’il avait sur lui. De la monnaie ancienne vint rejoindre les choses exotiques des rayonnages. Il était tout à son affaire lorsque Dietrich vint lui parler. Le nezumi finit de ranger les gris-gris qu’il avait fabriqués pendant la soirée de la veille.

- Journée bonne bonne, moi apporter apporter beaucoup choses. Toi devoir devoir regarder monnaie ancienne. Moi, garder garder petit coffret. Ca être être pour amie mienne. Mais moi, penser penser à personne tienne…

Le nezumi sortit une masse de papiers officiels de la cité. Des formulaires vierges, d’autres tamponnés par ses soins, ce qui permettrait de pouvoir faire des faux plus vrai que nature. Rip’pit’chik avait visité le bureau de Shion, celui de la maison communale. Il savait qu’on y trouvait tout comme chez lui, lui en moins…

- Moi, penser penser ca être être toi vouloir.

Le nezumi pencha la tête et vi l’humain avec le pantalon abaisser. Il se dit qu’il aurait bientôt moins de mal pour certaines choses… enfin, si Dietrich terminait. Mais en attendant, il aurait mal une bonne fois…