Un nezumi qui attends des clients... [Ouvert]

Nak'ta était arrivé à Méridell plus tôt dans la matinée mais elle n'était pas fatiguée pour autant. L'excitation l'avait gagnée, elle sentait, était persuadée que Rip'Pit'Chik était dans cette ville. Marchant tranquillement debout sur l'extrémité de ses pattes, Nak'ta avait ses petites pattes avant presque collées devant son torse, une cape marron clair par dessus un kimono bleu clair. Elle ne portait pas de chapeau sur sa tête mais avait en revanche une ceinture à la taille à laquelle étaient accrochées plusieurs sacoche en cuir toutes remplies de choses diverses et variées.

Nak'ta aimait les choses qui brillaient... Et elle en avait ramassées plein, lors de son voyage dans le but de faire un joli présent à l'élu de son coeur. Son nez s'agitait, tout comme ses longues moustaches quand elle s'orienta vers la librairie. Pourquoi donc ici... ? Elle n'en savait rien. Ou peut-être si, son instinct lui dictait où poser ses pattes griffues. Elle posa alors sa patte sur la porte et poussa, le petit coeur de la nezumi battant vite dans sa poitrine. Serait-il ici ? Au bout de deux ans de recherches, elle avait vécut de nombreuses déceptions mais jamais elle n'avait baissé les bras.

"Bonjour bonjour..." Souffla la nezumi de sa voix fluette. "Quelqu'un être être ici ?" Appela-t-elle, levant son museau, s'étirant un peu sur ses pattes également pour s'agrandir car elle ne voyait que des livres...

Rip’pit’chik était affairé à son travail. Rangeant des piles de livres da la façon la plus ordonnée possible. C’est alors que le carillon de la porte retenti. Rip’pit’chik continuait son travail, inlassable. Il ne s’attendait pas à ce qu’il allait entendre. Sous son jingasa, ses oreilles n’en revinrent pas, quelqu’un parlait comme un nezumi, une dame en plus, la voix ne pouvait mentir… Rip’pit’chik savait qu’il y avait une amie du peuple nezumi dans la cité. Peut-être était-ce cette dame qui venait pour lui rendre visite? Comment savait-il pour la dame? Il avait vu un hybride étrange, un hybride crachant de la soie et se disant araignée. Il portait alors un pendentif que sa compagne démone lui avait donné, le signe de la tribu unique, ce genre de pendentif n’était donné qu’aux amis du peuple nezumi. Il laissa son ouvrage et fit le tour. Les souvenirs pendants à son jingasa tintaient légèrement. Sa surprise se fit encore plus grande lorsqu’il vit une nezumi… Comment pouvait-elle être là? Elle avait du parcourir une distance énorme et pourquoi donc? Ou pour qui? A moins qu’elle ne fût capturée et vendue comme lui, mais cela ne semblait pas être le cas… Et la tête de cette nezumi lui disait quelque chose, mais quoi?

- Bonjur bonjour… Toi, bien bien venue dans antre livres.

Rip’pit’chik bascula sa tête en arrière, permettant à la nezumi de voir son visage complètement. Pas qu’il y eut un doute sur ce qu’il était, mais pour qu’il puisse mieux la voir, sans ses souvenirs devant les yeux. Il connaissait juste une chose sur elle, le nom de sa tribu. Elle en portait la marque visible et l’odeur, la patte avide, la tribu où il avait appris comment être vif et discret pour prendre ce qu’il voulait. Mais, sa mémoire ne lui en appris pas plus, rien ne semblait pouvoir réanimer le souvenir du jour où il l’avait vue pour la première fois. Il posa une main sur son daisho et il sut qu’il avait vu juste, comme si l’épée pouvait lui parler… l’épée de Kan’ok’tichek…

Quelqu'un lui répondit rapidement et ses oreilles se dressèrent quand elle entendit la voix 'sa' voix... C'était lui... Pas de doute possible car elle aurait reconnu Rip'pit'chik entre mille. Ses yeux ronds et bleus s'illuminèrent littéralement et elle s'approcha de lui, presque en courant, lui sautant dessus.

"Rip'pit'chik !" Fit-elle, le pauvre nezumi venait de se recevoir la femelle en plein dessus. "Moi heureuse heureuse ! Moi enfin retrouver retrouver toi !" Fit-elle, très émue. Elle ne s'était pas demander de quelle manière elle allait faire quand elle le verrait... Son corps avait agis et elle avait fondu sur le nezumi comme une flèche, comme si elle avait peur qu'il disparaisse d'un coup.

