De retour chez soi [Azami]

Invité

Il était 17h30, l'heure à laquelle j'avais pour habitude d'être bien tranquille chez moi et pourtant, aujourd'hui ce n'était pas le cas. J'avais travaillé plus longtemps que d'habitude; un patient de dernière minute étant arrivé en catastrophe afin que je ne l'observe... Il n'avait rien de bien spécial en fait; il était légèrement hypocondriaque et, par sa faute, j'allais être en retard. J'avais juste dans le cœur l'espérance qu’Azami ne m'en voudrait pas trop; après tout, j'avais pour habitude de rentrer pour 17h00, de lui préparer son souper et ensuite, je passais le reste de la soirée avec elle; c'était mon petit rituel de la semaine mais aujourd'hui, tout était déjà décaler. Je marchais d'un pas rapide dans les rues de Meridell; le chemin séparant l'hôpital au quartier pauvre dans lequel se trouvait ma demeure était assez long et, hélas, je n'avais pas les moyens de m'acheter une voiture. Je marchais donc dans les rues, mon pas se faisant plus rapide au fur et à mesure que j'arrivais vers la maison car, depuis ce matin que j'étais parti, ma sœur était seule et je ne pouvais m'empêcher de me faire du souci pour elle. Je pris la route la plus rapide, celle qui me faisait passer devant le quartier luxueux de la ville, là où les gens vivaient dans des résidences et où l'argent semblait source de bonheur, je pressai le pas afin de ne pas assister plus longtemps à ce spectacle et je me trouvai assez vite dans la rue dans laquelle j'habitais. C'était un spectacle triste; les gens semblaient mourir de faim et vivre dans la misère la plus totale; à ce spectacle, j'avais toujours ce même pincement au cœur; pas tellement pour moi ou pour ces malheureux qui ne pouvait vivre normalement mais surtout pour ma sœur... Devoir vivre dans une telle situation alors qu'elle était si jeune, cela m'emplissait le cœur de tristesse et les yeux de larmes mais, comme toujours, je le cachais afin de ne pas inquiéter cette enfant si innocente; celle que j'avais prit soin de tenir loin de toutes les agitations du monde. Je remontai le col de ma veste, prit soudain par un frisson qui remonta le long de mon échine et j'avançai plus vite afin d'arriver au plus vite chez moi. Il ne me faudrait plus que quelques instants pour être devant la porte de ma maison et pour retrouver mon quotidien et ma chère Azami.

Je posai mes yeux sur ma montre afin de regarder l'heure; 17h45... J'avais presque une heure de retard alors que j'approchais de plus en plus de la maison; j'arrivai finalement devant la demeure qui était mienne et observa celle-ci avec un regard triste. La façade semblait plus miteuse qu'autre chose; les fenêtres était raccommoder avec des morceaux de bois car elles avaient étés maintes fois détruites et la porte avait plusieurs trous de bal dedans du au temps des anciens propriétaires de la maison. Le numéro 86 était à moitié effacer et on aurait cru lire 35. Je pris la clé dans la poche droite de mon jeans et l'entra dans la serrure; celle-ci tourna avec un cliquetis sonore dans le silence de la rue. Je poussai la porte qui grinça affreusement et je mis les pieds dans ce que j'appelais "ma maison". Je retirai ma veste qui m'avait jusqu'à alors protéger de la brise glaciale et je l’accrochai au porte manteau qui se trouvait à droite de la porte d'entrée. Je m’avançai légèrement dans la pièce, pris l'air le plus joyeux que je pu et, d'une voix qui ne trahissait même pas ne fut-ce qu'un peu mes émotions, je dis à haute voix.

"Azami je suis rentré."

Invité

On s'approchait de dix-sept heure trente, l'heure à laquelle il avait l'habitude d'être bien tranquille à la maison et pourtant, aujourd'hui, ce n'était pas le cas.Comme chaque jour, Azami s'était occupée, et comme toujours, n'avait plus eu rien à faire à partir de seize heure.Elle s'était dit, comme à chaque fois " Peu importe, autant attendre son retour, ça ne vaut pas la peine de trouver une autre occupation ", et elle avait guetté à la porte, assise sur les premières marches de l'escalier que n'importe qui aurait qualifié de miteux à part elle.Si seulement elle avait pu savoir que son frère pensait que cette situation ne la rendait pas heureuse, peut-être aurait-elle été triste, mais elle aurait pu faire quelque chose, et, d'une manière étrange, elle, elle n'y aurait jamais pensé.Azami avait beau avoir un assez mauvais caractère, elle n'était pas capricieuse et n'avait pas besoin de grand chose...à vrai dire, elle aurait pu se contenter de son frère, même vivre à la rue lui aurait été facilement supportable si il était là.Il n'y avait que lui qui comptait et qui avait toujours compté, les autres ne l'intéressaient pas, les autres étaient changeants, un jour, c'était vos amis, le lendemain, ils vous poignardaient dans le dos.Peut-être n'avait-elle pas une telle conception, mais elle savait comme tous à quel point c'était dur de garder une amitié intacte années après années, tandis que le lien qu'elle avait avec son frère...lui, ne s'abîmerait pas, quoi qu'elle fasse, et bien que l'ange doutait sur sa capacité à commettre un acte qui blesserait son frère, quoi que ce puisse être.

