Impossible à vendre [Pv Jack]

Mia s'était finalement calmé. Cela faisait quelques semaines qu'elle était là. Le désespoir avant prit la place de la colère dans les yeux de la jeune humaine. Elle avait réussi à ne pas sew faire vendre. Mais maintenant elle était toujours coincée ici. Si cela continuait, elle passerais sa vie dans cet endroit. Ce monde n'avait aucun sens. Pourquoi n'était-elle pas la personne de l'autre côté des barreaux?

Maintenant, les cris de Mia étaient plus rares. Lorsque quelqu'un entrait, elle s'empressait de lui crier de la sortir d'ici mais cela faisait fuir les clients. De cette façon, les chiffres d'affaire de la boutique diminuaient aussi. Même quand il y avait des gnes, elle criait de moins en moins fort. La mélancolie prenait le dessus. Et quand il n'y avait personne, elle se couchait sur le sol et broyait du noir. Son regard devenait peu à peu vide. Elle n'avait plus vraiment d'espoir d'être acheter.

C'est dans cette position qu'était aujourd'hui la jeune humaine. Elle refusait d'accepter sa condition et cela la mettait dans un état dépressif. Elle avait aujourd'hui tourné dos aux barreaux pour la première fois. Elle ne l'avais jamais fait de peur de manquer quelque chose d'important mais elle s'en foutait maintenant.

Elle en était à ses ruminations lorsqu'elle entendit des bruits de pas dans la boutique. L'humaine se retourna et dressa la tête. Qui cela pouvait-il bien être? Elle se rapprocha des barreaux pour tenter d'apercevoir l'acheteur potentiel, se préparant à attirer son attention.

Jack vaquait à ses occupations financières quand un calme étonnant s'installa dans sa boutique. Certes, il n'y avait que peu d'humains pour le moment, mais que l'on puisse entendre une mouche voler était quand même inquiétant.
Consciencieux dans son travail, le démon referma son livre de comptes pour faire un tour d'inspection des pensionnaires.
Les cages qu'il regarda le rassurèrent : c'était début d'après-midi et beaucoup faisaient une petite sieste digestive. Ceux qui le désiraient lisaient tranquillement des livres que Jack leur prêtait à condition qu'ils les cachent au tintement de la porte d'entrée.
Jack arriva finalement à proximité de la cage de Mia et fut interloqué : l'humaine tournait le dos à la cage, renfermée sur elle-même. C'était bien la première fois qu'elle ne montrait pas de la hargne. Toutefois, à son approche elle se retourna et, pour une fois, son visage ne se remplit de rage mais exprima plutôt une profonde mélancolie. Le démon allait de surprise en surprise. L'état de Mia le tracassait et il décida de fermer boutique maintenant pour discuter avec elle ; si les douleurs physiques étaient relativement facile à soigner, il savait qu'un produit souffrant des douleurs de l'âme avait souvent besoin de parler.
Il s'approcha de la porte, la verrouilla manuellement et mis le panneau qui y était suspendu la face FERME vers la rue.
Cela fait, il s'en retourna vers l'humaine et s'accroupit devant elle, la regardant à travers les barreaux avec un sourire chaleureux, et non pas son sourire inexpressif habituel.

"Et bien, on semble un peu patraque. Est-ce que tu veux parler un petit peu. Comme tu as pu voir, je viens de fermer boutique. Alors n'ais pas peur, exprime-toi, je vois bien que tu n'es pas ton état depuis quelques temps. Tu cries de moins en moins fort et aujourd'hui tu as même tourné dos aux barreaux."

Même si les sentiments n'étaient pas son point fort, Jack était relativement attentif à ceux des autres, sachant qu'ils s'exprimaient par les expressions du corps. Et la, dans son mutisme, Mia s'exprimait bien plus qu'en hurlant à s'en casser les cordes vocales.

Mia s’était retournée pour voir qui était dans la boutique. Elle espérait toujours qu’un client soit attiré par ses cris et qu’il comprenne son horrible position. Quel ne fut donc pas sa déception lorsque c’est le propriétaire du magasin qui arriva devant elle. Le très mince espoir qui avait apparu dans ses yeux disparu complètement. Ce n’était que lui…Elle aurait dû s’en douter pourtant, elle n’avait effectivement pas entendu la porte du magasin. L’homme la dévisagea pendant un moment, semblant soucieux. Finalement, il continua son chemin mais, alors que l’humaine croyait qu’il allait voir les autres prisonniers, il se dirigea vers la porte et la verrouilla. Les ventes étaient apparemment terminées pour aujourd’hui. Mia soupira. Une autre nuit dans cet enfer. Elle accota sa tête contre les barreaux et ferma les yeux. Alors qu’elle aurait souhaité qu’on lui foute la paix, les pas du vendeur revinrent et s’arrêtèrent devant sa cage. Que lui voulait-il a la fin ? La jeune femme ouvrit les yeux pour se trouver face à un sourire de l’homme comme elle n’en avait jamais vu. Il reflétait toute la gentillesse du monde.