"Rip'pit'chik ! moi marcher marcher beaucoup pour trouver trouver trace tienne... !" Fit-elle, si elle le pouvait, elle lui raconterait tout dans la foulée, tant elle était émue. Elle se fichait bien des livres en cet instant, elle n'était pas venue pour eux mais pour celui qu'elle avait contre elle. Elle était plus petite et plus menue que Rip'pit'chik, il lui semblait même que le nezumi était devenu plus fort encore que la dernière fois qu'elle l'avait vu.

Rip’pit’chik se retrouva avec une Nezumi qui le connaissait dans les bras. Elle avait fait pas mal de route, en effet. Elle avait du chercher pendant de longs mois pour retrouver sa trace. Il la serra contre lui, espérant qu’à son odeur, la mémoire lui reviendrait. La tribu était un point de départ dans sa mémoire et il se souvint d’un combat, d’une nezumi qui s’était battue pour lui… Mais ce n’était pas elle, ce n’était pas Ok’krr, mais, une de ses jeunes sœurs… Rip’pit’chik se remua la mémoire, il repassa la main sur la garde de l’Asatte… Nak’ta, c’était son nom. Elle envoyait Ok’krr lui poser des questions. Il se rappela d’un vieux Nezumi, Mak’ur qui lui en avait parlé avec un grand sourire, un soir dans le village.

- Moi, content content voir toi, Nak’ta. Toi faire faire longue route pour trouver personne mienne. Toi fatiguée fatiguée, probablement. Nous prendre prendre thé pour repos. Moi sur sur toi beaucoup beaucoup choses raconter devoir.

Rip’pit’chik souleva Nak’ta en s’aidant de son pouvoir et l’installa dans un fauteuil des plus confortables. Il fit chauffer de l’eau avant de revenir avec deux tasses de thé et de quoi manger un morceau, des pommes qu’il avait pris sur l’étale d’un pauvre marchant de la galerie.

- Toi avoir avoir longue histoire… toi, raconter raconter. Nous avoir avoir tout temps monde.

Rip’pit’chik s’installa à terre, comme si il allait méditer, mais il ne commença pas à planer, restant surpris de l’arrivée de Nak’ta dans sa ville et dans sa vie… Car elle semblait être venue juste pour lui… Cette réflexion le fit rougir, même si cela ne se voyait pas avec sa toison…

Il la souleva comme un rien, Nak’ta n’y fit pas plus attention que ça et si les nezumis rougissaient, elle l’aurait sûrement fait en cet instant. Du moins avec l’épaisseur des poils, c’était difficile à deviner. Elle se retrouva dans un fauteuil bien confortable, agitant un peu ses moustaches car il y avait plein d’odeurs ici dont celle du thé et des pommes.

Elle se saisit d’une pomme et croqua dedans, sans difficulté, posant ses petits yeux ronds et bleus sur le nezumi qu’elle avait tant cherché.

« Moi avoir fait longue longue route pour trouver toi... Moi beaucoup entraîné entraîné pour pouvoir partir partir de tribu mienne... » Souffla-t-elle, elle ne voulait pas trop entrer dans les détails car elle avait surtout des tas de questions à poser à Rip’pit’chik.

« Toi faire faire longtemps habiter ici ? » Demanda-t-elle en croquant à nouveau, elle avait faim, après tout, la route l’avait un peu amaigrie mais depuis, elle espérait quand même avoir grandit et s’être un peu plus musclée aux yeux du nezumi. Après tout, la dernière fois elle était encore jeune et plutôt du genre frêle.

Rip’pit’chik, après voir installé Nak’ta dans un fauteuil, dans le meilleur fauteuil de la boutique, il s’éclipsa pour aller chercher le thé. Il revint fort vite, juste à temps pour entendre le récit de Nak’ta, Rip’pit’chik le trouva court, très court pour tout dire, mais elle semblait vouloir en savoir plus sur lui…

- Partir partir être jamais facile… toujours devoir faire faire choix… Moi avoir avoir été capturé et pas vouloir vouloir nuire clans… moi pas parler parler de tanières nezumis alors moi, vendu vendu pour boutique ville Meridell… Ca pas triste triste…. Moi avoir avoir trouvé personnes gentilles dans ville Meridell.

