Neko à réparer [PV Redtail Rain et le gérant]

Bien qu'il ait réussi à sauver les apparences, et à se débarrasser de cette démone, il se trouvait maintenant en compagnie d'une neko sacrément amochée... Comment se fait-il qu'elle ait été abandonnée dans un tel état? De plus, même blessée comme elle l'était, l'alibi d'Alcibiade le suivait depuis maintenant quelques minutes, clopinant plusieurs mètres derrière lui, gémissant, et implorant régulièrement qu'il l'attende. Ce qu'il faisait, ne sachant pas lui-même pourquoi. C'est vrai, ça... pourquoi devait-il s'encombrer d'une neko blessée? Parce qu'en plus, une fois arrivés au manoir, l'odeur du sang allait exciter les chiens.

Un quidam, passant par là, s'inquiéta de l'état de la neko. Celle-ci, gémissant, jura que le démon était son maitre. C'est du moins ce qu'elle croyait.

Eh bien monsieur, vous feriez bien de vous empresser d'emmener votre compagne chez le vétérinaire

Il parla encore quelques instants au démon pour lui indiquer l'emplacement de la clinique, et lui faire part derechef de son inquiétude au vu de l'état de santé de ce chat, et parvint même à faire promettre à Alcibiade qu'il allait y aller de suite. Le démon, n'écoutant que d'une oreille avait maladroitement lâché un "Oui, oui..." en réponse à la question du passant qui, satisfait de cette réponse, avait continué son chemin.

Avançant au pas de charge de l'escargot, ils finirent par arriver en ville. Passant dans la rue commerciale, Alcibiade, s'arrêtant brusquement devant une boutique dégageant une aura étrange, décida de changer de destination et entra dans ladite boutique. En effet, comme il n'avait pas les papiers légaux prouvant qu'elle lui appartenait, aller à la clinique vétérinaire n'eut apporté que des ennuis, alors que ce boutiquier, proche du rebouteux, ne poserait aucune question superflue.

Tout en attendant que la neko arrive jusqu'à la boutique, le démon commença à faire un tour de l'échoppe, observant les objets, tous plus étranges les uns que les autres. Un bracelet maudit, une main desséchée qui, si on en croyait l'écriteau, permettait au porteur de jouir de la lumière d'une chandelle placée dans le creux de la main alors que les autres resteraient dans le noir le plus complet... Alcibiade regarda également un sabre qui, toujours d'après un écriteau, possèderait une âme, nommé Zangetsu. Pour couronner le tout, trônant sur le comptoir à côté de la caisse enregistreuse, un jambon sec qui aurait plus de cinq cents ans alors qu'il parait toujours frais !

je n'en mangerais tout de même pas

Alors que par la porte d'entrée apparaissait enfin le cadavre de la neko, le gérant faisait lui aussi son entrée par derrière le comptoir.

Alcibiade lança un "Bonjour" hautain, plus par politesse que par réelle sympathie.

Invité

Redtail Rain était contente d'être blessée, ça lui permettait de pouvoir coller ce maitre en miaulant. La plus part des autres nekos en auraient profiter pour fuir, mais elle se disait, que si seulement il pouvait l'emmener loin d'ici, l'on ne parlerait plus de ses maltraitances et de ses précédents tortionnaires. Elle titubait, avançant, doucement mais surement, vers sa nouvelle demeure. Ignorant quasiment le monde extérieur, elle se contentait de suivre ce démon. Parfois, elle lâchait de petits appels aux secours timorés. Ces plaintes étaient loin d'êtres aussi fortes que ses blessures, le dos recouvert de vielles cicatrices, la queue coupée, le crane abimé, le sang coulant le long droit de son visage. Et encore, tout
ceci n'était rien comparé aux regards étranges que les passants lançaient. Arrivant dans les rues de Merydell, elle commençait par ne plus avoir la force de se plaindre, lorsque son maitre rentra dans une boutique, Rain qui était à une distance de retard, avait désormais la tête qui tournait, mais elle finit malgré la douleur par le rejoindre, pénétrant dans le magasin. C'était loin d'être ce qu'elle espérait comme future maison, mais au moins, on risquait pas de la retrouver ici. « Ma...Maitre... Votre échoppe est... » Elle esquissa un sourire, elle savait que ce compliment allait être d'une hypocrisie des plus totale, mais la protection que lui offrait ce lieu la prenait au cœur, la retournait comme un gant. « Est grandiose! Maitre! »

Dietrich classait ses papelards du magasin, au moment où le démon entra. Ses papelards officiels, réglos et tout. Il ne se serait pas avisé de s'occuper de trucs illégaux au vu et au su de n'importe quel client. Fallait pas déconner non plus.
Seulement, l'officiel était d'un ennui mortel. C'était pour ça qu'il adorait son métier de faussaire, faire un pied de nez aux fonctionnaires barbant et à leur paperasse à la noix...