*Hypocrite…*

Jack lui adressa directement la parole. Il avait remarqué sa dégradation des derniers jours. Il voulait que Mia lui en parle. Tout ce qu’elle eut, fut un rire moqueur.

« Pour qui vous prenez vous ? Vous voulez que je vous parle de mes sentiments ? C’est de vôtre faute si je suis coincée ici. »

Une étincelle de haine était apparue dans ses yeux. Elle n’avait pas perdue toute sa hargne.

A la douceur de la réponse de Mia, Jack sourit : ainsi, elle n'était pas encore tombée trop bas psychologiquement puisqu'elle avait encore la force de lui lancer quelques propos mordants.
Il se mit face au visage de la jeune humaine, la regardant droit dans les yeux.

"Ce n'est pas moi qui t'es amenée ici. Je ne suis ici que pour te trouver une gentille personne qui t'offira une nouvelle vie. Même si tu ne me crois pas. C'est vrai que je m'enrichis à vos dépens, mais cela ne m'empêche tout de même pas d'essayer de vous offrir une vie meilleure. Ce n'est pas toujours facile, tous mes clients ne sont pas des démons (ne pas oublier que Jack parle de façon inversée).
Mais si tu veux, nous pouvons passer un marché."

Il se tut et continua de la fixer. Il venait de lui dire tout de go ce qu'elle pensait de lui, et que beaucoup d'humains pensaient aussi. Le regard de Mia ne se radoucit tout de même pas lorsqu'il lui proposa de passer un marché.

"Je te propose de venir avec moi. Je ne pense pas arriver à te trouver un gentil maître ou une gentille maîtresse, du moins, pas au vu de ton caractère. Alors je t'offre cette possibilité : ou tu reste ad vitam eternam dans ta cage, ou tu regagnes une semi-liberté en m'accompagnant. Tu seras quasi libre avec moi, je te demanderai juste d'entretenir ma demeure la journée et d'être présente à la maison le soir. Non pas pour t'empêcher de sortir, mais pour éviter que de quelconques détraqués ne s'en prennent à toi. Quand je serais à la boutique, tu seras libre de faire ce qu'il te plaît de tes journées tant que tu es présentes quand je rentre le soir."

Et voilà, c'était dit. Lui qui n'avait guère de place venait de proposer à la jeune humaine d'entrer dans sa vie d'une autre façon. Allez savoir ce que l'avenir réserve à des gens qui pensent ne plus en avoir.

Mia s’était adossée au fond de la cage. Ce n’était pas la position la plus confortable vu les barreaux qui lui entraient dans le dos mais elle tenait à être la plus éloignée du vendeur possible. Elle n’aimait réellement pas ce personnage. Même si il semblait souvent jouer au gentil propriétaire qui voulait le bien de ses « protégés », la jeune femme ne lui faisait aucune confiance. C’était un revendeur d’esclave, un fourbe qui passait outre la vie des êtres pour s’enrichir. Il était assurément quelqu’un de fourbe et hypocrite. Ce qui attristait le plus Mia était que les autres humains semblaient accepter leur sport comme quelque chose de normal et ne pas en vouloir à leur geôlier. Ils étaient naïfs.

L’humaine écoutait le baratin du démon. Il ne l’avait peut-être pas amenée ici mais c’est lui qui l’empêchait de partir. Il prétendait vouloir leur offrir une vie meilleure. Mais comment pouvait-on espérer être heureux dans la servitude que ce soit avec un ange ou un démon. Puis, le démon eut le culot de lui proposer un marché. Mia fronça les sourcils et dévisagea l’homme. Qu’allait-il inventer pour l’entourlouper ? Croyait-il qu’elle était assez naïve pour adhérer à tout ce que le démon pourrait dire ?

Lorsqu’il lui proposa d’aller avec lui, la jeune femme eut un léger air d’incompréhension. Elle eut soudainement envie de rire mais elle se reprit pour considérer la chose. C’était énorme. Ce vendeur ne manquait pas d’air. Il lui disait que sinon elle resterait probablement éternellement enfermée. Il y avait du vrai. L’humaine ne croyait pas être vendue de si tôt. Il lui disait qu’elle serait libre durant le jour mais qu’elle devait être présente lorsqu’il rentrerait le soir. Ce propos fit grimacer Mia. Lorsqu’il eut terminée de parler la jeune fille ne posa qu’une simple question.

« Et qu’est-ce qui me prouve ce que vous avancez ? »

La jeune femme s'était mise loin de lui. Elle ne l'appréciait vraiment pas. Pourquoi, il s'en doutait. Pourtant, il pensait que la façon dont il traîtait ses pensionnaires pourrait effacer cette appréhension. Cela marchait à merveille avec la gente masculine, mais les femelles étaient plus méfiantes, et Mia était une des plus bornées.
Elle fronça toutefois les sourcils lorsque le démon parla d'un marché. Il avait éveillé son intérêt.
Jack fut toutefois étonné de sa réaction. Plutôt que de l'invectiver, elle lui demanda de prouver ce qu'il avançait.