Rip’pit’chik servit le thé et sortit d’autres pommes et des petits biscuits comme il le faisait pour les clientes. Il aimait bien travailler là. La question de Nak’ta ne le troubla pas. Il avait toujours voulu rendre à sa sœur la pareille que ce qu’elle avait fait, combattre pour le sauver. Il ferait pareil pour Nak’ta. Mais il l’admirait d’un œil nouveau… Elle avait grandi et prit de l’assurance. Elle avait du voir bien des épreuves et il en était admiratif…

- Moi pas être être dans ville Meridell depuis longtemps… Ca faire faire deux cycles dame lune. Moi être être arrivé par bateau. Moi avoir avoir trouvé démone mienne d’abord, mais maintenant, moi être être avec ange ami… parmi cliente boutique livre, moi, voir voir amie peuple Nezumi. Elle, porter porter symbole tribu unique…

Rip’pit’chik adorait le thé, il en but une gorgée, se demandant si Nak’ta allait avoir d’autres questions, mais il en avait, lui aussi…

- Toi, faire faire longue route, mais toi chercher chercher moi? Et chercher chercher longtemps… Et pourquoi pourquoi chercher moi?

Rip’pit’chik se demandait si on le cherchait pour lui ou pour l’héritage de Kan’ok’tichek qu’il avait avec lui, la lame du premier chef des tribus réunifiées…

Elle en avait des choses à raconter mais elle n’avait pas envie de parler d’elle, on l’avait assez fait par le passé, a lui rabaché ce qu’elle devait faire ou ne pas faire. Elle n’en avait fait qu’à sa tête, bien sûr, quand il s’agissait de Rip’pit’chik, toute raison s’envolait.

Elle croquait dans la pomme, tout en faisant attention à ce que le jus ne coule pas trop sur ses poils, ça collait après et elle n’avait pas vraiment envie de passer pour une nézumi qui ne prenait pas soin de sa fourrure...
Elle écouta ce qu’il lui répondit, il était tombé sur des gens bien, heureusement pour eux d’ailleurs, sinon, elle serait aller leur montrer le fond de sa pensée !

« ça être être bien... Toi être être avec amis tiens. » Fit-elle en hochant la tête, posant sa pomme entamée, elle attrapa ensuite la tasse avec ses deux pattes pour la saisir et en boire un peu, le chaud lui donna un petit frisson qui la fit gonfler un peu le poil... De puis, Rip’pit’chik venait de lui poser une question... LA question... Gênée qu’elle rougisse et que son poil s’en ébouriffe, elle s’empressa de se passer la main un peu partout pour se remettre convenablement.

« Moi longtemps penser à personne tienne... Toi... être être nezumi fort... Toi connaître beaucoup beaucoup choses alors... » Expliqua Nak’ta qui était en train de mentir sur les raisons de sa venue.
Pourquoi se dégonflait-elle soudainement ? Elle l’avait cherché pendant 2 années... Elle s’était entraîné pendant 4 années avant ça dans le seul but de le trouver et une fois qu’elle l’avait devant elle, elle lui mentait ?
« Toi être être modèle mien ! » Déclara-t-elle en s’en voulant aussitôt, mais elle n’osa pas lui avouer ses sentiments...

Rip’pit’chik sourit à la mention de ses amis. Il est vrai qu’il avait eu de la chance de tomber sur des personnes aussi agréable. Il était assez heureux. Il espérait bien qu’il n’aurait pas à les quitter, et malgré tout, il ressentait l’envie de revoir les montagnes et la tanière de sa tribu, la tanière de la troisième moustache… C’était chez lui et il aimait la terre de ses ancêtres…

- Eux être être gentil gentil. Moi beaucoup beaucoup apprécier eux. Si moi ennuis, moi pouvoir pouvoir compter sur aide leur. Ca être être plus dans ville dangereuse Meridell. Moi penser penser maintenant… Toi avoir avoir tanière tienne? Si toi pas avoir avoir, moi, avoir avoir trouvé tanière bien pas loin ville. Car tanière bibliothécaire mien pas être être pour accueillir beaucoup beaucoup monde…

Nak’ta semblait un peu embarrassée par la question, Rip’pit’chik se dit qu’on l’avait envoyé prendre les épées. La réponse qu’elle donna était évasive… Il sut directement que c’était pour ça. Du moins, il croyait que c’était pour cela. Il sorti le daisho des plis de son obi et les plaça devant Nak’ta…

- Moi pas être être aussi grand guerrier Kan’ok’tichek. Moi comprendre comprendre anciens et mémoires peuples nezumi vouloir armes Kan’ok’tichek dans tribu. Moi donner donner toi pour rapporter eux. Toi gênée gênée car ca pas facile facile demander….