Enfin. C'était pas non plus QUE pour ça. Il adorait son métier pour tout un tas de raison et chaque jour lui en fournissait une nouvelle. Et là... Là avec ce démon qui venait d'entrer il flairait le sujet intéressant.
Par contre la neko, pouah! Dans quel état elle était! Pauvre elle.

Mais elle était quand même... Soumise et polie. Dingue, ce qu'on pouvait faire d'un soumis bien conditionné. Dietrich eut quand même mal pour elle et lui adressa un sourire maladroit avant de se tourner vers son maître.

"Bonjour. Puis-je vous aider?" demanda-t-il.

*Même si j'en doute...* songea-t-il en haussant un sourcil en voyant l'état dans lequel était la soumise. A moins que le maître n'en ait rien à carrer et qu'il soit venu pour tout autre chose.

Étonnamment, le démon pensait plus à trouver un moyen de soigner – du moins en apparence – la neko qui le suivait depuis le pierrier de la falaise qu'à s'en débarrasser. Le pire, c'est que c'eut de loin été plus simple, en allongeant le pas, de ne plus avoir cette boule de poils exsangue, qui ne tenait encore debout que par miracle, sur les talons. Peut-être qu'au fond de lui, Alcibiade avait bon cœur... à moins que son instinct ne lui ait laissé voir un quelconque intérêt futur...

Lors que le boutiquier lui envoya un "puis-je vous aider", la mine du démon se renfrogna quelque peu. "Bien-sur..." Lança-t-il, ne terminant sa phrase que dans ses pensées *...Pourquoi croyez-vous que je sois entré dans votre boutique?*. Ce qui eu donc pour effet de l'énerver un peu, étant donné qu'il avait pour habitude de ne demander de l'aide à personne, et éventuellement l'ordonner.

Pouvez-vous faire quelque chose pour arranger cela?

Je pense qu'elle commence à perdre la raison, par-dessus le marché... elle s'imagine chez moi.

Puis, s'approchant du gérant, Alcibiade lui glissa un résumé de la situation dans l'oreille :

Voyez-vous, elle ne m'appartient pas. N'ayant point son carnet de santé en ma possession, j'eus couru les désagréments en l'emmenant chez le vétérinaire. Hors, je déteste cela... Ne pouvez-vous rien faire?

Déjà simplement demander de l'aide à autrui était un supplice pour lui, alors, si c'était pour en plus avoir droit à des questions sur l'origine de cet animal, auxquelles il ne saurait bien évidemment pas répondre, il devenait clair comme de l'eau de roche que le démon n'allait pas mettre un pied de si tôt chez ce vétérinaire... à moins que d'y envoyer la neko morte-vivante toute seule, mais comme elle croit dur comme fer qu'Alcibiade était son maître, sans les papiers, il était de toute façon dans les ennuis.

Invité

Elle ne savait pas comment se rendre utile, et même si elle se tortillait de douleur, miaulant à chaque pics ou remontées de souffrance en elle. Son cœur battait si fort qu'elle pouvait l'entendre résonner dans ses grandes oreilles velues. Mais elle y était quasiment habituée, et le goût du sang dans sa jolie gueule de minette ne la dérangée pas outre mesure. Suscotant un ruban rouge, elle jouait avec quelques biblos, c'était un endroit étrange, entres les tonnes de grigri et d'objets ésotériques. Les deux maîtres discutaient toujours, et la conversation commençait a lui devenir longue, au point qu'elle se mit en boule aux pieds d'Alcibiade.

Mais alors qu'elle allait quasiment se perdre pour longtemps dans ses rêves et que son esprit risquait de se détacher de son enveloppe corporelle pour plusieurs jours, elle ouvrit une dernière fois un œil. Et grâce à son regard au ras du sol, elle voyait quelque chose sous un meuble. Dans son focus rubis, un objet miroita. C'était surement une antiquité. Recouvert de poussière, se dissimulant dans l'obscurité, il devait avoir une grande valeur, mais malgré une baisse de se volonté, elle fit un dernier mouvement: elle tendit son bras, et au touché de cet magnifient ustensile, elle se sentit comme revigorée.

Il n'était pas en or ni en platine, ni utile ni très beau pour la plus part des gens. Mais il restait mystérieux à la petite neko, qui le fit rouler jusqu'à elle, sur le parquet, au milieu du magasin, elle qaui ne savait pas ce que c'était, allait peut être avoir une réponse de la part de son maitre.
Le sourire au lèvre, oubliant sa douleur, elle commença a lécher, sa bave abondante et épaisse, coulait le long du latex. Chaque goute devenait un ruisseau, qui en rejoignait un second, puis un troisième, tous finissaient dans sur le sol, créant une mer, une flaque de salive.