Aza', s'ennuyant sur sa marche, se leva d'un pas décidé.La petite fillette aux cheveux grisâtres s'était soudainement armée d'un objet qui jusque là n'avait jamais été utilisé par ses mains inexpérimentées en la matière.Son regard se tourna alors vers le Ô combien respecté et adoré réceptacle à nourriture que, de l'autre main, elle ouvrit, sortant deux oeufs...oui oui, vous avez deviné...Aujourd'hui, Azami allait savoir si oui ou non elle avait une chance d'être bonne à marier et à nourrir pleins des pitits fanfants affamés qui auraient dévalisé le lieu sacré si elle ne leur avait pas fait à manger de la semaine.Super cuistot commença donc l'opération " Apprenons à faire des oeufs au plat...sans faire exploser la maison ".Et ça, ça promettait de ne pas être une tâche facile vu l'état des lieux, mais elle n'y pensa pas, pour elle, c'était un endroit parfait.

Bah, après tout, c'était pas si dur de cuisiner ! Elle s'était rapidement rendue compte que les oeufs au plat, c'est pas comme des crêpes, même si on les cuit tout deux dans la même poële, faut pas les faire sauter, c'est pour ça qu'au total, au lieu de deux, ce furent trois oeufs dont elle eut besoin, l'autre étant foutu parce qu'elle avait fait la maligne devant son public qui se résumait à...un nounours en peluche rose -sortant de la série des Bisounours sans doute- ayant appartenu aux anciens propriétaires qu'elle avait retrouvé aujourd'hui.Bah...il avait un oeil qui sortait de son orbite, était à moitié décapité et avait été traversé par une balle qui était toujours à l'emplacement de son coeur fait de rembourrage pare-balle avait-elle conclu.Bref...Cute l'ourson rose à moitié mort avait reçu un oeuf sur la papatte avant-droite, le feu avait pris, et elle avait dû l'amputer pour empêcher l'infection.Cute était donc dans un sale état...l'air de la maison aussi...la fumée s'était propagée dans tout l'étage inférieur le temps qu'elle se rende compte que son nouvel ami brûlait et à la fin de l'opération...ses oeufs au plat semblaient...disons...pas trop ratés...mais pas trop réussis non plus, elle avait déjà mis la table, et avait déjà fait une jolie assiette et préparé le pain, quelques tranches grillées au toaster...certaines un peu trop, d'autres pas assez, et du pain intacte, enfin quelque chose de parfaitement mangeable, c'était une excellente nouvelle pour Cho...au moins avalerait-il un aliment comestible...ou tout du moins...pas suspect.

Disons que Cute...avait repris un peu feu...Si si ! Il était trop près du toaster.Aucun dégat cette fois ! Ce qu'il était résistant ! Elle le prit dans ses bras et lui fit un gros calin, lui promettant qu'il serait plus amputé aujourd'hui et lui demandant d'éviter d'être la cause d'un incendie, parce qu'elle s'imaginait bien que son frère ne serait vraiment pas content si tout le quartier n'était plus que cendres.C'est alors qu'elle toussait à cause de la fumée qu'une autre voix que la sienne résonna dans la maison, elle piqua un sprint avec Cute, rejoignant le hall dans un dérapage tout simplement magnifique, et constatant que son frère n'avait pas remarqué que quelque chose avait pris feu...bien qu'il fasse un peu blanc et qu'une légère odeur de brûlé ait pu lui parvenir.Azami, ô combien contente de voir son grand-frère l'enlaça tendrement, avant de se reculer et de le regarder toute fière, s'empêchant de sautiller sur place, ce qu'on remarquait facilement.

- Regarde, c'est Cute ! Je l'ai trouvé dans le grenier, il est mignon non ? Sinon, j'ai cuisiné aujourd'hui ! Et sans mettre le feu ! Enfin...pas à la maison !

En tout cas...une chose était sûre, c'était qu'elle était contente de ce qu'elle considérait comme un exploit...

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