Rip’pit’chik se fourvoyait, mais il ne crut pas qu’il fut assez fort pour être un exemple, sa capture en était la preuve à ses yeux, même si son adversaire avait été bien plus fort que lui. Il s’inclina devant les armes du nezumi dont il avait la force du nom. Il savait aussi que ce n’était pas les armes qui faisaient un guerrier, mais un guerrier qui faisait les armes… Mais malgré cela, il les avait porté si longtemps qu’il avait bien du mal à s’en séparer sans les regretter…

Nak’ta n’avait nul part où loger, elle ne s’en était pas du tout soucier à vrai dire étant donné qu’elle venait tout juste d’arriver en ville... Il lui annonçait qu’il avait quand même quelque chose pour elle. Une tanière ?
Pour le reste, les choses n’étaient pas joué et Nak’ta assista à une scène à laquelle elle ne serait pas attendue. Elle n’en croyais ni ses yeux ni ses oreilles. Rip’pit’chik se sentait si indigne au point de donner ses armes sans rechigner ? Combien de fois Nak’ta aurait-elle dû rendre les siennes alors ? Même si elle n’en avait pas de si prestigieuses que celle de son aimé...
Elle était sidérée qu’il se rende si facilement. Elle resta silencieuse, immobile un instant avant de réagir, elle se sentait un peu vexée...

« Rip’pit’chik être imbécile imbécile ! Moi pas chercher chercher personne tienne pour prendre prendre armes tiennent ! Pourquoi toi donner donner moi fierté tienne avec facilité !? Rip’pit’chik être être nezumi fier et fort. Moi pas reconnaître reconnaître personne tienne ! » Fit la nezumi un peu choquée par ce quelle voyait.

Elle serrait les pattes, les moustaches remuant rapidement alors que ses yeux se plissaient.

Rip’pit’chik observa Nak’ta. Elle semblait ne pas comprendre son geste. Il ne voulait juste pas partir loin des gens qu’il avait rencontrés. Il était bien avec eux. Et le messager des anciens et des mémoires du peuple n’auraient pas demandé plus. C’est alors qu’elle l’invectiva comme le dernier des Nezumis. Il s’était fourvoyé, il n’avait pas compris ce qu’elle venait faire là. Il regarda les lames et entendit une voix dans sa tête…

- Elle, avoir avoir raison… ca, héritage tien. Personne pouvoir pouvoir tirer lames miennes a par toi… Si toi, renier renier héritage et force mienne, moi quitter quitter toi…

- Moi, fier fier, pas renier héritage mien! Mais moi penser penser mémoires peuple avoir avoir nouvelle transcendant, mais si toi être être Kan’ok’tichek, moi jamais jamais craindre autre personne…

Il redressa la tête et de ses yeux, il foudroya Nak’ta. Elle avait dit vrai, et les giffles conjuguées de la nezumi et du transcendant qui était le sien avait réveillé son instinct de nezumi, de chasseur, voleur et tueur! Il tendit le bras et les lames vinrent à lui. Il les mit à sa ceinture, il se déplaça ensuite a grande vitesse, dégainant les armes et arrivant contre elle avec! Il s’arrêta juste avant de lui couper le moindre poil!

- Moi, être être guerrier peuple mien, porter force nom premier premier chef tribu unique! Mais moi, pas vouloir vouloir quitter personnes ville Meridell. Eux être être bon avec personne mienne. Ca être être pourquoi moi donner donner si facilement… Mais toi devoir devoir parler. Si toi pas venir venir ici pour prendre fierté mienne… Pourquoi pourquoi toi ici?

Rip’pit’chik était en train de se poser la question. Ses défenses étaient relevées, il était prêt au combat. Mais il voulait savoir. Si elle n’était pas là sur ordre du conseil, pourquoi était-elle venue. Ses remarques avaient réveillées le guerrier, mais il voulait savoir pourquoi elle était venue à lui… Mais il avait une chose a dire, malgré sa posture…

- Moi, m’excuser m’excuser… moi m’être montrer montrer faible… Ca plus arriver arriver…

Les excuses étaient sincères, même dans la position présente. Les yeux de Rip’pit’chik s’étrécirent, comme si il voulait percer les pensées de Nak’ta pour savoir ce qu’elle ferait…

Nak’ta avait peur que Rip’pit’chik soit devenu un couard... mais elle se rendit vite compte que non. Elle se figea quand le regard froid du nézumi se posa sur elle. Elle ne vit que trop tard Rip’pit ‘chik se saisir de ses armes pour fondre sur elle. Jamais elle n’aurait imaginer une chose pareille ! Celui qu’elle aimait la menaçait pour ensuite se retenir de la tuer, comme si elle n’en valait même pas la peine ! Comme si elle n’était rien du tout ! Pire que s’il l’avait tuer pour de bon.