*Elle m'étonne de plus en plus. Moi qui croyait qu'elle me lancerait sa gamelle à travers les barreaux, elle me demande de prouver mes propos. Mais comment démontrez sa bonne foi si elle ne m'accompagne?*

Le gérant du local à humains était perplexe. Il ne savait comment montrer son honnêteté à Mia. Ce qu'il lui avait proposé, il s'y tiendrait. Mais pour le prouver, il faudrait qu'elle l'accompagne, et inversément, elle ne l'accompagnera que s'il le prouve. Autant demander qui de la succube ou de l'incube apparaît le premier.

"Et bien, pour te le prouver, il te faudrait m'accompagner. Je t'ouvre la cage, à toi de choisir. Je t'offre la possibilité d'orienter ton destin, à toi de voir."

Il glissa la clé dans la serrure qui s'ouvrit dans un déclic. Il se recula alors jusqu'à son comptoir, laissant la voie libre à Mia. Si elle le voulait, elle pourrait même fuir car il n'était pas sur le chemin de la porte d'entrée.

"Fais le bon choix Mia, c'est tout ce que j'ai à ajouter"

Il était à moitié assis sur le comptoir, les bras croisés sur la poitrine, attendant de voir ce que l'humaine allait faire.

Mia savait parfaitement que ce qu’elle demandait au démon n’était pas aisé. Comment prouver quelque chose du genre? Mais la jeune femme s’en fichait éperdument. Tout ce qu’elle voulait était de sortir d’ici et, si possible, complètement libre de ses actes. Elle ne voulait obéir au démon. Mais la proposition qu’il lui faisait lui permettrait facilement de s’échapper. Ce dont Mia avait peur, c’est que l’homme mente et qu’elle passe sa journée enfermée, réduite à l’esclavage le plus vil. L’humaine ne savait quoi penser. Elle décida donc d’attendre la réaction de l’homme.

Même si la jeune femme gardait une expression qu’elle espérait neutre, le geste du vendeur la surpris au plus au point.

Il ouvrait la cage.

Mia n’aurait jamais cru voir cette cage ouverte de si tôt. Cela la déstabilisa complètement. Elle ne savait maintenant que faire. Jack lui dit que le choix lui appartenait. Maintenant que rien de la séparait de la porte, elle ne bougeait pas. Elle resta un instant figée, regardant l’absence de barreaux. Puis, soudainement, elle se leva. Marchant lentement, elle sortit de la cage. Tout lui semblait étrange. Elle voyait le magasin sous une toute nouvelle perspective. Rien ne lui semblait plus beau ou plus laid, uniquement différent.

Elle tourna son regard vers le vendeur. Cela était bien étrange et libérateur de ne pas le voir à travers les barreaux d’une cage. En sortant, Mia avait ressentit comme un poids s’enlever de ses épaules. Elle avait aussi compris qu’elle devait tout faire pour ne jamais retourner dans cette prison. Elle ouvrit finalement la bouche.

« Ce n’est pas une preuve… »

Regardant toujours autour d’elle, son regard s’arrêta sur la porte. *Le moment viendra.*

« J’accepte de vous suivre. »

Elle avait dit cela fermement, voulant montrer qu’elle n’avait pas l’intention de perdre sa dignité pour autant.

Il lui sourit chaleureusement. Mia venait de choisir une vie, peut-être pas aussi libre qu'elle l'aurait voulue, mais avec moins de contraintes que chez bien des maîtres.
Doucement il se redressa, s'étira et sans geste brusque, comme s'il essayait de domestiquer un animal sauvage, il s'approcha d'elle.

"Je pense que tu fais le bon choix pour toi. Ce que je t'ai proposé, je m'y tiendrai. Tu auras tes journées à toi, tant que tu fais de temps en temps mon ménage. Pour la cuisine, ce sera quand tu auras envie de la faire, j'aime cuisiner donc ça ne me dérange pas."

Il se retrouva face à elle. Bien que la dominant de son mètre nonante, il n'était ni imposant, ni effrayant. Il la surprit même en lui déposant son chapeau sur la tête.

"Je pense que je vais fermer boutique pour aujourd'hui. Que dirais-tu d'aller faire quelques emplettes. Enfin, mettons d'abord le souper à disposition de tes camarades."

Il avait dis "mettons", invitant ainsi Mia à l'aider à nourrir les autres pensionnaires humains. Il se dirigea sans se retourner vers l'arrière-boutique afin de prendre les croquettes du souper.
Rapide comme l'éclair, et surtout le tout qui était déjà prêt, il revint avant que l'humaine, un rien déboussolée certainement, ne réagisse.

"Si tu pouvais leur donner de l'eau, nous finirions plus vite. Ensuite, t'acheter des vêtements, mais d'abord passer s'acheter une glace, j'en ai envie"

Il distribua rapidement la nourriture et, attendis que la jeune humaine finisse sa distribution aqueuse pour sortir avec elle.

[je clos. Suite au color shop]