La couche que le temps avait laissé c'était dissipée, laissant apparaître une marque, Landha-Corporation XL. Redtail savait lire, mais même avec cet écrit, elle ne comprit pas ce qu'était cet objet oblongue, massif et flasque.

[J'étais à deux doigts de pas répondre... J'aime pas trop qu'on impose ce genre de conneries avec l'objet Landha Corp... A ne plus refaire.]

Dietrich se demanda pourquoi diable ce type était venu le voir lui, shaman faussaire, au lieu d'un autre véto ou j'sais pas moi, médecin ou allez savoir quoi. Qu'est ce qu'il pouvait bien faire pour un neko en pièces détachées?
Quoiqu'il avait de quoi la revigorer mais... Elle ne serait pas plus réparée. Elle serait juste un poil dopé pour un moment, avant de retomber dans une léthargie encore plus dangereuse quelques heures après.

"Je peux vous la doper ou..."

Il jeta un oeil à la neko qui farfouillait sous un meuble. Il poursuivit de la voix basse du conspirateur qui donne un secret important:

"... Vous faire un carnet de santé tout à fait identique à un carnet légal."

Mais qu'est ce qu'elle foutait, la cadavrinette ambulante là ? On lui avait pas appris à rester en place, quand on est à moitié mourrant? Il alla voir ce qu'elle faisait, sur quoi elle... ELLE BAVAIT? Ben putain! Et pas qu'un peu! Dietrich comprit pourquoi elle était pas à ce type. On avait du l'abandonner, le sac de bave, et ce pauvre type lui était tombé dessus et pensait faire une bonne affaire... Bah un soumis gratuit c'était toujours ça de pris mais là... Là c'était peut-être pas l'idée du siècle. Et elle bavait sur quoi?
Il se pencha pour observer l'objet... Non mais non mais non mais! Mais n'importe quoi là!

"Putain c'est quoi c'machin encore?!" fit-il avec un mouvement de recul.

"Pfff." soupira-t-il en massant ses yeux de myopes sous ses lunettes, "ça m'apprendra à prendre des cartons plein d'antiquités sans vérifier l'intégralité du contenu. Si vous l'voulez avec le carnet ou la dose, j'vous fait un prix cassé." ajouta-t-il.

Ou il lui donnerait même. Hors de question de ramasser ça alors que la neko s'excitait dessus. C'était quoi encore, ce numéro?

Devant l'air dépité de son vis-à-vis, Alcibiade compris que ce shaman n'en avait que le nom, mais pas les capacités... À quoi peut bien servir le shamanisme si ce n'est pour arranger les cas désespérés, avec quelques formules bien placées et des vapeurs ou autre encens puantes, cataplasme d'herbes douteuses ou d'huiles d'animaux rares, voir disparus ou même inexistants.

Lors qu'il répondit au démon, le boutiquier évoqua tout de même une méthode s'approchant de ce à quoi il avait pensé : une drogue dopante d'origine certainement suspecte. Ensuite, baissant la voix, le rebouteux à lunettes proposa un compromis très intéressant.

Un carnet de s... herm ! ... un carnet de santé conforme, dites-vous?

Mais le flux de ses pensées fut interrompu en même temps que la conversation par des petits cris lubrique et des sons de lubrification salivaire... en baissant le regard vers la neko-zombie, il remarqua directement que ce n'était pas simplement une lubrification, mais carrément une inondation.

Bien qu'il eut fortement envie de rire, et éventuellement de violer, Alcibiade ne se serait seulement pas permis d'entacher son image de noblesse devant un inconnu. L'autre solution lui paraissait donc fortement préférable : une petite engueulade, la forcer à s'excuser, et lui promettre une punition digne de ce nom une fois en privé.

MAIS QUELLES SONT CES MANIÈRES?? T'as le choix entre l'avaler et t'étouffer avec ou bien le recracher illico ! Et si tu choisis la seconde solution, tu as intérêt à t'excuser ! Et ne crois surtout pas t'en tirer si facilement ! Tu as voulu me suivre, tu devras en assumer les conséquences !

Son égo étant aussi gonflé qu'une sonde météorologique, il est évident que l'image que les autre voient de lui était plus important que la vie de qui que ce soit, si ce n'est la sienne.

Aux paroles que le boutiquier ajouta sur la fin à propos de l'objet, comme quoi il le vendrait en solde à l'achat soit des papiers soit de la drogue, le démon s'entendit répondre plus vit qu'il ne le pensait, un peu sur le ton de l'indifférence :

Non-merci, j'en ai déjà suffisamment...