Elle avait fermé les yeux, attendant le choc, la douleur de l’arme entrant dans sa chair mais rien ne vint. C’est la voix du nezumi qui lui fit ouvrir les yeux à nouveau, elle était chqué d’une telle attitude. Elle avait été si naïve, elle s’attendait à quelque chose de moins... brutal mais Rip’pit’chik demeurait un guerrier... Un nézumi qui avait voyagé et qui s’était entraîné d’arrache pied pour être celui qu’il était.

Elle osait à peine respirer, regardant Rip’pit’chik qui lui disait qu’il était bien ici avec des gens qui étaient tout sauf des gens de son espèce, il se complaisait ici alors qu’elle, elle s’était lamenté de son absence pendant 6 longues années... Et en plus, il osait la menacer et manquer de lui trancher la tête ! Et il osait lui demander pourquoi elle était là...
Nak’ta aurait aimé que Rip’pit’chik le devine mais elle était un peu trop exigeante... Elle était un peu déçue, à vrai dire, de ne pas avoir eu le cran de lui avouer la vérité...

Nak’ta déglutit et finit par pousser la lame avec précaution, des fois qu’il lui prenne l’envie de la découper ! Elle boudait clairement mais ne pouvait pas cacher sa tristesse. Ses yeux ronds et bleus était à présent brillant.

« Ça pas être être grave... » dit-elle mais elle avait malgré elle, le ton du reproche dans le voix. Oh oui, elle lui en voulait, elle avait même envie de le mordre de lui avoir fait si mal ! Ses oreilles se couchèrent en arrière.
« Toi toujours être être bon guerrier. Kan’ok’tichek sûrement fier d’être être transcendant tien... Moi fatiguée fatiguée, vouloir dormir dormir. » Fit-elle, voulant abréger la conversation au plus vite.

Rip’pit’chik vit la peine qu’il venait de causer à Nak’ta. Il ne fit pas de suite le rapport entre cette tête et sa phrase, elle l’avait provoqué délibérément. Il est vrai qu’il venait de se montrer des plus agressifs. Un moment se passa, dans un silence tendu. Ses excuses pour sa faiblesse passée ne semblait pas avoir eu l’effet voulu, pourtant, elle avait déclenché cet acte qui pouvait passer pour de l’agressivité alors qu’il avait voulu la rassurer sur sa capacité à relever les défis. Il sentit la voix de Nak’ta prendre des tons de reproches pendant qu’elle semblait dire que cela n’était pas grâve… Que n’avait-il pas compris… Il y pensa un instant, puis, elle dit qu’elle était fatiguée. Il avait une tanière pour elle, des anciennes habitations troglodytes dont il en avait remis une en état. C’est alors que des souvenirs revinrent. Il se rappela mieux de Nak’ta… Du temps de son apprentissage, elle le surveillait tout le temps. Elle lui apportait à boire et parfois à manger entre les exercices pour qu’il puisse se reposer un instant avant de reprendre l’entrainement. L’éclair de lucidité qui lui passa dans la tête vint le terrasser plus surement qu’un coup d’épée. Il en lâcha ses armes qui tombèrent sur le sol en émettant un bruit sourd… Il venait de comprendre pourquoi elle avait quitté son clan sans que ce soit les anciens et les mémoires du peuple qui lui en donne l’ordre…

- Nak’ta….

Il ne put que prononcer son prénom, sur un ton faible. L’illumination qu’il avait eue venait de lui clouer le bec. Il se passa une minute avant qu’il ne reprenne la parole.

- Moi, comprendre comprendre présence tienne… moi, souvenir souvenir toi mieux mieux…

Il tomba à genoux devant elle. Il en aurait hurlé de rage tellement il avait été bête. Il prit la taille de Nak’ta et la serra contre lui…

- Moi devoir devoir m’excuser… toi, pas ici ici pour héritage mien… moi comprendre comprendre. Toi être être ici car toi tenir à personne mienne. Moi me souvenir souvenir, même quand toi jeune jeune, toi toujours toujours avoir peur et faire faire attention à moi. Moi, bête bête…

Il sentit les sentiments conflictuels se battre sans mot dans sa tête. Elle était venue pour lui, par amitier, par amour même, et il ne l’avait pas compris…

- Toi, avoir avoir tout quitté pour personne mienne… Et moi, rien rien comprendre… Rip’pit’chik stupide stupide… Moi, espérer espérer toi pardonner moi…

Il était réellement triste de ses actes. Pourquoi son transcendant l’avait-il tiraillé et guidé vers une mauvaise réponse? Peut-être car il s’est montré trop peu digne de la force de son nom? Mais la question fut mise de coté, son attention étant toute pour Nak’ta, la nezumi aux yeux bleus…

Le silence tomba, Nak’ta était sur le point de partir mais il réagit. Il prononça son prénom d’une manière qui la freina dans son élan, il semblait comprendre certaines choses et elle ne savait pas si elle devait se sentir vexée, soulagée ou reconnaissante. Encore une fois, alors qu’il avouait s’être trompé, il tomba à genoux et Nak’ta en fut toute décontenancée de le voir ainsi devant elle, gênée, elle ne bougea pas même quand il la prit contre elle, elle crut mourir de bonheur.

D’ailleurs, elle voulait bien mourir maintenant ! Mais bon, elle était gênée qu’il expose ainsi les raisons de sa venue...

« Moi toujours pardonner pardonner Rip’pit’chik... Mais toi tromper tromper sur détail : moi partir partir aussi pour étudier étudier... »

Pourquoi s’obstinait-elle à mentir ? Elle n’osait pas lui avouer, tout simplement, qu’elle avait effectivement tout quitter pour lui.
Elle laissait ses pattes dans le vide, n’osant pas le toucher, c’était trop beau pour être vrai.

« Moi pas vouloir vouloir personne tienne accepter accepter sentiments miens juste parce que moi être être partie... » Fit-elle, honnête et sincère pour une fois.

Rip’pit’chik comprit qu’elle avait une gêne de dire ce qu’il avait deviné. S’il ne se trompait pas une fois encore. C’était un risque… Elle semblait vouloir s’entraîner et apprendre. Rip’pit’chik tenterait de lui faire passer les leçons que lui avait tiré de son voyage et de sa captivité, mais surtout, d’apprendre les points faibles de la société de la cité. Elle lui pardonnait donc son insolence et sa réaction trop violente. Il rangea ses armes et se releva. Il la regardait dans les yeux.

- Toi, toujours toujours pardonner… ca être être gentil… si toi vouloir vouloir, moi pouvoir pouvoir partager savoir mien sur ville et voyage…

Rip’pit’chik voulait se faire pardonner, mais aussi, mieux connaître Nak’ta… Puis, il se rappela un détail étrange… La sœur de Nak’ta se disait toujours tendre, gentille et ce genre de chose… mais, elle avait tué pour le protéger, chose qu’elle n’aurait pas su faire si elle avait réellement eu ce dont elle parlait. Elle se présentait comme étant sa sœur, pour savoir si Rip’pit’chik pourrait l’aimer… Mais Rip’pit’chik ne voulut pas le dire à Nak’ta, sa sœur devait faire sa pour elle, mais sans le lui dire…

- Moi, accepter accepter sentiments tien pas car toi seule seule nezumi femelle avec personne mienne dans ville Meridell. Toi être gentille gentille et agréable agréable. Moi, me souvenir souvenir. Mais moi, pas vouloir vouloir aller vite. Moi, vouloir vouloir connaître toi mieux… car moi pas avoir avoir eu chance faire ca pendant visite village tien…

Rip’pit’chik la serra dans ses bras. Elle avait donc bien des sentiments pour lui. Il avait bête, si bête… Il se demanda si il pourrait jamais se racheter…

Elle avait fait tant de route, parfois, elle avait pensé à renoncer plus d’une fois mais elle ne pouvait tout simplement pas abandonner. Son transcendant l’avait longuement conseillée et mis sur la voie. Elle n’était pas la plus douée mais sûrement la plus déterminée également.

Rip’pit’chik la rassurait grandement avec ce qu’il disait... elle voulait trouver encore d’autre excuse mais rien ne lui vint à l’esprit, il arrivait un moment ou se buter à mentir ne servait plus à grand chose alors elle se contenta de rougir sous son pelage blanc. Elle le sentit la serrer contre lui et elle en aurait couiner de bonheur.

« Moi être contente contente... » Souffla-t-elle encore une fois, osant poser ses mains sur Rip’pit’chik. Elle voulait aussi discuter avec lui, en apprendre plus de sa bouche et savoir ce qui lui était arrivé depuis son départ, dans les détails.

Elle espérait aussi qu’il la charmerait un peu car elle avait fait une grosse partie du travail quand même...

« Moi vouloir vouloir mieux connaître vie tienne... »

Rip’pit’chik était heureux. Elle l’avait touché… Et surtout, elle disait sa joie d’être là, avec lui. Il avait enfin vu juste. Qu’il avait été bête. Il devrait se racheter, au delà de ce qu’il aurait cru possible. Il ne parlerait pas de sa sœur et de ce qu’elle avait fait, même si c’était cela qui lui avait ouvert les yeux…

- Moi, être content content aussi. Moi installer installer toi dans tanière secrète mienne… Mais avant, moi devoir devoir racheter conduite mienne…

Rip’pit’chik se releva et la serra contre lui, plus tendrement qu’il ne l’avait fait jusque là. Il lâcha Nak’ta et dépendit une pierre polie et d’un bleu nuit magnifique. Il l’avait trouvé dans les grottes et il l’avait polie et nettoyer lui-même, se jurant de la donner à celle qui voudrait partager sa vie de Nezumi. Il la tendit à Nak’ta…

- Ca, être être pour toi. Ca, pierre promesse mienne moi toujours toujours prendre soin toi… toi, belle belle nezumi yeux bleus…

Rip’pit’chik s’inclina pour lui donner la pierre. Il ne verrait pas sa réaction à cause de Jingasa, son jingasa porteur des souvenirs de sa vie… Il ferait le tour de ceux-ci avec elle, pour les lui expliquer et partager tout avec elle… Mais ce n’était pas le bon lieu… Gabriel pouvait arriver à tout moment…

Nak’ta était véritablement heureuse d’avoir enfin trouvé Rip’pit’chik... Elle l’avait cherché pendant si longtemps et elle avait travaillé dur pour se sentir digne de lui, digne de l’aimer… Mais maintenant qu’elle avait vu à quel point il était devenu fort, elle doutait.

Quand il la prit dans ses bras, Nak’ta se sentit rougir, elle était si bien contre la chaleur de ses poils, elle ferma les yeux pour savourer ce moment, n’osant pas trop le serrer à son tour, elle se sentait bêtement prise de timidité maintenant. Rip’pit’chik se recula un peu et la nezumi vit alors la pierre, magnifique… Vraiment belle mais...
Elle rougit encore, gênée. C’était ce qu’elle avait toujours désirée après tout, que le nezumi prenne soin d’elle…

« Moi pas pouvoir accepter accepter… » Fit-elle alors, elle repoussa doucement les pattes de Rip’pit’chik des siennes. « Rip’pit’chik pas vraiment connaître connaître personne mienne…Toi jamai jamais rien faire pour séduire personne mienne… » Fit Nak’ta qui se sentait maintenant encore plus gênée et d’un autre côté, elle estimait être dans son droit le plus total.

Elle avait tant fait pour Rip’pit’chik, elle avait tenté de le séduire, d’attirer son attention, elle voulait elle aussi qu’on la séduise un peu et non que tout tombe tout cru dans le bec… !

« Moi avoir encore beaucoup beacuoup travail pour conquérir conquérir personne tienne… Et toi aussi aussi… » Souffla Nak’ta. « Rip’pit’chik pas trop en vouloir en vouloir à moi ? »

Rip’pit’chik, une fois encore, se retrouva à se demander quoi. Il était passé par plusieurs phases et maintenant qu’il semblait avoir compris, de moins, le pensait-il, il se retrouvait avec un autre refus et une autre interrogation. Qu’avait-il encore manqué… qu’est-ce qui lui avait échappé… Puis, il se dit qu’il n’avait rien raté. Nak’ta voulait juste qu’il se montre courtois et fasse attention à elle. Il en fut ravi. Il ne se voyait pas obligé et avec huit petits ou petites dans les deux mois qui venaient. Il prit cependant une des pates de Nak’ta, il y déposa la pierre et referma la pate de Nak’ta dessus.

- Si toi pas vouloir vouloir présent mien pour promesse toujours toujours prendre soin de toi. Moi, donner donner toi en gage amour et volonté savoir savoir tout de toi et moi tout faire pour plaire plaire personne tienne.

Rip’pit’chik mit un genoux à terre et baissa la tête devant Nak’ta.

- Moi, avoir avoir tout temps de terre pour connaître personne tienne. Moi, vouloir vouloir tout savoir personne tienne… Toi quoi aimer aimer… quoi toi vouloir vouloir vivre… Qui toi être être dans cœur tien.

Rip’pit’chik sourit avant de reprendre.

- Moi, pas vouloir vouloir personne tienne. Mais moi, vouloir vouloir montrer toi endroit sur pour toi vivre vivre. Moi trouver trouver tanière cachée. Moi, pas vouloir vouloir chasseur trouver personne tienne…

Rip’pit’chik regardait Nak’ta dans les yeux, comme l’amoureux qu’il devenait à son contact. Elle jouait un peu avec lui, mais son cœur lui disait que c’était naturel et qu’il l’aimait elle, pour ce qu’elle avait fait pour lui dans le passer, grâce à sa sœur et maintenant, pour ce qu’elle demandait et ce qu’elle avait traversée pour lui.

Son poil du s’ébouriffer un peu avec toutes les émotions qui la traversaient. Elle eu peur l’espace d’un instant d’avoir tout gâché et d’avoir mis Rip’pit’chik en colère. Mais elle avait oublié qu’il était aussi un nezumi qui cherchait à comprendre. Elle se retrouva avec la pierre dans les pattes, surprise, ça, elle l’était. Surtout aux paroles de celui qu’elle aimait. C’est donc là que son poil s’ébouriffa quelque peu, elle aurait aimé pouvoir lisser tout ça pour ne pas que Rip’pit’chik la voit ainsi…De plus, il s’agenouilla devant elle, c’était trop peut-être, elle pouvait mourir heureuse maintenant, elle le savait !

Il lui disait les mots qu’elle avait souvent rêvé d’entendre, dans ses excursions mentales… Il fallait bien qu’elle rêve un peu, après tout. Et puis… elle aussi elle voulait le connaître, le connaître pour de vrai car après tout, elle n’avait jamais vraiment pu avoir de conversation avec lui quand il était passé dans son clan.
Rip’pit’chik avait maintenant relevé les yeux sur elle et elle n’osait plus bouger ou respirer, il faudrait peut-être y penser, sinon, il parait qu’on meure.

« Toi bien savoir savoir parler… » Souffla-t-elle, sous le coup de l’émotion, elle ne savait pas vraiment quoi dire alors elle avait dit quelque chose d’inutile ! Pour changer.
Elle resta maintenant silencieuse, sa patte tenant la pierre… Elle voulait la garder sur elle… Elle la glissa donc dans la poche intérieur de sa petite cape de voyage.
« Moi être être reconnaissante…Moi vouloir vouloir voir tanière Rip’pit’chik trouver. »

Rip’pit’chik vit que son discourt avait de l’effet sur Nak’ta. Il ne s’était pas attendu à une réaction pareille. Il adorait la nezumi, pour ce qu’elle avait fait dans le passer, mais elle avait raison, ils ne se connaissaient pas si bien que cela, trop d’années séparaient leurs deux rencontres. Il se redressa et la serra dans ses bras pour lui murmurer quelques mots à l’oreille.

- Moi, dire dire tout à personne tienne. Moi jamais jamais avoir secret pour personne tienne. Toi, être être plus belle femelle nezumi moi avoir avoir jamais vu…

Il embrassa Nak’ta sur la joue et lui prit la pate. Il se tourna vers elle et reprit la parole.

- Toi vouloir vouloir tanière secrète mienne. Nous, aller aller dans tanière. Moi montrer montrer chemin.

Rip’pit’chik s’apprêtait à quitter son lieu de travail avec Nak’ta. Il ne savait pas encore que c’était sa dernière visite dans ce lieu où il avait travaillé et surtout, où l’amour avait fait son entrée sous l’apparence d’une nezumi… Rip’pit’chik ferma derrière eux pour la dernière fois…

Elle rougissait mais par bonheur, son pelage le cachait, elle aurait été vraiment gênée sinon d’être aussi vulnérable. Cependant, son poil s’ébouriffait toujours un peu et elle ne le contrôlait pas vraiment.
Il la flattait, jamais elle ne se serait attendue à ce que Rip’pit’chik soit aussi charmant, elle se sentait flotter sur un petit nuage.

« Moi suivre suivre toi. » Fit-elle en sortant avec lui, elle voyait le monde d’une manière toute nouvelle et se sentit remplie d’une assurance jusqu’alors jamais connue.



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